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LES DISCOPHILES FRANÇAIS

La maison de disques «Les Discophiles Français» (DF) fut fondée en 1942 par Henri SCREPEL, des disques caractérisés par une étiquette très française, assez risquée dans ces années d'occupation allemande...
Étiquette d'un disque «Les Discophiles Francais»

"[...] homme de grande culture, qui, sans expérience réelle de l’enregistrement, va se lancer dans l’aventure au plus mauvais moment qui se puisse imaginer, c’est à dire pendant l’Occupation. L’entêtement et un instinct très sûr vont amener cet entrepreneur original à poursuivre sans relâche son effort d'édition dans une période de restrictions en matières premières, faisant presser ses disques par l’usine de Pathé-Marconi à Chatou, dont le Président-Directeur Général, Jean Bérard, était aussi son ami. Ces faits sont attestés par d’anciens collaborateurs de l’entreprise que j ’ai interrogés à ce sujet. [...]".

Une quarantaine de soixante-dix huit tours sont ainsi publiés entre 1942 et 1951. Après la guerre Henri Screpel développe son catalogue en faisant appel, dès 1946, à la pianiste Marcelle Meyer (elle va graver plus de soixante 78-tours pour les DF), puis aux pianistes Yves Nat et Lili Kraus, au violoniste viennois Willi Boskovsky, à la toute jeune organiste Marie-Claire Alain, au Quatuor formé par Sandor Vegh, et à une pléiade de jeunes artistes français qui, grâce à cette maison, vont se tailler une solide réputation en France et obtenir la consécration internationale: le flûtiste Jean-Pierre Rampal, le hautboïste Pierre Pierlot, le clarinettiste Jacques Lancelot, le bassoniste Paul Hongne, et aussi Marcel Couraud, chef de choeur visionnaire, à qui Henri Screpel permet d’enregistrer l’intégralité des madrigaux de Monteverdi. Le musicologue Carl de NYS, passionné par le microsillon alors en plein essor, participa très activement à la collection des Discophiles français, plus particulièrement en rédigeant les textes pour les pochettes des disques.

Dès le lendemain de la guerre, Henri Screpel entreprend une coproduction avec la radio du secteur américain (RIAS) de Berlin, pour l’enregistrement de la Passion selon Saint-Mathieu de Jean-Sébastien Bach sous la direction de Fritz Lehmann, avec notamment le ténor Helmut Krebs et le très jeune baryton Dietrich Fischer-Dieskau. En janvier 1953, Henri Screpel signe ensuite un important contrat avec Karl Ristenpart, alors chef de l'Orchestre de chambre du RIAS mais qui vient d’être appelé à fonder et à diriger l’Orchestre de Chambre de la Sarre. Le mariage entre les DF et l’orchestre sarrois de Karl Ristenpart ne durera toutefois qu'un peu moins de cinq années.

Vers la mi-1956, en proie à des difficultés économiques, Henri Screpel doit cèder son catalogue à la «Compagnie Française Thomson-Houston», charge à la firme «Ducretet-Thomson», membre de ce groupe, d'en continuer l'exploitation.

Le 1er mai 1959, Thomson concède à Pathé-Marconi, pour 30 ans, l'exclusivité des répertoires Discophiles Français et Ducretet-Thomson, deux marques qui seront finalement intégrées à EMI France en octobre 1984. Les archives des Discophiles Français semblent être en partie disparues, ne subsistant que les quelques 150 bandes réalisées par la Radio Sarroise pour les Discophiles.

Source: texte de Rémy Jacobs exposé au colloqium "Karl Ristenpart et l'orchestre de la Sarre, 10 et 11 octobre 1997, Saarbrücken / Metz, publié dans le livre «Karl Ristenpart und das Saarländische Kammerorchester (1953-1967) - Karl Ristenpart et l'Orchestre de Chambre de la Sarre (1953-1967)», Aufsatzsammlung hrsg. von Charles W. Scheel und Damien Ehrhardt, Peter Lang AG, Internationaler Verlag der Wissenschaften, Bern, Serie: Convergences, vol. 8, 1999, ISBN: 3-906762-25-4.