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Frédéric CHOPIN
Concerto pour piano et orchestre no 1 Op. 11
Nikita MAGALOFF, piano
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
24 octobre 1967, Grand Théâtre, Genève

C'est entre l'automne 1829 et l'été suivant, à quelques mois d’intervalles, que Frédéric Chopin composa ses deux concertos pour piano et orchestre. Au niveau de la forme, ils ne font certes pas preuve d’une grande originalité, par leur caractère subtil et intime, ainsi que leur style virtuose, ils se distinguent toutefois nettement des classiques concertos mozartiens ou beethovéniens.

Bien que désigné comme concerto No 1, l’opus 11 fut composé au cours de l’été 1830, soit plusieurs mois après le second concerto en fa mineur (op. 21). Ce dernier fut toutefois publié plus tardivement, ce qui explique leur numérotation.

«Il est bien trop original: je finirai par ne plus pouvoir l’apprendre moi-même» aurait déclaré Chopin au sujet de son Concerto en mi mineur. Le succès immédiat et durable de l’oeuvre lui a bien sûr donné tort, même si plusieurs générations d’interprètes ont cru bon de retoucher et d’alléger l’orchestration du compositeur, jugée «froide et presque superflue» par Berlioz. Cette pratique a toutefois été abandonnée vers le milieu du siècle dernier.

Avant d'orchestrer complètement les deux oeuvres, Chopin les peaufina longuement dans des versions réduites, qu’il testa et retravailla abondamment. Le 7 février 1830, un petit ensemble l’accompagne pour une première lecture de son oncerto en fa mineur, dans le salon de la maison familiale, puis de nouveau le 3 mars. Mi-septembre, même préparation pour le concerto en mi mineur: un simple quintette à cordes accompagne le compositeur dans un cadre intime, devant quelques amis et connaissances.

Les intitulés des premières éditions rappellent d'ailleurs qu'à cette époque les éditeurs n'hésitaient pas à modifier les effectifs selon les moyens à disposition: "[...] Grand Concerto pour le Pianoforte avec Accompagnement d'Orchestre ou de Quintuor ad libitum, précise le frontispice de l’édition originale allemande (1833) du Concerto en mi mineur. Même accompagnement à la carte dans la première édition du fa mineur, trois ans plus tard chez Breitkopf & Härtel, qui propose elle aussi une alternative à l’orchestre sous forme de «Quintuor» [...]"

Frédéric Chopin donna d'abord la première audition de son concerto en mi mineur en privé le 22 septembre 1830, puis en public, à l’Hôtel de Ville de Varsovie, le 11 octobre suivant. Ce fut son dernier concert en Pologne: peu après il quitta Varsovie pour Vienne, et ne reviendra jamais dans son pays natal.

Une courte description:

"[...] Archétypes du romantisme musical, les Concertos pour piano et orchestre de Chopin sont à la fois destinés au concert public, et en quelque sorte privés, proches de la confession intime, ce qui justifie pleinement de les jouer ensemble en formation de chambre. Ils se ressemblent d’ailleurs comme deux jumeaux: tous deux sont en trois mouvements – un Maestoso suivi d’un Larghetto et d’un Vivace.
[...]
Le Concerto en mi mineur s’ouvre sur une introduction de l’ensemble très développée, au thème noble et martial. Lui répond un motif au lyrisme appuyé, miracle de grâce mélodique. Comme pour compenser son entrée tardive, le piano s’élance dans un puissant geste dramatique, suivi d’une inépuisable succession de traits virtuoses qui entrelacent les motifs principaux. Au cours du développement, le matériau thématique subit d’incessantes métamorphoses, le dialogue entre soliste et ensemble se fait plus serré lors de la reprise et c’est à ce dernier que revient de conclure le premier mouvement.

«Mille souvenirs bien-aimés sont évoqués devant mes yeux», déclarait Chopin à propos de la Romance centrale. C’est à nouveau Konstancja Gładkowska qui l’inspire ici. Comme dans le Larghetto du Concerto en fa mineur, le piano baigne dans une rêverie éveillée aux allures de nocturne, où la mélodie principale se voit constamment embellie et parée de nouvelles couleurs. Un épisode plus agité assombrit brièvement l’atmosphère, puis le mouvement retourne au mode élégiaque. En guise de coda, une transition pleine de mystère du piano introduit une ultime métamorphose de la mélodie rêveuse.

Basé sur un joyeux refrain au rythme de krakowiak («Cracovienne»), robuste danse polonaise à deux temps, le Rondo déborde de vie et d’esprit. Si Chopin recourt de nouveau à de pittoresques effets instrumentaux (pizzicati des cordes) pour évoquer le piquant d’une danse populaire, les tourbillonnantes pages finales, en revanche, brillent par leur panache virtuose sans limite.
[...]" Cité d'un texte de Luca SABBATINI, août 2018, pages 13 et 14 du programme du Festival Chopin donné à Genève du 3 au 11 octobre 2018.

À noter que l'enregistrement fut fait en monophonie - peut-être parce qu'un enregistrement en stéréophonie dans la salle du Grand Théâtre n'était pas encore possible en qualité satisfaisante? Si une personne visitant cette page en sait plus, toute information m'intéresse -> COURIEL!

Frédéric CHOPIN, Concerto pour piano et orchestre no 1 en mi mineur, Op. 11, Nikita MAGALOFF, piano, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest ANSERMET, 24 octobre 1967, Grand Théâtre de Genève

        1. Allegro maestoso           19:33 (-> 19:33)
        2. Romance. Larghetto         09:16 (-> 28:49)
        3. Rondo. Vivace              09:30 (-> 38:19)

Provenance: Radiodiffusion

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1. Allegro maestoso


2. Romance. Larghetto


3. Rondo. Vivace