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Ernest Ansermet en répétition, vers 1959, cliquer pour voir un agrandissement
Ernest Ansermet et son épouse à Varsovie en 1959, vieille place du marché, photo Traversino, cliquer pour voir un agrandissement
Henri HONEGGER en 1943, une photo parue dans la revue Radio Actualités du 19 novembre 1943 en page 1447, cliquer pour voir un agrandissement
Henri HONEGGER en 1947, cliquer pour voir un agrandissement
Kopf Bild Ansermet Ernest 155 250
À droite et à gauche: portraits d'Henri HONEGGER et d'Ernest ANSERMET- Cliquer sur les photos pour voir leurs agrandissements et leurs références. Ces divers portraits et documents sont rendus disponibles grâce à la splendide banque de données SCRIPTORIUM de la Bibliothèque Cantonale et Universitaire de Lausanne et sa superbe collection de journaux et revues digitalisées.

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Bohuslav MARTINU
«Sonata da camera» pour violoncelle et
orchestre de chambre, H 283
Henri HONEGGER, violoncelle
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
7 avril 1960, Neuchâtel
Depuis 1924 et sa première oeuvre pour le violoncelle - son Concertino pour violoncelle, vents, percussions et piano -, Bohuslav Martinu a écrit de nombreuses pages pour le violoncelle: deux duos avec le violon (1927 et 1958), un autre pour deux violoncelles (1959), deux concertos (1930-55 et 1944-45), cette Sonata da camera pour violoncelle et orchestre de chambre (1940), une Sinfonia concertante conçue tel un hommage à Haydn (1949), sans oublier les sonates avec piano (1939, 1941 et 1952) et de nombreuses pièces de caractère, Ariette, Nocturnes, Pastorales, Suite miniature, Arabesques et autres variations sur une thème de Rossini ou sur un thème populaire slovaque. Non que Martinu ait été lui-même violoncelliste: il a étudié le violon et l’orgue, avant d’être engagé dans le tout nouvel Orchestre philharmonique tchèque. Mais le compositeur a tissé des liens avec les meilleurs interprètes de l'époque, dont plusieurs violoncellistes, par exemple Gregor Piatigorsky, Pierre Fournier, Henri Honegger.

Bohuslav Martinu, D.R., photographe ??, date ??

La Sonata da camera fut écrite à Aix-en-Provence en novembre et décembre 1940, dédicacée à Henri Honegger, violoncelle-solo de l'Orchestre de la Suisse Romande; c'est la dernière oeuvre que Bohuslav Martinu composa avant de s'exiler aux USA. Son titre prête souvent à confusion: bien qu'intitulée Sonata, il s'agit en réalité d'un concerto pour violoncelle et orchestre de chambre.

Sa première audition fut donnée le 24 novembre 1943, à Genève, un peu par hasard! Le compte-rendu d'Albert PAYCHÈRE publié le lendemain dans le Journal de Genève en page 5 donne de très intéressantes précisions:

"[...] Les organisateurs de concerts proposent, les circonstances disposent! Celles-ci sont, aujourd'hui plus que jamais, maîtresses d'un monde où l'on peut s'étonner qu'il y ait encore place pour de grandes auditions musicales. Il a fallu renoncer au concours de M. Enrico Mainardi, violoncelliste, et, du même coup, au Concerto de Hindemith, ainsi qu'au Don Quichotte de Strauss.

Heureusement, notre violoncelliste genevois Henri Honegger, premier solo de notre orchestre, tenait en réserve une Sonata da caméra à lui dédiée par le compositeur tchèque Martinu, dont nous connaissons déjà plusieurs ouvrages significatifs.

La Sonata da caméra est écrite pour une flûte, un hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors et le groupe des archets. À ceci près qu'il s'agit d'un orchestre de chambre, on est bien en présence d'un concerto. L'étendue, la constance et la qualité du solo confié au violoncelle ne laissent à cet égard aucun doute, même en tenant compte du rôle dévolu à l'ensemble instrumental, qui dépasse de beaucoup celui d'un simple accompagnement. Cette tendance (on la constate déjà chez Beethoven), qui s'est accentuée avec Schumann et Brahms, n'est pas pour surprendre. Mais le symphoniste fait entendre, ici, un accent nouveau. De caractère lyrique, son oeuvre est fondée sur un style mélodique non point révolutionnaire, mais très personnel par la manière libre dont il s'assimile certains modèles et les fait siens. Je veux parler de cette forme de l'arabesque qui évoque un orient musical auquel on ne saurait donner un état civil précis («Balkans», tout simplement, sans doute?), mais qui n'est en rien un sous-produit de grands maîtres, qui est puisée, à coup sûr et peut-être inconsciemment, à une source populaire. Le solo de violoncelle (son dessin disposé en éléments caractéristiques, la nature de ses traits qui entraînent une technique souvent particulière) est, à lui seul, démonstratif.

Il faut considérer, d'autre part, l'usage du style syncopé (syncope non point heurtée, mais adoucie et chantante) qui se superpose à une fréquente équivoque rythmique (3/4? 6/8?) dans le premier morceau; enfin un emploi caractéristique de l'intervalle. Ce Poco allegro offre une série de commentaires, d'amplifications d'un même thème. On n'y retrouve pas la rhétorique traditionnelle d'un mouvement de sonate, mais les procédés de la variation.

Martinu a daté l'Andante un poco moderato d'Aix-en-Provence «Noël 1940». On sait que le musicien tchèque vint se fixer à Paris, où il fut l'élève de Roussel. Dans cette page, dont certains éléments relèvent comme de la mélopée ou encore d'une transposition de la litanie, perce une mélancolie profonde, une plainte, presque un désespoir. La mélodie toujours se replie sur elle même et parfois se brise.

Le finale (allegro) a de l'élan, il voudrait être gai, semble-t-il, il n'échappe cependant pas à l'étreinte que je viens de signaler et qui était déjà perceptible — encore que de loin — dans le premier morceau.

Très sincère, l'art de Martinu garde certaines naïvetés de facture qui ne déparent point sa physionomie, qui font partie de sa physionomie, laquelle peut plaire ou ne pas plaire. Il tire sa couleur de sa substance même et non point d'habiletés d'écriture ou d'instrumentation. Il ne veut rien tenir — semble-t-il — de procédés brillants. Tel quel, il est indéniablement expressif et original. M. Henri Honegger a mis au service de Martinu un grand talent de violoncelliste. On aime son jeu à la fois sensible et robuste, cette technique précise qui ne gêne pas la spontanéité, ce naturel. Tout le sentiment et tout l'élan de la Sonata da caméra nous ont été restitués par lui et par l'ensemble instrumental que M. Ernest Ansermet avait admirablement assoupli au style du compositeur tchèque.
[...]" cité du compte-rendu d'Albert PAYCHÈRE publié dans le Journal de Genève du 25 novembre 1943, en page 5.

Un deuxième écho de cette première audition, cité du compte-rendu d'Edith Pfund-Ramelet paru dans la Feuille d'Avis de Lausanne du mercredi 24 novembre 1943, page 12:

"[...] La Sonata da Camera, pour violoncelle-solo et petit orchestre, est une oeuvre récente du compositeur tchèque Bohuslav Martinu, dont la personnalité s'est imposée au monde musical de notre continent, au cours de ces dernières années. L'Andante porte la date de Noël 1940. Et ceci place précisément cette oeuvre dans l'ambiance qui l'a suscitée. Non pas qu'il y ait quelque rappel que ce soit d'images et de descriptions de notre époque dramatique et plus particulièrement encore d'un pays tel que la Tchécoslovaquie, patrie du compositeur. Non. Chez lui, tout est musique pure. Le témoignage de cette émouvante partition est tout entier dans la qualité de sa sensibilité et dans celle, si riche et si dense de ses expressions dont les rythmes, les mélodies et l'harmonie conformes au langage des musiciens de notre époque, trouvent pourtant immédiatement le chemin de notre compréhension.

Bien qu'intensément personnel, on retrouve chez Martinu des éléments qui appartiennent typiquement aux musiciens de son pays: une courbe mélodique et un certain moelleux dans l'instrumentation dont on peut suivre les traces ascendantes jusqu'à Smetana.

M. Henri Honegger, brillant instrumentiste de l'Orchestre romand et soliste de ce concert, à qui la Sonata da Camera de Martinu est dédiée, fut un interprète admirable. Il a évoqué tout ce que ces pages contiennent de nostalgie, de ferveur, d'ombre tragique et de lumineuse rêverie. Il fallait, pour communiquer cela, la technique qui est la sienne, mais aussi cette pensée claire et cette chaleur d'âme qui, chez lui, s'intensifient en s'unissant.

Grâce à l'interprétation de M. Henri Honegger et à l'art, ô combien persuasif de. M. Ansermet, l'oeuvre de Martinu reste une des plus belles exécutions de l'Orchestre romand.
[...]"

Bohuslav Martinu avec son chat, D.R., photographe ??, date ??

Pour l'enregistrement proposé sur cette page avec Henri HONEGGER en soliste et l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d'Ernest ANSERMET, je ne connaissais d'abord que l'année - 1960, telle qu'indiquée lors de sa récente rediffusion. Ne trouvant rien dans la presse locale de Genève, ni dans celle de Lausanne, j'ai cherché un peu plus loin... et trouvé ce concert donné à Neuchâtel le 7 avril 1960:

Annonce de concert parue dans la revue «L'Illustré» du 7 avril 1960 en page 83, 6e concert d'abonnement de la Société de musique de Neuchâtel (REF page 8 au bas, sous "Communiqués").

Cette annonce mentionne certes un «concerto da camera», mais il ne peut s'agir que de la «Sonata da camera», les seules oeuvres de Martinu portant ce nom de «concerto da camera» étant un concerto pour violon et cordes (H 285) et un quatuor à cordes(H 314), donc sans violoncelle-solo.

L'enregistrement fait lors de ce concert fut récemment rediffusé dans le volet «1944» de l'excellente série d'émissions «Poussière d'étoiles - Les annales radiophoniques de l'OSR», de Jean-Pierre AMANN.

C'est grâce à la générosité de la...


... que nous pouvons écouter - en ligne - cet enregistrement:

28:50 Bohuslav Martinu, «Sonata da camera» pour violoncelle et orchestre de chambre, H 283, Henri Honegger, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 7 avril 1960, Neuchâtel
      29:59 1. Poco allegro
      40:55 2. Andante poco moderato
      50:55 3. Allegro


Le PREMIER CLIQ sur le pictogramme PLAY (flèche) à l'extrême-gauche fait
démarrer l'audio au début de la présentation de Jean-Pierre AMANN,
soit à 28 minutes 50 secondes.
Le pictogramme PLAY fonctionne ensuite comme d'habitude pour arrêter / continuer l'écoute.
Portrait de Bohuslav Martinu ci-dessus: ParisEnImages, Roger-Viollet, date ??





Ernest Ansermet en répétition, vers 1959
photo Traversino parue dans L'Illustré du 22 octobre 1959 en page 59


Ernest Ansermet et son épouse à Varsovie en 1959, vieille place du marché
photo Traversino parue dans L'Illustré du 22 octobre 1959 en page 59


Henri HONEGGER en 1943, une photo parue dans la revue
Radio Actualités du 19 novembre 1943 en page 1447


Le Quatuor de Radio-Genève (auparavant: Quatuor Honegger)
photo F.Bertrand, Genève, parue dans Le Radio du 10 octobre 1947, page 2216
de gauche à droite: Blanche Moyse-Honegger, 1er violon, Juliette Fert, 2e violon, Henri Honegger, violoncelle, Willy Kunz-Aubert, alto (remplaçait Léon Chéréchewsky, malade)



Sommaire du volet «1944» de l'excellente série d'émissions «Poussière d'étoiles - Les annales radiophoniques de l'OSR», de Jean-Pierre AMANN

( 00:53 ) Alexander Borodin, Fragment de la 2e symphonie , Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 24 janvier 1944

( 02:40 ) Alexander Borodin, Symphonie no 2 en si mineur , Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 15 mai 1957

( 28:50 ) Bohuslav Martinu, Sonata da camera pour violoncelle et orchestre de chambre, H 283 , Henri Honegger, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 1960

( 59:09 ) Claude Debussy, 6 Epigraphes antiques pour piano à 4 mains, Transcription pour orchestre , Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 3 mars 1944

( 1:14:09 ) Wolfgang Amadeus Mozart, très court extrait du Concerto pour violon et orchestre no 3 en sol majeur , Corrado Romano, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 3 mars 1944


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