Haut de page
Retour sur la page d'accueil de mon site - OUVRE UNE NOUVELLE FENÊTRE)

Joseph HAYDN
Concerto pour violoncelle et orchestre Hob VIIb:2
Henri HONEGGER, violoncelle
Orchestre de la Suisse Romande
Gianfranco RIVOLI
17 avril 1970, Concert de la Ville de Genève
donné au Victoria Hall

Aujourd’hui encore, le nombre exact de concertos pour violoncelle que Joseph HAYDN composa n'est pas clair. Peut-être huit, peut-être seulement deux - les concertos No 1 et 2, HOB VII:b1 resp. HOB VII:b2. Ce dernier cas de figure semble être le plus probable. Dans l'état des connaissances actuel, une chose est sûre: ces deux concertos furent bien écrits par Joseph Haydn.

Le Concerto No 1, HOB VII:b1, en ut majeur, fut redécouvert en 1961 à Prague, presque deux siècles après sa composition. Le Concerto No 2, HOB VII:b2, en ré majeur, est plus célèbre car on le connaît depuis bien plus longtemps. Il fut toutefois pendant plus d'un siècle attribué à Anton KRAFT, qui étudia la composition auprès de Haydn et entra en 1778 comme premier violoncelliste dans l'orchestre du prince Eszterhàzy. Ce musicien était un instrumentiste hors pair auquel fut par exemple confiée la partie de violoncelle à la création du Triple Concerto de Beethoven. En 1783, Joseph Haydn lui composa le Concerto en ré majeur quasiment «sur mesures». L'oeuvre offre de multiples occasions de déployer un jeu virtuose. Kraft se trouvait certainement au côté de son Kapellmeister lorsque celui-ci la composa. C'est vraisemblablement ce qui explique l'attribution longtemps erronée du concerto. Il fallut attendre la découverte de l'autographe dans les années 1950 - dans les caves de la Bibliothèque Nationale autrichienne - pour être enfin fixé: l'oeuvre était bien de Joseph Haydn. (résumé des notes de Wolfram STEINBECK (traduction de Hugues MOUSSEAU) publiées en 2003 dans le livret du VCD Orfeo C 080 031 A)

Une description citée des notes de Daniel MÜLLER-SCHOTT publiées en 2003 dans ce même livret:

"[...] Alors que le Premier concerto de Haydn se trouve fondamentalement placé sous le signe de l'élan rythmique, le Concerto en ré majeur,composé quelques dix-huit ans plus tard à la cour du prince Eszterhàzy, renvoie pratiquement de bout en bout à l'univers du chant.

L'Allegro moderato initial est exceptionnel ne serait-ce que par ses vastes proportions (il dure environ cinq minutes de plus que le Moderato du Concerto en ut majeur) et ses extrêmes difficultés techniques concernant presque sans exception le registre aigu. Le violoncelliste Anton Kraft, que l'on crut longtemps par erreur être l’auteur du Concerto en ré majeur, établit en collaboration avec Haydn de nouvelles normes de jeu. Malgré cela , les thèmes présentent un caractère simple et doivent sonner avec la plus grande évidence. Le début du mouvement envoûte déjà par sa chaleur. Toutefois, la partie centrale du développement laisse entrevoir des gouffres dans les secondes sombres et descendantes. Les triolets de doubles croches et les passages en triples croches, rapides, virtuoses et puissants, sonnent comme de furieuses tentatives de retrouver un équilibre perdu.

L'Adagio, dans lequel pour la première fois le violoncelle énonce le thème principal avant l'orchestre, est l'occasion pour Haydn de dévoiler ses sentiments les plus intimes. L'économie des moyens mis en oeuvre, ici réduits à l'essentiel, est patente. Haydn parvient au calme absolu et à des instants d'intériorité éperdue.

L'Allegro final en forme de rondo offre un puissant contraste et fait montre d'une alacrité difficilement surpassable. Invitant ici à la danse et au chant, le compositeur nous conduit, après un passage dialogué, à une variante rustique du thème principal, variante dont la tonalité mineure doit être quelque peu relativisée. Violoncelle et orchestre se renvoient le thème comme une balle, jonglant de manière virtuose. Hautbois et cors entament ensemble une danse à l'avant-plan menant, avec le concours des cordes et du violoncelle solo, à une coda enthousiaste et «unbändig».
[...]"

L'interprétation du Concerto pour violoncelle et orchestre en ré majeur, Hob VIIb:2, de Joseph HAYDN présentée ici provient d'un concert de la Ville de Genève donné au Victoria Hall le 17 avril 1970, l'Orchestre de la Suisse Romande étant placé sous la direction de Gianfranco RIVOLI, avec Henri HONEGGER en soliste.

Au programme:

-►  Franz Schubert, Symphonie No 5
-►  Alexander Glazunow, Symphonie No 4
-►  Joseph Haydn, Concerto pour violoncelle Hob VIIb:2

Cité du compte-rendu de “J.-C. P.” publié dans la Tribune de Genève du 20 avril 1970 en page 10:

"[...] Dernier des concerts de la Ville avant la saison d’été et ses rafraîchissants concerts-sérénades, celui de vendredi permit de découvrir, pour ceux qui ne le connaissaient encore que de réputation, l’excellent chef italien Gianfranco Rivoli: il ne lui a pas fallu longtemps, apparemment, pour “accrocher“ les musiciens de l’Orchestre de la Suisse romande, et en obtenir ce qu’il en voulait: précision, mouvement, accents justes et expressifs, style parfait. Sobre de mouvements, volontaire, il a imprimé à la brève 5eme Symphonie de Schubert juste ce qu’il lui faut de lyrisme et de fraîcheur, un mouvement vif mais sans précipitation, et une très grande clarté.

Gianfranco Rivoli avait inscrit à son programme une Symphonie de Glasunow, la 4eme, aussi rarement jouée que les sept autres que l’on doit à ce compositeur. Dernier représentant de l’école romantique russe, il sait traiter un orchestre avec chaleur et ampleur, un orchestre qui sonnait hier avec particulièrement d'éclat. Autre mérite de ce chef: il ne s’est pas embourbé dans cette partition extrêmement lyrique, d’une construction assez libre, d'un langage plein d’effusion qui n’est pas sans rappeler un Tschaikowski, alors que certaines harmonies particulièrement colorées annoncent Strawinsky.

En seconde partie du programme, le violoncelliste genevois Henri Honegger interprétait un concerto de Haydn pour violoncelle. Rarement il m’a paru si mal à l’aise dans son dialogue avec l’orchestre: malgré une attention soutenue du chef, le soliste sembla vendredi incapable de “s’installer“ dans un tempo. Constamment fluctuant, il suivit le fil de son inspiration - et l’on connaît la générosité de son tempérament - sans parvenir à respecter une ligne commune ni a adopter un ton commun à celui de l’orchestre, incapable de son côté de suivre les méandres de la fantaisie du soliste... 
[...]"

Commentaire un peu mitigé, à chacune / chacun de faire sa propre opinion en écoutant cette interprétation:

        1. Allegro moderato           14:03 (-> 14:03)
        2. Adagio                     05:03 (-> 19:06)
        3. Rondo: Allegro             05:25 (-> 24:31)

Provenance: Radiodiffusion

Vous pouvez obtenir le tout en ... .

pour un téléchargement libre

3 fichier FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP

En écoute comme fichier mp3 320 kbps:

1. Allegro moderato


2. Adagio


3. Rondo: Allegro