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Recto de la pochette du disque Concert Hall Release F 4
Verso de la pochette du disque Concert Hall Release F 4
Étiquette verso du disque Concert Hall Release F 4

Ernest BLOCH
Quatre épisodes pour orchestre de chambre, B 10
Orchestre Symphonique de Radio Zurich
Thomas SCHERMAN
1952

Ernest Bloch commença de composer cette suite en quatre mouvements pour orchestre de chambre à San Francisco au printemps 1926 et l'acheva en mai (le manuscrit original conservé à la Library of Congress porte la mention „mai 1926“). L'oeuvre est écrite pour 11 instruments: un quintette à cordes (deux violons, un alto, un violoncelle et une contrebasse), un piano, une flûte, un hautbois, une clarinette, un basson et un cor. La première audition eut lieu le 20 mars 1927 à New York (Salons de l'Hôtel Plaza), par la New York Chamber Society, dirigée par la pianiste Carolyn Beebe. La première audition en Suisse fut donnée à Bâle, Salle du Conservatoire, par Paul Sacher à la tête de l'Orchestre de chambre de Bâle.

Ses quatres mouvements n'ont pas de relation directe entre eux, mais certains thèmes parcourent l'oeuvre et lui donnent ainsi une unité. Les deux premiers mouvements sont joués pratiquement sans interruption; une courte pause peut suivre les 2e et 3e mouvements, si nécessaire.

Cité de l'ouvrage de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée” publié chez Slatkine, 2e volume, pages 677 à 681 (une traduction du texte publié en pages 66-67 de l'ouvrage de Suzanne Bloch - en collaboration avec Irene Heskes - „ERNEST BLOCH: Creative Spirit“) publié en 1976:

"[...] Humoresque macabre: Des formes bizarres, un peu brumeuses, comme celles d'un cauchemar, avancent péniblement en une lugubre procession et paraissent grandir et nous submerger. Puis le silence s'installe,et, toujours dans le même esprit fantastique, mais de façon plus voilée, une complainte obstinée arrive de très loin en ce monde irréel. Les formes grises reviennent furtivement et commencent à danser en grimaçant et à nous tourmenter de plus en plus. Elle s'approchent, enflent, s'abattent sur nous, se multiplient comme un essaim d'abeilles... et soudain s'évanouissent dans le vide.

Obsession: C'est l'obsession d'un seul motif, répété et encore répété sous la forme de vingtquatre variations et d'un fugato serré.

Pastorale: Le son du chalumeau d'un berger, puis une flûte... la paix de la nature, et son mystère s'insinuent en nous, et nous pénètrent peu à peu... Cependant, au loin, on sent un frémissement, un léger frisson d'angoisse... mais tout s'efface, le calme et la sérénité reviennent.

Théâtre Chinois: Impressions d'un théâtre chinois à San Francisco. J'y suis allé chaque soir pendant une semaine, de sept heures du soir à minuit, fasciné par sa musique, ses couleurs, ses odeurs, ses mystères, ses petites, fragiles, et chastes princesses, ses sauvages guerriers avec leurs barbes terribles, leurs dragons terrifiants, toute cette imagination fantastique... Parfois, je frissonnais comme un enfant en proie à un rêve... et j'en ressens encore l'irrésistible nostalgie.

J'ai essayé de faire une synthèse où tous ces éléments se confondraient. Cordes grinçantes, trompettes rauques, tam-tams divers, instruments à percussion en bois, en métal, sans oublier les incroyables voix des acteurs... Tout ceci sans aucun instrument authentiquement chinois, même pas leur percussion.

J'ai cependant utilisé d'authentiques thèmes notés de mémoire et j'en ai créé d'autres de mon cru, imprégné par cette atmosphère.

Il y a d'abord un Prélude, sorte d'accompagnement pour une scène dramatique... rythmes étranges, batterie, puis des violons grinçants, et le thème du premier mouvement (Humoresque macabre) semble ramper de façon souterraine comme un dragon chinois. La batterie encadre cet épisode. Les violons recommencent à jouer, et sur ce fond sonore, les chanteurs (hautbois, clarinette, basson et violoncelle), font entendre une mélodie chinoise (de ma composition).

Ceci au milieu des accents fantastiques et tragiques qui éclatent dorénavant, imitant l'effet de stridence menaçante donnée par la trompette-hautbois, si bien décrit par Paul Claudel dans Connaissance de l'Est.

Ce climat est rompu par des réminiscences du thème du dragon et du thème de l'Obsession, qui semble devenir Chinois à son tour... et tout conduit vers un paroxysme qui s'achève par une violente salve de batterie.

Puis, survient un autre épisode, rapide et gai cette fois-ci, composé bien sûr par d'authentiques motifs chinois, qui s'accélère en une strette, mais toujours clairement et dans la joie. Le thème tragique à la trompette marque une nouvelle interruption, mais comme une conclusion ponctuée par la note finale des chanteurs et la percussion.
[...]"

L'interprétation proposée en écoute sur cette page fut enregistrée en 1952 par l'Orchestre Symphonique de la Radio de Zurich (*) dirigé par Thomas SCHERMAN et publiée au verso de ce disque Concert Hall Release F 4:

[*] Petit détail... On retrouve cet Orchestre Symphonique de Radio Zurich dans plusieurs enregistrements faits pour Concert Hall et labels associés dans les années 1950-1960: c'était l'époque pendant laquelle les diverses radios suisses avaient leurs propres orchestres. Celui de la Radio de Zurich fut dissout vers les années 1980, pour des raisons économiques comme pour beaucoup d'autres orchestres. Dans ces divers enregistrements, il n'est toutefois jamais clair s'il s'agit vraiment d'une formation propre à la Radio de Zurich, ou bien de l'Orchestre de Radio-Beromünster - qui était également basé à Zurich.

C'est grâce à la splendide collection du site archive.org - plus particulièrement de cette page - que nous pouvons écouter ce remarquable document, embarqué ici en iframe:

Ernest Bloch, Quatre épisodes pour orchestre de chambre, B 10, Orchestre Symphonique de Radio Zurich, Thomas Scherman, 1952

   1. Humoresque macabre         -> 02:31
   2. Obsession                  -> 05:28
   3. Pastorale                  -> 09:54
   4. Théâtre Chinois            -> 14:03


Provenance: Concert Hall Release F 4, cette page du site archive.org.