Leopold MOZART
Concerto pour trompette en ré majeur, LMV IX:13
Michel CUVIT, trompette
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
1er au 3 mars 1968, Victoria Hall, Genève
«« Au cours de ses 44 années d'activité à Salzbourg, Leopold Mozart (1719-1787), père de Wolfgang Amadeus Mozart, composa de nombreuses ”oeuvres contrapuntiques et autres oeuvres sacrées”, ”oratorios et pièces pour le théâtre”, ainsi que ”symphonies, trente sérénades à grande échelle”, de nombreuses autres oeuvres, ”de nombreux concertos, en particulier pour flûte traversière, hautbois, basson, cor, trompette, etc”. C'est ce que nous apprend le ”Compte rendu de la situation actuelle de la musique de Son Altesse l'archevêque de Salzbourg”, rédigé par Leopold Mozart lui-même en 1757.
Le concerto pour trompette de ce ”compositeur de la cour et de chambre” et théoricien musical de renom - son ”Essai d'une école fondamentale de violon” avait été publié en 1756 - date d'août 1762. Il était destiné à être une composition occasionnelle pour un concert à la cour, et c'est très probablement Andreas Schachtner qui joua la partie solo lors de la première audition. Leopold écrivait à propos de ce trompettiste de la cour, ami de la famille Mozart, qu'il ”jouait très bien de la trompette et avec beaucoup de goût”.
L'oeuvre ne comporte que deux mouvements. Elle commence par un Adagio, dont le thème principal conventionnel, un thème ornemental en gammes, est d'abord joué par l'orchestre (cordes et deux cors) - dans des figures séquentielles jusqu'à l'entrée de l'instrument solo. Il n'y a pas de véritable deuxième thème; l'épisode en la majeur est modulatoire plutôt que thématique au sens de la forme sonate. Dans cette écriture entièrement homophonique, la partie instrumentale la plus aiguë est presque toujours le centre de l'intérêt mélodique, comme une ”mélodie qui rend la symphonie belle, émouvante, impressionnante et noble” (Johann Adolf Scheibe: ”Kritischer Musikus”).
L'Allegro moderato est un mouvement divertimento typique, dont la couleur prédominante des vents suggère une musique de chasse. Les effets d'écho renvoient aux contrastes dynamiques ”par degrés” de la période baroque, tandis que le sujet principal, avec sa séquence de triades et ses notes répétées, démontre sa relation avec la symphonie préclassique dérivée de l'ouverture d'opéra italienne. Ici encore, il n'y a pas de deuxième thème contrastant, mais simplement une modulation du motif principal vers la tonalité dominante.
Ce Concerto pour trompette peut être résumé comme étant une composition d'un artisan habile, une oeuvre correspondant au goût de l'époque et démontrant la partialité de Leopold Mozart pour la musique populaire. »» traduit des notes de Gunter Schneider publiées dans l'album Archive Production ARC 3199 14699 APM.
Dans des sessions s'étendant du 1er au 3 mars 1968, à Genève dans le Victoria Hall, l'Orchestre de la Suisse Romande placé sous la direction d'Ernest ANSERMET enregistra pour Decca deux concertos pour trompette et deux pour basson, avec Michel CUVIT (*) et Henri HELAERTS en solistes:
-► Antonio VIVALDI, Concerto pour basson en la mineur, RV 498
-► Carl Maria von WEBER, Concerto pour basson en fa majeur, Op. 75, J 127
-► Johann Nepomuk HUMMEL, Concerto pour trompette en mi mineur
-► Leopold MOZART, Concerto pour trompette en ré
Le tout parut en mars 1969 sur les disques Decca LXT 6375 (mono) et SXL 6375 (stéréo), puis en avril suivant sur le disque Decca LONDON CS 6603 (stéréo).
(*) Michel CUVIT, 6 décembre 1930, Genève, 19 août 2010, Monthey, trompettiste et pédagogue
Après ses études auprès de Paolo Longinotti, Michel Cuvit travailla à l'Orchestre de Bâle (1958-1960), puis à l'Orchestre de la Suisse romande (OSR) où il fut trompette solo de 1960 à 1994. De 1962 à 1995, il enseigna la trompette au Conservatoire de Genève.
La seconde oeuvre de cette face du disque:
Leopold Mozart, Concerto pour trompette en ré majeur, LMV IX:13, Michel Cuvit, trompette, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 1er au 3 mars 1968, Victoria Hall, Genève