2e concert de l'Orchestre Philarmonique de New-York, à l'époque diffusé en direct sur Sottens
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Après avoir conquis les suffrages des auditeurs du Kunsthaus lucernois, Leonard Bernstein et l’Orchestre Philharmonique de New York ont obtenu à Montreux un succès triomphal. Ces réussites spectaculaires consacrent-elles les mérites d’un chef et d’un ensemble sans reproches? Je ne saurais l’affirmer. Certes, le célèbre orchestre américain intervient parmi les meilleures formations symphoniques actuelles. Mais, certains de ses registres ne sont pas à l’abri d’éventuelles défaillances, telle l’hésitation du trompette solo dans l’exposé de la phrase initiale de la 5e Symphonie de Mahler.
D’autre part, il est indéniable que les «Philharmoniker new-yorkais» ont acquis l’accoutumance de salles immenses, dont la capacité sonore dépasse singulièrement celle du Pavillon montreusien. Cela explique, sans doute, les éclats tumultueux de la percussion et des cuivres, qui ne furent pas sans rompre l’équilibre du discours instrumental, les ouvrages essentiels choisis par Bernstein, se prêtant par ailleurs aisément à un déploiement de force...
Mais, ne dissimulons pas notre satisfaction: l’Orchestre Philharmonique de New York est un magnifique instrument dont Leonard Bernstein exploite les ressources avec un art consommé sinon avec un goût très sûr... Là, nous touchons au motif de controverse qui opposa de nombreux mélomanes présents à Montreux. Il est vrai que Leonard Bernstein reçut, à la volée, les roses que lui adressèrent des admiratrices passionnées: ces roses n’étaient pas sans épines...
UN STYLE CONTESTABLE...
Il en est de Leonard Bernstein comme de tous les interprètes d’un format exceptionnel: sa manière peut déconcerter, irriter même... ou susciter un enthousiasme délirant. Reconnaissons qu’il se dégage de la personnalité de Leonard Bernstein un pouvoir de fascination indéniable, auquel les foules ne peuvent demeurer insensibles. Mais, sur le plan de la pureté et de l’authenticité, le style de Leonard Bernstein incite à d’indiscutables réserves qui se réfèrent avant tout au comportement de l’illustre chef qui, en usant d’une «gestique» moins spectaculaire, pourrait atteindre à une égale efficacité...
Admettons que les oeuvres principales figurant au programme des deux concerts que conduisit Berstein — soit la 5e Symphonie de Mahler et la Fantastique de Berlioz, s’identifiaient parfaitement au caractère de Leonard Bernstein. Est-ce à dire qu’en ces deux occasions la «musique» y trouva parfaitement son compte? Il me serait impossible de l’affirmer... Toutefois, Bernstein a droit aux circonstances atténuantes, car la 5e Symphonie n’est pas d’une présentation aisée. Son ordonnance architecturale incertaine, ses allusions à un «folklore» de pacotille, son orchestration abusivement pesante... sont autant d’éléments qui ne facilitent guère la tâche du traducteur. Seul instant d’éclaircie: l’admirable Adagietto au cours duquel Mahler, reniant sa nature, parvient à dire beaucoup de choses en peu de mots...
AFFAIRE DE GOÛT...
Quant à la Symphonie fantastique, le cher et grand Charles Münch nous a prouvé maintes fois qu’il était possible de restituer à l’inspiration d’Hector Berlioz sa prodigieuse fantaisie sans, forcément, s’adonner à la recherche de l’effet... Affaire de conception qu’il serait vain de contester.
Retenons encore à l’actif de Leonard Bernstein et de ses disciples, une brillante exécution de l’Ouverture de la Pie Voleuse de Rossini, et une interprétation moins convaincante de la Symphonie No 87 de Josef Haydn, dont l’exposé aurait gagné à être réalisé par un groupement instrumental plus restreint.
Entreprenant une ambassade «américaine», l’Orchestre Philharmonique de New York se devait d’illustrer la production musicale «USA». Hélas, pas davantage que la Symphonie de Harris, que nous entendîmes à Lucerne, la 3e Symphonie de William Schuman ne nous a conquis. William Schuman connaît son «métier»: le fait est indiscutable. Mais là se limitent ses mérites. Un adjoint de Leonard Bernstein (*) conduisait l’Orchestre Philharmonique de New York en cette occasion: l’élève a adopté la «pantomime» du maître sans, toutefois, posséder son talent...
Les réserves que j’ai formulées ne sauraient dissimuler le plaisir que nous procurèrent ces rencontres avec les remarquables délégués artistiques du Nouveau Monde... Henri Jaton.[...]"
(*)Il s'agissait du jeune Alain Lombard, qui - deux ans auparavant - avait remporté la médaille d’or au concours Dimitri Mitropoulos.
Leonard BERNSTEIN, date et photographe inconnus
Voici donc...
Hector Berlioz, Symphonie fantastique, Op. 14, Orchestre Philarmonique de New-York, Leonard Bernstein, 13 septembre 1968, Salle du Pavillon, Montreux
1. Rêveries - Passions 13:06 (-> 13:06)
2. Un bal 06:34 (-> 19:40)
3. Scene aux champs 15:42 (-> 35:22)
4. Marche au supplice 04:45 (-> 40:07)
5. Songe d'une nuit du sabbat 10:02 (-> 50:09)
Provenance: Radiodiffusion, archives RSR resp. RTSR
5 fichier(s) FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP
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