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Pierre BOULEZ, Extrait du film de Reiner Moritz A life for music
Yehudi Menuhin, photo de presse Eterna. date, lieu et photographe inconnus

Bela BARTOK
Concerto pour violon et orchestre No 1, Sz 36 op. posth.
Yehudi MENUHIN
Orchestre du Concertgebouw
Pierre BOULEZ
29 juin 1966, Concertgebouw d’Amsterdam
Festival de Hollande 1966

Le compositeur travailla sur son premier concerto pour violon et orchestre de l'été 1907 jusqu’au début février 1908; c'est "[...] l’oeuvre d’un jeune idéaliste d’à peine 26 ans en plein coup de foudre amoureux [...]", qu'il dédia à la violoniste hongroise Stefy Geyer. L'oeuvre tomba toutefois dans l'oubli, le manuscrit ne fut retrouvé dans les documents laissés par cette violoniste et édité qu'en 1959.

Une partie du Concerto était cependant bien connue, et fut publiée du vivant de Bartok: c'est le premier mouvement que le compositeur emprunta sans aucune modification dans sa composition „Deux portraits“ pour orchestre, op. 5 où ce mouvement figure - avec le violon solo - comme le portrait dit „Ideal“ (Le second portrait „Difforme“ est la caricature du premier). Bartok ne se soucia ensuite apparament plus du sort de son concerto, et lors de l'édition de son concerto suivant (1938) il ne l’indiqua pas comme étant son deuxième de ce genre: on peut donc bien supposer qu’il avait rejeté son premier concerto.

"[...] L’oeuvre illustre la relation que Béla Bartók entretenait avec Stefi Geyer, dont il était alors éperdument amoureux. Les premières mesures furent esquissées au cours de vacances d’été qu’ils passèrent ensemble en 1907. La citation de la chanson “Der Esel ist ein dummes Tier [L’âne est un animal stupide]” vers la fin du deuxième mouvement rappelle ces journées insouciantes que Bartók a tant appréciées (il porte d’ailleurs à cet endroit de la partition la mention “Jászberény 28 juin 1907”, sans doute en souvenir d’un moment particulièrement agréable). L’année suivante pourtant, Stefi Geyer mit un terme à cette relation romantique, quelques jours à peine après l’achèvement de “son” concerto. Bien que douloureusement déçu, le jeune compositeur lui envoya son manuscrit, revêtant la première page d’une dédicace en forme d’adieu et la dernière d’un poème tragique. “… après avoir lu votre lettre, je me mis au piano – j’ai le triste pressentiment que seule la musique pourra encore me consoler”, lui écrit-il. Il y joint les quatre premières notes du concerto en ajoutant : “C’est votre leitmotiv.” La jeune violoniste refusa pourtant de jouer l’oeuvre qui lui était dédiée et qui ne serait créée qu’en 1958 à Bâle sous la direction de Paul Sacher, la partie de soliste étant interprétée par Hans-Heinz Schneeberger, le violoniste que Stefi Geyer avait elle-même recommandé. [...]" cité des excellentes notes d'Isabelle FAUST, dans une traduction d'Elisabeth ROTHMUND, publiées dans le livret du CD Harmonia Mundi HMC 902146.

On s’aperçut bien vite qu’il s’agissait en fait d’une oeuvre très importante de la première période du compositeur, écrite à l'époque où Bartok s'était mis à étudier le folklore de son pays et commença à former son propre style en se servant d'éléments primitifs de la musique populaire et des courants modernes de la musique européenne de l’époque post-romantique.

Isabelle FAUST: "[...] À l’origine, Bartók avait voulu concevoir l’oeuvre en trois mouvements. Le premier propose un portrait idéal de Stefi, tandis que le second révèle le côté ironique et taquin de sa personnalité. Bartók renonça finalement à un troisième mouvement, pourtant déjà esquissé, dont le sujet aurait sans doute été “L’Insensible, l’Indifférente”.

Dans une de ses lettres, Bartók expose sa conception générale de la composition : “… je ne peux pas m’imaginer d’autres produits artistiques que ceux dans lesquels s’expriment l’enthousiasme, le désespoir, la colère infinis… de leur créateur…, je pense qu’au fond, les oeuvres d’un être humain traduisent les événements importants et les passions qui déterminent sa vie de manière bien plus exacte que ne peuvent le faire les biographies…”. Cette manière de se donner entièrement, avec émotion et sans compromis, est particulièrement sensible dans le premier mouvement du concerto, que le compositeur décrit lui-même comme une “musique qui vient du plus profond du coeur”, et ce que nous entendons ici est à mon sens l’un des moments les plus bouleversants de toute l’oeuvre de Bartók. Les sons se déploient avec une tendresse et une fragilité incroyables, et Bartók, désespérément romantique et idéaliste, offre son coeur à sa bien-aimée! Le mouvement débute comme une complainte solitaire au violon solo, renforcé d’abord par deux, puis quatre, puis six violons, puis finalement par l’ensemble des cordes. Avec l’entrée des vents, le timbre général enfle et s’amplifie en une sorte d’euphorie musicale presque inimaginable. Et comme un rêve, cet hymne se dissipe avec une délicatesse presque irréelle : “Une Idéale”, une illusion hors de portée.

Dans le second mouvement, Bartók présente la violoniste bien-aimée sous les traits d’une virtuose burlesque. Le motif initial semble littéralement tirer la langue et, dans son absence de vibrato, se moquer de lui-même. L’ensemble du mouvement présente un caractère ostensiblement espiègle et taquin, avec lequel contrastent toutefois des épisodes lyriques et exaltés qui rappellent le premier mouvement. On reconnaît bien là le nouveau style de Bartók, acéré et anguleux, ainsi que le plaisir de la variation auquel il restera fidèle toute sa vie.
[...]"

Pierre BOULEZ en 1964, Radio TV Je vois tout 1er septembre 1964, page 25
Pierre BOULEZ vers 1964, photo prise par le photographe montreusien Jean WALDIS publiée entre autres dans le périodique „Radio TV Je vois tout“, 01.09.1964, p. 25
Yehudi Menuhin, photo de presse Eterna. date, lieu et photographe inconnus
Yehudi Menuhin, photo de presse Eterna, date, lieu et photographe inconnus
Le 29 juin 1966, dans un concert donné au Concertgebouw d’Amsterdam à l'occasion du Festival de Hollande 1966, Pierre BOULEZ dirigeait l'Orchestre du Concertgebouw avec au programme cette oeuvre de Bela Bartok et Yehudi MENUHIN en soliste (les autres oeuvres au programme de ce concert: „Intégrales“ d'Edgar Varese, le concerto pour violon d'Alban Berg et „La Mer“ de Claude Debussy ).

Voici donc...

Bela Bartok, Concerto pour violon et orchestre No 1, Sz 36 op. posth., Yehudi Menuhin, Orchestre du Concertgebouw, Pierre Boulez, 29 juin 1966, Concertgebouw d’Amsterdam, Festival de Hollande 1966

   1. Andante sostenuto           08:52 (-> 08:52)
   2. Allegro giocoso             12:03 (-> 20:55)

Provenance: Radiodiffusion

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1. Andante sostenuto
2. Allegro giocoso