Beethoven composa cette symphonie entre 1805 et 1807, il la dédia au prince Lobkowitz et au comte Razumovsky, un diplomate russe qui avait commandé trois des quatuors à cordes de Beethoven. Elle fut donnée en première audition le 22 décembre 1808.
Ernest Ansermet sur Beethoven:
"[...] Pour moi, Beethoven a été avant tout la plus formidable intrusion de l'humain en musique. Sa révolte a été revendication des besoins du coeur contre l'inhumain du ton galant, du ton noble, du ton académique, de tout ce qui limite, contraint ou retient l'expression dans le convenu. Sa conquête: la vertu expressive de la musique délivrée de sa gangue matérielle ou formelle. Que dans cette volonté de Beethoven de mettre l'art au service de l'homme, de vaincre l'art, il y ait un péché d'orgueil, c'est sans doute ce que sentira notre époque ou une époque future. Mais il fallait que cette action fût accomplie pour que la musique justifiat son témoignage et en révélat toute la portée et la généralité. [...]" Ernest Ansermet, date inconnue, cité d'après l'ouvrage de J.-Claude Piguet, Ernest Ansermet, Les compositeurs et leurs oeuvres.
Sur cette 5e symphonie Ernest Ansermet écrivait en 1937:
"[...] Que ne nous suggérerait pas cette symphonie, la structure en "variations" de son "andante con moto", l'"allegro" si saisissant, si dramatique qui lui tient lieu de "scherzo", le "finale" hymnique, à l'examiner ainsi, sans convention préconçue, et sans s'arrêter non plus à la lettre, selon la mode du jour, attentifs seulement au rayonnement de son contenu musical? Elle est plus architecturale et plus ramassée en ses formes qu'aucune autre. Mais sa beauté formelle est pleine de sens et on ne le forcerait ni ne le rétrécirait, ce sens, en la voyant tout entière comme une symphonie de l'homme et son destin.
On croit quelquefois que l'extrême popularité de cette oeuvre en a défraîchi l'effet. Ce qui se défraîchit, ce sont ces traditions qui l'ont fait voir à travers les lunettes d'une grandiloquence conventionnelle. Il ne dépend que de nous de retrouver la fraîcheur de son effet, car l'expérience qu'elle nous offre est aussi inépuisable que celle de la vie, dont elle exprime certaines émotions essentielles, proposées à tous les hommes et qui se renouvellent sans cesse, sans rien perdre de leur acuité. [...]" Ernest Ansermet, 1937, cité d'après l'ouvrage de J.-Claude Piguet, Ernest Ansermet, Les compositeurs et leurs oeuvres.
Pour une analyse des différents mouvements de cette oeuvre, voir par exemple cette page de Wikipedia.
Dans des sessions s'étendant du 1er au 23 avril 1958, à Genève dans le Victoria Hall, l'Orchestre de la Suisse Romande placé sous la direction d'Ernest ANSERMET enregistra pour Decca trois oeuvres de Ludwig van Beethoven:
-► Symphonie No 5
-► Ouverture d'Egmont, Op. 84
-► Ouverture de Leonore No.3 Op.72a
L'ouverture de Leonore ne fut jamais publiée. Les deux autres oeuvres parurent en août 1958 sur le disque Decca SXL 2003 (stéréro), puis en septembre suivant sur le disque LONDON CS 6037 (stéréo) et en septembre 1959 sur le disque Decca LXT 5525 (à cette époque les versions mono et stéréo étaient encore enregistrées par deux différentes équipes).
Ludwig van Beethoven, Symphonie No 5 en ut mineur, Op. 67, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 1er au 23 avril 1958, Victoria-Hall de Genève