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Gioacchino ROSSINI
Sonate pour cordes No 1 en sol majeur
Solistes de Zagreb
Antonio JANIGRO
avril-mai 1956
Salle Brahms du «Musikverein» de Vienne

Traduit des notes de S.W. BENNETT publiées en 1956 au verso de la pochette du disque Vanguard VRS 488:

«« Les six sonates pour cordes de Gioacchino Rossini témoignent du génie du jeune compositeur et constituent une „ouverture“ instrumentale étincelante à ce qui allait devenir une glorieuse carrière lyrique. Elles occupent une place de choix dans l’histoire de la musique instrumentale italienne, qui a connu une telle splendeur aux XVIIe et XVIIIe siècles – époque à laquelle les Italiens ont non seulement pratiquement créé la famille du violon, mais ont également écrit la plupart des oeuvres pour elle – et qui a été presque réduite à néant au XIXe siècle. Et la récente récupération de ces oeuvres dans leur forme authentique – comme sur cet enregistrement – est le fruit d’un travail de détective musical fascinant.

On savait qu’avant de composer son premier opéra (La Cambiale di Matrimonio, en 1810), Rossini avait étudié les quatuors à cordes de Mozart et de Haydn, en transcrivant certains d’entre eux pour orchestre à cordes, et qu’il avait également composé lui-même quelques oeuvres de chambre. De quoi s’agissait-il? Grove mentionne quelques pièces pour contrebasse et cordes qui furent “probablement détruites”. La biographie de Radiciotti, qui fait autorité, mentionne certaines oeuvres que Rossini disait avoir écrites pour le contrebassiste Triossi, et qu’il croyait avoir été perdues lorsque Triossi fut envoyé en exil. Toye, dans sa biographie, mentionne cinq quatuors à cordes. La Cyclopedia of Chamber Music de Cobbett traite en détail des cinq quatuors à cordes, le commentateur remarquant qu’ils n’atteignent pas la profondeur des quatuors de Mozart et qu’ils traitent les cordes graves de manière douteuse. Ces quatuors, publiés par Schott à Paris en 1823, sont épuisés depuis plus d’un siècle. Les seules oeuvres de chambre de Rossini qui nous soient parvenues jusqu’à récemment sont six quatuors pour flûte, clarinette, cor et basson. Cobbett les énumère sans les évoquer, et personne n’a été vraiment sûr de la date de leur composition. Le fait amusant est que tous ces ensembles d’oeuvres (les cinq quatuors à cordes, les six quatuors à vent et les six sonates de ce disque) sont à peu près les mêmes, et ce sont les sonates qui sont les oeuvres que Rossini a réellement composées.

Le tout fut éclarci pour la première fois à la Bibliothèque du Congrès à Washington, D.C. L’éminent compositeur Alfredo Casella, en recherchant des manuscrits de vieille musique italienne, en découvrit un intitulé “Opera di sei sonate / composta / Dal Sig.r Gioacchino Rossini / in etá di anni XII / in Ravenna, l'Anno 1804” — “Six sonates composées par le signor Gioacchino Rossini à l’âge de 12 ans, à Ravenne, en l’an 1804”. Il portait une note de Rossini dont ce qui suit est une traduction. “Parties pour 1er violon, 2e violon, violoncelle et contrebasse, pour ces horribles (“orrende”) sonates composées par moi lors de vacances près de Ravenne, avec mon ami et mécène Agostino Triossi, à un âge très infantile, n’ayant pas encore pris une seule leçon d’écriture de parties, toutes composées et copiées en 3 jours consécutifs, et interprétées avec la plus grande connaissance par Triossi à la contrebasse, Morini (son cousin), au premier violon, le frère de Morini au violoncelle, et moi, le pire joueur de tous, au second violon”.

Casella fut fasciné par ces six sonates, qu’il pensait être des oeuvres entièrement inconnues, et publia la troisième d’entre elles (qui est aussi la troisième sur ce disque) dans une édition de son cru. La scène se déplace maintenant à Pesaro, la ville natale de Rossini, où le Conservatoire Rossini, dirigé par Lino Liviabella, décida (en 1954) de publier ces six charmantes oeuvres comme premier folio d’un projet d’édition de manuscrits de Rossini. Liviabella, qui retrouva également les mystérieux cinq quatuors à cordes (enfin au Musée musical de la République de Saint-Marin), découvra avec étonnement qu’ils sont musicalement identiques à cinq des six sonates retrouvées, celle qui manque étant précisément celle que Casella avait trouvée la plus intéressante et avait choisi de rééditer.

Et maintenant, le mystère commença à s’éclaircir. L’inscription, qui mentionne le contrebassiste Triossi, et l’efficacité brillante des sonates elles-mêmes dans leur instrumentation pour premier et deuxième violons, violoncelle et contrebasse, indique de manière concluante que ces sonates sont celles que Rossini composa en premier. Le jeune génie se révèla désormais comme un maître orchestrateur, plutôt que comme un maladroit. On peut comprendre pourquoi Eric Blom, qui écrivait pour Cobbett, haussa les sourcils devant l’écriture du quatuor à cordes. Comme le souligne Casella, la partie étendue donnée à la contrebasse est une clé de l’effet de ces oeuvres, et en particulier dans la troisième sonate, cette partie préfigure le rôle de “basse bouffe” dans les opéras comiques de Rossini. Les cinq quatuors à cordes élevèrent simplement la partie de contrebasse à la portée du violoncelle, et la partie de violoncelle à la portée de l’alto. La troisième sonate fut omise, dans laquelle la contrebasse est la plus importante. Et les six quatuors à vent sont également les mêmes oeuvres, quelqu’un transcrivant les quatuors à cordes et ajoutant un autre morceau de Rossiniana, un andante suivi d’un thème avec variations, pour constituer un ensemble de six.

Nous y trouvons un éclairage intéressant sur la vie musicale du début du XIXe siècle. Comme le souligna Liviabella, la contrebasse était alors bien plus admirée comme instrument soliste que le violoncelle. Un virtuose particulièrement distingué, le „Paganini“ de la contrebasse, était le Vénitien Domenico Dragonetti (1763-1846), qui était aussi un ami de Beethoven. C’est peut-être lui qui inspira l’écriture fantastique pour contrebasses du scherzo de la Cinquième Symphonie de Beethoven (dont une fabuleuse exécution fut donnée à Bonn en 1845 lorsque Dragonetti lui-même dirigea la section de 13 contrebasses), et l’ouverture du dernier mouvement de la Neuvième Symphonie.

L’aspect étonnant de ces sonates est que, bien que Rossini ait à l’époque transcrit et étudié Mozart et Haydn, elles ne présentent que peu de ressemblance avec le style autrichien, et tant d’indépendance et d’originalité de la part de Rossini. Elles préfigurent le futur style lyrique de Rossini. Les mouvements lents des deuxième et troisième sonates sont de magnifiques „arias“ avec des introductions dramatiques, et cette dernière a été effleurée par l’aile de „La Flûte enchantée“. On trouve de jolis passages de violoncelle, comme des solos de ténor, dans les premiers mouvements des cinquième et sixième sonates. Un merveilleux „crescendo rossinien“ se produit dans l’Allegro final, appelé „tempesta“, de la sixième sonate, et il y a une „tempête“ de gammes descendantes.

Dans ces oeuvres, Rossini établissa un lien avec la tradition italienne de la musique à cordes. Cela est indiqué, comme le souligne Liviabella, par l’utilisation du terme „sonate“ au lieu de „quatuor“, la conception que Rossini suit en réalité étant celle du concerto italien. Les premiers mouvements sont monothématiques, les motifs qui semblent être des „seconds sujets“ ne fonctionnant pas vraiment comme tels. Les sections médianes de ces mouvements ne sont pas des „sections de développement“, mais, selon les termes de Liviabella, des „divertissements“, consistant en une „exposition prolongée dans le style italien avec une riche invention mélodique“. Les mouvements lents sont de style „cantante“. Les mouvements de clôture sont des rondos, à l’exception de celui de la troisième sonate, qui est un thème et des variations.

La question se pose toujours de savoir si ces oeuvres ont vraiment été composées par Rossini à l’âge de 12 ans. Il s’agit sans doute d’une petite plaisanterie du compositeur, qui était depuis sa jeunesse un farceur notoire, et cela est corroboré par le ton fantasque de la note traduite ci-dessus. Il est probable qu’elles datent de 1807-1809, lorsque Rossini étudiait à Bologne (et avait d’innombrables disputes) avec l’académicien conservateur Padre Mattei.

Quant à la présente interprétation par un orchestre à cordes, elle est bien sûr amplement justifiée par les traditions de l’époque. Beaucoup des divertimenti de Mozart furent écrits pour être interprétés par des ensembles de cordes plus ou moins importants, et Rossini lui-même étudia le style orchestral en transcrivant des quatuors de Mozart et de Haydn pour orchestre à cordes. Il a sans aucun doute conçu ces „Sei sonate a quattro“ pour être interprétés par n’importe quel ensemble de cordes disponible, tant que la voix de „basse buffo“ de la contrebasse était présente. La meilleure justification réside dans l’effet de l’interprétation elle-même, par les célèbres Solisti di Zagreb. L’intimité de la musique de chambre est préservée, les mélodies chantées italiennes s’élèvent comme elles le devraient, avec le soutien d’un ensemble de cordes, et pourtant l’équilibre est préservé avec la contrebasse solo, qui joue, selon nous, dans la tradition Dragonetti. »»

Le premier violon introduit la première sonate, en une texture opératique qui permet ensuite une brève venue au premier plan du violoncelle, suivie d’un moment de gloire du second violon et d’un trait de contrebasse qui marque la fin de l’exposition comme de la coda finale. Le mouvement lent en mi bémol est suivi d’un finale enjoué ot les violons reprennent tour à tour le thème principal avant qu’une contrebasse bouffe émerge au premier plan.

Antonio JANIGRO et les Solistes de Zagreb - un ensemble fondé en 1953 par Antonio Janigro - enregistrèrent les Sonates pour cordes de Gioacchino Rossini en avril et mai 1956, dans la Salle Brahms du «Musikverein» de Vienne, pour le label Vanguard. Dans cette réédition sur l'album Vanguard Everyman Classics SRV 260/261 elles furent publiées en stéréophonie produite électroniquement: en restaurant ces deux disques, je les ai remises en monophonie.

Gioacchino Rossini, Sonate pour cordes No 1 en sol majeur, Solistes de Zagreb, Antonio Janigro, avril-mai 1956, Salle Brahms du «Musikverein» de Vienne

   1. Moderato             05:03 (-> 05:03)
   2. Andantino            04:45 (-> 09:48)
   3. Allegro              02:37 (-> 12:25)

Provenance: Vanguard Everyman Classics SRV 260/261

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1. Moderato


2. Andantino


3. Allegro