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Gérard SOUZAY, photo de presse Decca, lieu, date et photographe inconnus
Teresa STICH-RANDALL, photo de presse du label La Voix de son Maître, lieu, date et photographe inconnus

Gabriel FAURÉ
Requiem Op. 48
Union chorale de la Tour-de-Peilz
chef de choeur: Robert MERMOUD
Theresa STICH-RANDALL, Gérard SOUZAY
Eric SCHMIDT, orgue
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
20 février 1957, Victoria-Hall, Genève
(avec une courte biographie d'Hermann Lang)

Gabriel Fauré sur son requiem:

"[...] Mon Requiem, on a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi de la mort, quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je sens la mort: comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux... Mon Requiem a été composé pour rien... pour le plaisir si j'ose dire... Peut-être ai-je ainsi, d’instinct, cherché à sortir du convenu, voilà si longtemps que j’accompagne à l’orgue des services d’enterrement! J’en ai par-dessus la tête. J’ai voulu faire autre chose [...]" Citation publiée dans Comoedia de 1954 en page 6, provenant d'un interview de Gabriel Fauré fait par Louis Aguettant le 12 juillet 1902.

Pour la suite de la présentation de l'oeuvre, voir cette page de mon site avec l'enregistrement qu'Ernest ANSERMET en a fait pour le disque en octobre 1955.

Le texte et sa traduction:

Extrait du programme donné dans la revue Radio Je vois tout Actualité Télévision du 14 février 1957, No 7, page 32
9e concert d'abonnement de la saison 1956-1957 donné à Lausanne, Théâtre de Beaulieu, le lundi 18 février 1957 et à Genève, Victoria-Hall, le surlendemain. C'est ce dernier qui fut diffusé en direct sur Sottens et dont provient l'enregistrement proposé sur cette page.

Teresa STICH-RANDALL, photo de presse du label La Voix de son Maître, lieu, date et photographe inconnus
Teresa STICH-RANDALL, photo de presse du label La Voix de son Maître
lieu, date et photographe inconnus
Sur le concert donné à Lausanne, Théâtre de Beaulieu, un extrait du compte-rendu d'Hermann LANG publié dans la Nouvelle Revue de Lausanne du 20 février 1957 en page 7:

"[...] Avec J.-S. Bach, Mozart, Fauré, trinité glorieuse au ciel des miséricordes, la musique accédait aux hautes régions de la spiritualité. Concert mémorable. Jamais Ernest Ansermet n'a trouvé audience plus recueillie, plus émue.

[...] Il n'est aucune oeuvre, dans toute la musique religieuse française du siècle passé, qui s'auréole d'une aussi pure lumière de gloire que le Requiem de Fauré. C'est, entre tous, l'ouvrage chéri de nos auditeurs en raison de sa perfection formelle, de sa sereine et consolante douceur; un vrai miracle musical. Rarement en terre française, en effet, la rencontre n'a été aussi heureuse entre la simplicité, la noblesse, la richesse de l'expression. L'esprit, le coeur, l'âme y sont comblés. Que l'on pense à ces mélodies au contour si achevé, si émouvant qui portent ou accompagnent le Pie Jesu, l'Agnus Dei, le Libéra me; à l'atmosphère de transfiguration où baignent l'Introït, le Sanctus, le In Paradisum, à celle qui, sourdement angoissée, tendrement suppliante, règne dans l' offertoire O Domine Jesu Christe; à tant de successions harmoniques d'une nouvelle et pénétrante suavité, vrai sourire de charité d'un Fra Angelico, d'un saint François d' Assise.

Et que de délices dans le rayonnement instrumental, dans les colorations chaudement assourdies des timbres moyens ou graves, des alto, des celli qui souvent enveloppent la ligne vocale; Brahms en avait donné un avant-goùt dans le numéro initial du Requiem allemand. Tandis que les violons, l'orgue enlacent le Sanctus, le In Paradiso d'irisations, de chatoiements et que de rituels trombones soulignent l'Hosanna.

Cette admirable musique bénéficia d'une interprétation accomplie. Une même ferveur habitant le chef, les solistes, choristes et instrumentistes, ce furent des moments d'indicible beauté. Pour la perfection du style chez les solistes, il semble qu'il faille décerner la palme au baryton Gérard Souzay, magnifique en tous points, d'une noblesse, d' une sobriété insurpassables. Très belle plastiquement et en son art vocal, peut-être Mme Stich-Randall a-t-elle quelque tendance à enfler sentimentalement la ligne mélodique. Mais elle y apporte une telle sincérité, un tel amour!

Une égale chaleur admirative enveloppa l'orchestre et le choeur. Les chanteurs de La Tour-de-Peilz, magistralement préparés par leur chef Robert Mermoud, apportèrent à leur interprétation les plus belles qualités: homogénéité, fusion, pureté des voix, modelé expressif insurpassables.

Que le chef Ansermet, qui mit toute son autorité et sa foi au service du chef d'oeuvre de Fauré, que toute sa troupe de chanteurs et musiciens qu'il galvanisa de sa flamme, soient félicités et remerciés.

[...]L'orgue était tenu, avec la plus parfaite distinction, par M. Eric Schmidt. [...]"

Gérard SOUZAY, photo de presse Decca, lieu, date et photographe inconnus
Gérard SOUZAY, photo de presse Decca, lieu, date et photographe inconnus
Sur le concert donné au Victoria-Hall de Genève, le compte-rendu de Franz WALTER publié dans le Journal de Genève du 21 janvier 1957 en page 6:

"[...] II y a peu d'arts aussi difficiles à définir que celui de Fauré, sinon en employant des termes aussi impalpables que l'essence même de cet art si discuté et si inégal sous son apparente unité de ton. En effet, des pièces d'une étrange fadeur y côtoient des oeuvres où l'auteur témoigne de la plus rare et pudique délicatesse.

On a comparé parfois, sur le plan national, Fauré à Brahms, pour indiquer à quel point l'un et l'autre sont difficilement compris par les Germains pour le premier et les Latins pour le second. Mais si Brahms semble offrir peu à peu des prises toujours plus nombreuses à la compréhension latine, je ne pense guère que l'art fauréen, dans son ensemble, réussisse à s'étendre hors du cadre de sensibilité auquel il est destiné, tant sa confidence reste souvent intraduisible. Cette confidence incomprise, il ne reste alors, trop souvent, que son apparence un peu mièvre. C'est d'ailleurs ce qui fait la qualité unique de cet art aristocratique dont les perles les plus rares ne sont pas les plus visibles.

Le Requiem, qui était au programme du concert d'hier soir, est une oeuvre à mettre à part dans la production de Fauré. Écrite à l'âge de 42 ans, au milieu d'une carrière qui ne s'éteignit qu'à près de 80 ans, ce Requiem est, à mon avis, un de ses plus purs chefs-d'oeuvre.

Et pourtant une telle oeuvre laisse bien apparaître ce qu'a de périlleux le langage de Fauré et son climat que la fadeur guette à chaque tournant. Ce Requiem, en la côtoyant parfois, trouve pourtant à lui échapper, et ce n'est pas un des moindres mérites de cette partition de nous offrir, dans une langue qui peut paraître démodée, des impressions si pénétrantes et une émotion des plus authentiques.

Justifiée par la mort du père de Gabriel Fauré, l'oeuvre exhale en son début, mais en touches discrètes, une mélancolie poignante, à laquelle les sonorités chaudes des altos et violoncelles — les violons n'intervenant qu'à partir du Sanctus — confèrent une note de gravité particulièrement enveloppante. Les voix séraphiques du choeur, d'ailleurs, en une superposition symbolique, entraînent de leur côté, d'une manière touchante et parfois naïve, l'esprit vers les hauteurs d'une résignation confiante, tandis que les deux voix solistes, baryton et soprano, apportent l'accent de leur prière personnelle. Et c'est en définitive ce sentiment de douceur résignée — l'auteur a volontairement omis le traditionnel Dies irae de sa partition — que Fauré a su traduire avec une particulièrement convaincante ferveur et dont l'auditeur garde le plus durablement et le plus profondément l'impression.

Cette atmosphère, Ernest Ansermet la traduisit tout au long de ce Requiem avec autant de doigté que d'autorité et de juste émotion. Il fut admirablement secondé par Gérard Souzay, dont le baryton, d'une rare beauté et d'une étonnante égalité, sut trouver de surcroît les accents chaleureux d'une grande dignité, ainsi que par Teresa Stich-Randall qui, avec un rien d'inégalité dans l'intonation, hier soir, conféra de sa voix si pure l'exact climat d'émotion douce et contenue qui convenait au Pie Jesu.

Cette remarquable cantatrice, d'ailleurs, avait interprété, en première partie de concert, avec cet art impeccable dont elle a trouvé le secret, et cette distinction qui la caractérise, l'Exultate, Jubilate de Mozart, auquel peut-être on peut conférer ici et là une touche encore plus chaleureuse. Et l'instant d'avant une exécution bien en place, un peu correcte, du premier Concerto brandbourgeois de Bach avait permis d'apprécier la qualité de quelques-uns de nos solistes: Edmond Leloir, Walter Galletti (cors), Michel Schwalbé (violon) et Doris Rossiaud (clavecin).

Quant à la Société chorale de la Tour-de-Peilz, elle démontra une fois encore — dans le Requiem — le remarquable travail choral qui s'accomplit chez nos voisins vaudois, particulièrement sous la direction de Robert Mermoud.

Enfin, c'est Eric Schmidt qui, avec son autorité coutumière, tenait la partie d'orgue dans Fauré et Mozart.
[...]"

Erich Schmidt, un portrait fait par ??, publié entre autres dans la revue Le Radio du 12 décembre 1931, No 453, en page 1588
Eric Schmidt, 5 mars 1907 - 17 décembre 2000, compositeur, pianiste, organiste
et chef d'orchestre, professeur au Conservatoire de musique de Genève (piano,
musique de chambre, orgue), organiste de l'Église de Saint-Gervais
(portrait fait par ??, publié entre autres dans la revue Le Radio
du 12 décembre 1931, No 453, en page 1588)

Ernest ANSERMET, photo de presse Decca, lieu, date et photographe inconnus
Ernest ANSERMET, photo de presse Decca, lieu, date et photographe inconnus
Voici donc...

Gabriel Fauré, Requiem Op. 48, Union chorale de la Tour-de-Peilz (chef du choeur: Robert Mermoud), Theresa Stich-Randall, Gérard Souzay, Eric Schmidt, orgue, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 20 février 1957, Victoria-Hall, Genève

   1. Introït et Kyrie     08:00 (-> 08:00)
   2. Offertoire           09:14 (-> 17:14)
   3. Sanctus              03:31 (-> 20:45)
   4. Pie Jesu             03:53 (-> 24:38)
   5. Agnus Dei            05:23 (-> 30:01)
   6. Libera me            06:05 (-> 36:06)
   7. In paradisum         03:49 (-> 39:55)

Provenance: Radiodiffusion, archives Radio Suisse Romande

que vous pouvez obtenir en...

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Introït et Kyrie
2. Offertoire
3. Sanctus
4. Pie Jesu
5. Agnus Dei
6. Libera me
7. In Paradisum



HERMANN LANG (17 septembre 1883, Lausanne - 2 mai 1977, Lausanne)
chef de choeur, compositeur, pédagogue, chroniqueur et critique musical

Hermann LANG vers 1931, un portrait fait par ??, publié dans la revue Le Radio du 12 juin 1931, No 427, page 758
Hermann LANG vers 1931, un portrait fait par ??, publié dans la revue
Le Radio du 12 juin 1931, No 427, page 758

Hermann Lang est né le 17 septembre 1883 à Lausanne. Il se forme d'abord à l'Ecole normale de Lausanne sous la direction de Charles Troyon pour la musique vocale et de Charles Pilet-Haller pour le violon. Il étudie la composition avec Alexandre Denéréaz avant d'obtenir son brevet d’instituteur ainsi qu'un diplôme d’enseignement musical pour les écoles secondaires.

En 1910, Hermann Lang devient professeur à l’Ecole normale à Vevey, et en 1918 professeur au Collège et à l'Ecole secondaire de la même ville. En 1908, il accède au poste de directeur musical du Théâtre du Jorat. En 1941, il est nommé professeur de l'Ecole normale de Lausanne. Il dirige de nombreux choeurs, dont le choeur mixte de Vevey-Montreux de 1917 à 1927, l'Union chorale de Lausanne de 1927 à 1940, l'Echo du Léman et le Frohsinn. Il est membre de la commission musicale de la Société cantonale des chanteurs vaudois de 1920 à 1945. En 1945, il abandonne la direction chorale et s'occupe dès 1949 de la rubrique musicale dans la Nouvelle Revue de Lausanne.

Hermann Lang compose beaucoup d'oeuvres chorales: pour choeur mixte, choeur d'hommes, de femmes, d'enfants, dont une suite chorale Le Coq du Village. Un fonds Hermann Lang a été créé à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne.

Après son décès, un numéro spécial de la Revue Musicale de Suisse Romande (RMSR) fut entièrement consacré à sa mémoire, en hommage à sa longue carrière consacrée à la Musique et à la Vie Chorale.

Grâce à la générosité de la RMSR, ce numéro spécial peut-être lu et téléchargé comme fichier PDF. Voir ce numéro spécial pour plus de détails sur la biographie.

Trois des courts hommages publiés en préface de ce numéro spécial:

- Il y avait du génie dans cet esprit et une capacité d'enthousiasme et de générosité extraordinaire. Artiste jusqu'au bout des doigts, son souvenir demeurera. Luc Balmer, mai 1977 .

- ... J'ai toujours gardé pour Hermann Lang l'estime que l'on doit à un homme impitoyable - je parle de l'artiste- mais pur. Il avait pour la musique une réelle passion et la servait ardemment, non sans violence. Vlado Perlemuter, mai 1977

- Bien que la vie, avec ses circonstances, nous ait éloignés l'un de l'autre Hermann Lang et moi, je n'ai jamais cessé de me sentir proche de lui, non seulement par le souvenir de l'homme et du maître qu'il fut, mais à chaque instant du présent par l'amour qu'il sut me communiquer pour la musique «bien faite». L'honnêteté et les exigences qu'il m'a léguées sont pour moi, comme elles le furent pour lui, sources de joie et de souffrances. Eric Tappy, juin 1977.