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György LEHEL, un portrait publié dans l'album Hungaroton SLPX 11517
2e page de l'album Hungaroton SLPX 11517
Recto du disque de l'album Hungaroton SLPX 11517
Verso du disque de l'album Hungaroton SLPX 11517

Béla BARTÒK
Scherzo en do majeur
de la Symphonie en mi bémol majeur (1903), Sz 16
Orchestre Symphonique de Budapest
György LEHEL, 15 juin 1970
Église de Torockó tér, Budapest

Recto de l'album Hungaroton SLPX 11517
Recto de l'album Hungaroton SLPX 11517 avec un portrait de Béla BARTÒK en 1902
reproduction de Gyula HOLICS d'un document des archives Bartok de Budapest
Traduit des notes de Ferenc BÓNIS (portrait ci-contre à gauche, extrait cité d'une une photo faite par Luca KENDE, Bupapest, 2017) publiées dans cet album Hungaroton SLPX 11517:

"[...] Le 12 février 1902, l'orchestre de la Société phil­harmo­nique de Budapest, dirigé par Istvan Kerner, joua le poème symphonique de Richard Strauss „Ainsi parlait Zarathoustra“ pour la première fois en Hongrie. Le public de Budapest et la majorité des experts trouvérent l'oeuvre trop moderne, confuse et bizarre. Malgré cela, cette représentation infruc­tueuse s'avéra décisive dans l'histoire de la musique hon­groise. C'est cette composition qui a sorti Béla Bartòk, alors âgé de 21 ans, d'une période de deux ans de léthargie créative et lui a montré la voie à suivre pour progresser et se développer. Dans son Autobiographie de 1921, Bartok évoque cette phase de sa vie en ces termes.

„J'ai étudié à l'Académie de musique de Budapest de 1899 à 1903. Tout de suite, j'avais commencé à étudier avec beaucoup d'enthousiasme les oeuvres de Wagner, qui m'étaient encore inconnues à l'époque (Tétralogie, Tristan, Les Maîtres-Chanteurs) et les compositions orchestrales de Liszt. Je n'ai toutefois rien composé à cette époque. Bien que m'étant libéré de l'influence de Brahms, je n'arrivais pas à trouver la nouvelle voie que je cherchais dans le sillage de Wagner et de Liszt. (Je n'avais pas encore reconnu l'importance de Liszt dans le développement de la musique et ne voyais que les superficialités de sa musique). Ainsi, pendant près de deux ans, je n'ai pratiquement pas travaillé du tout et les gens de l'Académie ne me connaissaient que comme un pianiste exceptionnel. La première représentation à Budapest de „Ainsi parlait Zarathoustra“, en 1902, a été comme un éclair qui m'a fait sortir de cette stagnation. Cette oeuvre, que la plupart de nos musiciens, chez nous, ont accueillie avec indignation, a été pour moi une grande expérience: je voyais enfin une nouvelle direction et une nouvelle voie. Je me suis jeté dans les partitions de Strauss et j'ai recommencé à composer.“

Béla BARTÒK en 1902, une reprduction de Gyula HOLICS d'un document des archives Bartok de Budapest
Béla BARTÒK en 1902
une reproduction de Gyula HOLICS d'un document des archives Bartok de Budapest
Le premier résultat de cet élan créatif fut la Symphonie en mi bémol majeur, composée en 1902 et au début de 1903. L'ébauche des trois premiers mouvements fut terminée à l'automne 1902 et, le 12 novembre, Bartok en joua deux lors d'une rencontre organisée chez son professeur de piano, Istvan Thoman.

„Les deux mouvements ont beaucoup plu à Thoman, surtout le Scherzo. Il m'a embrassé deux fois: d'abord parce que les compositions étaient si bonnes, et ensuite parce que je les ai si bien jouées.“

Le même jour, il montra le mouvement lent à son professeur de composition, Koessler, qui déclara: „l'Adagio devrait inclure l'amour, mais il n'y a rien sur l'amour dans ce mouvement. Et c'est très malheureux. Mais l'un des inconvénients de la musique moderne est qu'elle ne peut pas produire d'adagios. C'est précisément pour cette raison que les compositeurs les évitent si possible. Mais ce que l'on n'exige pas des autres, on ne peut l'attendre de soi non plus. Je dois donc aller de l'avant (c'est-à-dire avec la symphonie). Si rien de mieux ne me vient à l'esprit, alors le mouvement pourrait rester tel qu'il était, même si on ne peut pas le considérer comme très réussi.“

Cette citation montre clairement que Bartok n'avait pas fini de composer la symphonie à la mi-novembre 1902, et que le quatrième mouvement ne fut écrit que vers la mi-janvier 1903. Le 17 janvier, Bartok écrivit ce qui suit à sa mère: „J'ai dû faire beaucoup de gribouillages ces jours-ci. J'ai écrit le 4ème mouvement de la symphonie afin de pouvoir l'apporter aujourd'hui à Koessler. Je l'avais déjà joué pour Mme Gruber qui l'a aimé, pas tant à la première écoute qu'à la seconde. Elle a dit que j'avais beaucoup évolué depuis le premier mouvement. Et après le Scherzo, elle a trouvé que celui-ci était le meilleur. Koessler n'était pas aussi généreux dans ses éloges, car il s'offusquait de toutes sortes de choses, mais comme il avait très peu de temps, il ne pouvait en critiquer qu'une partie.“

Nos citations démontrent que les quelques personnes dont l'opinion était précieuse pour le jeune Bartok - ses professeurs, Thoman et Koessler, et Mme Gruber, la future Mme Kodaly - considéraient à juste titre le scherzo comme le mouvement le plus réussi de la symphonie. C'est le seul mouvement que Bartok orchestra, et les trois autres nous sont parvenus sous forme de particelles plus ou moins complètes. La partition du Scherzo a très probablement été achevée au cours du premier semestre 1903, comme en témoignent les mots suivants écrits par Bartok le 18 juin 1903: „...hier j'ai dit au revoir à Koessler qui veut que le scherzo que j'avais l'intention de soumettre à la Société philharmonique, soit joué lors d'un concert des étudiants de l'Académie à l'Opéra l'année prochaine. Il a raison, c'est à l'Académie que je dois tout cela“.

Ce récital des compositeurs donné par les diplômés de l'Académie de musique - dirigé par Istvan Kerner - eut lieu le 29 février 1904. Le Scherzo de Bartok était la cinquième des six compositions au programme, et était immédiatement précédé de „Saturnalia“, une oeuvre d'Imre Kalman, futur compositeur d'opérette mondialement connu. Du vivant du compositeur, le Scherzo ne fut joué en public qu'une seconde fois, le 15 mars 1905, toujours sous la direction de Kerner, à la place de la première du Scherzo pour piano et orchestre.

Le Scherzo de la symphonie est un long mouvement avec une force d'entraînement dans laquelle on peut facilement reconnaître l'influence de ceux qui ont directement inspiré et servi de modèles au jeune Bartok. Le caractère du mouvement rappelle le scherzo de la Symphonie No 9 de Beethoven, tandis que le développement complexe de la forme originellement simple en trois sections rappelle les scherzos symphoniques de Brahms. Le thème principal est une mélodie de valse semblable au sujet secondaire du mouvement d'ouverture de la Symphonie No 2 de Brahms (avec un tempo plus rapide), et son orchestration, la „polyphonie orchestrale“ de la fin de l'époque romantique et les nombreuses formules rythmiques rappellent la grande scène de valse - «das Tanzlied» - du Zarathoustra de Richard Strauss.

Parmi les thèmes du Scherzo en do majeur, il faut signaler l'introduction ostinato qui reçoit plus tard un rôle indépendant, le thème principal de la valse rapide à la Brahms, et les 2e et 3e thèmes qui sont des versions stylisées d'autres types de mélodies de valse. Plus loin, l'ostinato apparaît comme un fugato, tandis que Bartok utilise les autres thèmes dans une section construite comme une sonate, en variations majeures et mineures. La section médiane, avec sa tonalité fondamentale de fa majeur, apporte avec elle une variation du thème principal en mètre pair. Ici, comme dans la section principale, le compositeur se délecte du contraste simultané des rythmes métriques pairs et inégaux. La récapitulation débouche sur une coda brève et extrêmement efficace.

György LEHEL, un portrait publié dans l'album Hungaroton SLPX 11517
György LEHEL, un portrait publié dans l'album Hungaroton SLPX 11517
La troisième audition du Scherzo fut arrangée par le présent auteur dans le studio No 6 de la Radio hongroise, jouée par l'Orchestre symphonique de Budapest sous la direction de György LEHEL, le 28 septembre 1961. Pour cette interprétation - ainsi que pour cet enregistrement - fut utilisée la partition compilée par Denijs DILLE à partir des parties orchestrales restantes de la première (conservées dans les archives de la Radio Hongroise). Le nom de Denijs Dille est également associé à la reconstruction et à l'orchestration des trois autres mouvements. (Ce travail historiquement intéressant a été réalisé dans les années 1960).

Une fois familiarisés avec l'intégralité de la symphonie en mi bémol majeur dans sa forme reconstruite, nous pouvons clairement voir que cette oeuvre a constitué un jalon important dans la carrière de Bartok. Son importance ne réside pas avant tout dans sa valeur esthétique intrinsèque - on ne peut pas encore parler de forme parfaite, d'idiome musical homogène et original - mais dans le fait qu'elle a aidé Bartok à surmonter sa crise créative, révélant les possibilités de développement ultérieur et permettant de se débarrasser une fois pour toutes de certains idéaux musicaux impropres à tout progrès ultérieur.
[...]"

Voici donc...

Béla Bartòk, Scherzo en do majeur de la Symphonie en mi bémol majeur (1903), Sz 16, Orchestre Symphonique de Budapest (Orchestre Symphonique de la Radio Hongroise), György Lehel, 15 juin 1970, Église de Torockó tér, Budapest
10:06
Provenance: album Hungaroton SLPX 11517

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Scherzo en do majeur de la Symphonie en mi bémol majeur (1903), Sz 16