Johann Nepomuk HUMMEL
Concerto pour trompette et orchestre en mi, WoO1, S 49
Michel CUVIT, trompette
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
1er au 3 mars 1968, Victoria Hall, Genève
«« Johann Nepomuk Hummel (1778-1837), originaire de Pressburg (aujourd'hui Bratislava), est l'un des nombreux compositeurs à avoir reçu le qualificatif consolatoire de “injustement méconnu“ de la part des critiques. Protégé de Mozart, élève d'Albrechtsberger, assistant de Haydn, pianiste virtuose et improvisateur, il est trop facilement considéré comme un Beethoven édulcoré. S'il est compréhensible qu'il soit éclipsé par son contemporain plus déterminé, il doit toutefois être jugé avec plus d'indulgence que par comparaison avec un génie.
Bien que le concerto pour trompette ne traite d'aucun sujet grave, il est clairement l'oeuvre d'un esprit plein de vitalité. Le premier mouvement est une construction solide, de forme sonate traditionnelle, mais qui parvient à transmettre un extraordinaire sentiment d'excitation contenue; la maîtrise de ce sentiment subtil et paradoxal évite à Hummel le reproche de plagiat stylistique. Son style était le produit de son époque, et il l'utilisait pour exprimer sa personnalité. Beethoven avait certes une personnalité plus fascinante, mais il est douteux que sa maîtrise de l'art de l'exprimer ait dépassé celle de Hummel, si ce n'est qu'il disposait d'une palette émotionnelle beaucoup plus large.
La sophistication de Hummel transparaît dans le deuxième mouvement, une sérénade en plein air qui oppose un chromatisme solennel, de genre schubertien mais plus bachien dans son intention, à un lyrisme pastoral abondant en appoggiatures et en pédales soutenues typiquement beethovéniennes.
Un rondo exubérant et festif (ABACA) suit après un court passage de transition et conclut l'œuvre de manière appropriée. »» traduit des notes de Gunter Schneider publiées dans l'album Archive Production ARC 3199 14699 APM.
Pour quelques détails de plus, voir cette page de mon site.
Dans des sessions s'étendant du 1er au 3 mars 1968, à Genève dans le Victoria Hall, l'Orchestre de la Suisse Romande placé sous la direction d'Ernest ANSERMET enregistra pour Decca deux concertos pour trompette et deux pour basson, avec Michel CUVIT (*) et Henri HELAERTS en solistes:
-► Antonio VIVALDI, Concerto pour basson en la mineur, RV 498
-► Carl Maria von WEBER, Concerto pour basson en fa majeur, Op. 75, J 127
-► Johann Nepomuk HUMMEL, Concerto pour trompette en mi mineur
-► Leopold MOZART, Concerto pour trompette en ré
Le tout parut en mars 1969 sur les disques Decca LXT 6375 (mono) et SXL 6375 (stéréo), puis en avril suivant sur le disque Decca LONDON CS 6603 (stéréo).
(*) Michel CUVIT, 6 décembre 1930, Genève, 19 août 2010, Monthey, trompettiste et pédagogue
Après ses études auprès de Paolo Longinotti, Michel Cuvit travailla à l'Orchestre de Bâle (1958-1960), puis à l'Orchestre de la Suisse romande (OSR) où il fut trompette solo de 1960 à 1994. De 1962 à 1995, il enseigna la trompette au Conservatoire de Genève.
La première oeuvre de cette face du disque:
Johann Nepomuk Hummel, Concerto pour trompette et orchestre en mi, WoO1, S 49, Michel Cuvit, trompette, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 1er au 3 mars 1968, Victoria Hall, Genève