Ce Poème pour piano et orchestre de Louis VIERNE fut composé entre juin et septembre 1925 et donné en première audition le 2 avril de l'année suivante, avec José Iturbi au piano et l'Orchestre Lamoureux sous la direction de Paul Paray. L'oeuvre oscille entre les genres, car elle n'entre pas dans la catégorie des concertos, bien qu'elle fasse une large place au piano. On pourrait dire qu'elle est plus symphonique que concertante, du moins au sens traditionnel du terme.
Des éléments de l'oeuvre remontent à 1910, lorsque le violoniste Eugène Ysaÿe et le pianiste Raoul Pugno incitèrent Vierne à écrire un double concerto pour piano et violon. Cependant, le compositeur était trop occupé, étant au milieu d'une procédure de divorce ainsi qu'à composer ce qui restera sa seule symphonie orchestrale, op. 24 pour grand orchestre symphonique. Après le décès de Pugno en 1914, Vierne ne pensa plus à cette demande, et ne reprit l'oeuvre que bien plus tard. Dédicacée à José Iturbi, elle fut donnée en première audition le 2 avril 1926 à Paris, Salle Gaveau, par l'Orchestre Lamoureux sous la direction de Paul Paray, avec le dédicataire au piano.
Elle est d'une seule pièce, divisée en quatre grandes sections. La première s'ouvre sur un thème élégant et mélodique dans les bois, repris avec lyrisme par le piano. Cordes et piano alternent dans un dialogue nocturne. Un deuxième thème plus passionné et romantique est ensuite présenté en guise de contraste. Après un bref dialogue entre le piano, la flûte et la clarinette, le soliste entreprend un solo méditatif. Une transition discrète nous conduit à la deuxième section. Son thème volontaire et déterminé est présenté par le cor, puis repris par le piano. Il est ensuite richement décoré et ornementé de manière élégante, à la française. La musique alterne entre les aigus et les graves mais reste toujours retenue. De la même manière, le pianiste joue mais sans atteindre des moments de haute virtuosité.
Après une transition énigmatique, la troisième section commence avec le piano présentant un thème profondément lyrique, devenant plus passionné et expressif. Puis il est partagé entre le soliste et les cordes. Les cuivres interviennent brièvement à deux reprises dans ce passage poétique, menant à un nouveau solo du pianiste. Un accelerando rapide nous conduit à la section finale. Celle-ci s'ouvre sur un thème rythmique d'une grande vivacité. Le soliste a l'occasion de montrer sa virtuosité et son habileté dans le développement du dit thème. La musique s'élève en un vigoureux climax, suivi d'un passage joyeux et plein de moments forts. Une coda brillante conclut l'ensemble de l'oeuvre.
L'interprète au piano... Comme les annonce et désannonce manquent, et qu'il ne fut noté que Doyen, il n'est pas clair s'il s'agit de Jean DOYEN ou de Ginette DOYEN: sur la toile on trouve les deux attributions. Je n'ai pas encore pu dater l'enregistrement: il devrait être postérieur à 1964 (création de l'ORTF) et antérieur à 1975 (orchestre refondé sous le nom de Nouvel Orchestre Philharmonique). Si une personne visitant cette page en sait plus, toutes informations m'intéressent -> couriel!