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Recto de la pochette du disque London Records CS 6661
Verso de la pochette du disque London Records CS 6661
Ernest BLOCH dans la campagne genevoise en 1936, un portrait fait par Valentine HESS, publié en page 414 de l'ouvrage de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée” publié chez Slatkine (stock épuisé), 3e volume

Ernest BLOCH
Voix dans le désert, poème symphonique
pour orchestre et violoncelle obligé, B 41
János STARKER
Orchestre Philharmonique d'Israel
Zubin METHA
13-14 juin 1969, Accademia di Santa Cecilia, Rome

Ernest Bloch composa ce poème d'avril 1935 à janvier 1936 à Châtel (Haute-Savoie), sous deux formes:

 ➣ une première version pour violoncelle et piano: le manuscrit de la partition est conservé à la Library of Congress de Washington D.C. Il porte la signature du compositeur et la mention: «Terminé à Châtel. Hte Savoie. Le 14 août 1935.»

 ➣ une version orchestrale avec violoncelle obligé: le manuscrit de la partition se trouve à l'Université de Californie à Berkeley. Il porte la signature du compositeur et la mention: «Châtel. Hte.Savoie. 26 janvier 1936».

Son titre ne lui fut pas donné par Ernest Bloch, mais par son ami Carl Engel qui, dans „Musical Quarterly“ de janvier 1937, vol. 23, „Views and Reviews“, page 103, raconte comment il lui est venu à l'esprit en juillet 1936:

"[...] Mon ami, M. Ernest Bloch, avait terminé une oeuvre pour violoncelle et orchestre. Il m'avait envoyé une analyse détaillée de sa structure et quelques indications plus ou moins vagues sur les «climats» de chaque partie de l'oeuvre. (...)

Il ne savait quel nom lui donner. Aucun titre satisfaisant ne lui venait à l'esprit. L'été dernier, lors d'une visite au chalet de Bloch, dans les montagnes de Savoie, je l'ai entendu jouer cette pièce au piano. Elle m'a profondément ému. Quand il eut terminé, je lui ai fait remarquer que, en écoutant cette musique, chargée de ferveur religieuse et d'éloquence prophétique, on ne pouvait penser qu'à un seul nom: „la Voix dans le désert“.

Bloch se retourna brusquement, son visage brillant d'excitation et immédiatement il écrivit ce titre sur la première page du manuscrit.
[...]" (traduction de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon, “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée” publié chez Slatkine (stock épuisé), 3e volume, pages 421)

Ernest Bloch écrira une version abrégée pour piano seul en 1936, en utilisant les sections orchestrales des cinq premiers mouvements. Ce sera „Visions et Prophéties“.

L'oeuvre fut donnée en première mondiale le 21 janvier 1937 à Los Angeles par Otto Klemperer dirigeant le Los Angeles Philharmonic Orchestra, avec le concours du violoncelliste Alexandre Borisoff.

La première audition en Suisse eut lieu début 1937, en studio à Genève, par Ernest Ansermet dirigeant l'Orchestre de la Suisse Romande, avec le concours du violoncelliste Henri Buenzod.

Une courte analyse descriptive de l'oeuvre citée de l'ouvrage de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée” publié chez Slatkine (stock épuisé), 3e volume, pages 423:

"[...] „Voix dans le désert“ est constitué de 6 courts mouvements indépendants, bien que possédant une unité de style et de pensée:

I/ Moderato: empreint d'un sentiment grave et solennel

II/ Poco lento: mouvement plus expressif, dégageant une certaine amertume

III/ Moderato: le ton change, il est plus énergique et plus révolté

IV/ Adagio piacevole: L'atmosphère est celle d'un rêve idyllique

V/ Poco agitato: dans ce mouvement très vif, le violoncelle entonne une cadence virtuose.

VI/ Allegro: plus développé, rhapsodique dans son ensemble, ce dernier épisode s'achève sur une note de confiance et d'espérance.

Chaque mouvement suit la même construction inhabituelle. Après une première section orchestrale présentant le matériau thématique, le violoncelle accompagné par l'orchestre commente les thèmes de la première section. Selon Alex Cohen
(*), qui a rédigé les notices du programme des concerts de l'Ernest Bloch Society anglaise en 1937, d'après les lettres du compositeur - notices qui recevront l'approbation de Bloch et dont il se resservira pour le programme officiel du festival de Chicago donné en 1950 pour son 70ème anniversaire:

«„Voix dans le désert“ consiste en six méditations sur la destinée humaine. La forme des premiers mouvements était conçue sans violoncelle à l'origine. Lorsque le compositeur les interpréta au piano, il se mit à chantonner un contrepoint à l'oeuvre. Après plusieurs étapes, l'oeuvre prit enfin sa forme actuelle, une série de mouvements reliés par d'occasionnelles affinités thématiques. Chaque mouvement consiste en une idée énoncée par le piano (ou l'orchestre), suivie de l'intervention du violoncelle, en une «paraphrase» ou plutôt en un «commentaire», car il ne s'agit ni d'une variation, ni d'une simple répétition légèrement modifiée.
(...)

„Voix dans le désert“ est un poème de la révolte et de la victoire finale de l'esprit. Les passages méditatifs sont particulièrement typiques de l'écriture de Bloch. Personne n'avait imaginé de tels rêves avant lui. L'oeuvre chante le cheminement de l'âme à travers la tempête des passions, les doutes, les découragements, les enthousiasmes, pour finir sur une note d'affirmation et d'espoir.

Dans la dernière méditation, l'esprit émergeant des nuages parvient sur les cimes, apaisé, serein, purifié.»
[...]"

[*] Alex Cohen, Three concerts of chamber music by Ernest Bloch, Ernest Bloch Society, Londres, décembre 1937, pages 6 et 7

Voir aussi les notes d'Ernest Chapman publiées au verso de la pochette de ce disque London Records CS 6661.

L'interprétation proposée en écoute sur cette page fut enregistrée les 13 et 14 juin 1969, à l'Accademia di Santa Cecilia de Rome par János STARKER et l'Orchestre Phil­harmonique d'Israel sous la direction de Zubin METHA - son chef titulaire de 1968 à 2019 - et publiée au verso de ce disque London Records CS 6661:

Ernest Bloch, Voix dans le désert, poème symphonique pour orchestre et violoncelle obligé, B 41, János Starker, Orchestre Philharmonique d'Israel, Zubin Metha, 13-14 juin 1969, Accademia di Santa Cecilia, Rome

   1. Moderato (Poco lento) - Più vivo                         -> 03:29
   2. Poco lento - Più animato                                 -> 07:57
   3. Moderato - Poco più animato - Poco più calmo, solemne    -> 10:58
   4. Adagio (Piacevole) - Moderato - Più animato              -> 16:37
   5. Poco agitato - Più lento - Agitato poco a poco -
    Meno mosso - Cadenza - Calmo                                -> 21:01
   6.Allegro giocoso - Poco più moderato - Andante (Solenne) -
    Allegro - Andante moderato (Calmo)                          -> 27:33

C'est grâce à la splendide collection du site archive.org - plus particulièrement de cette page - que nous pouvons écouter ce remarquable document, embarqué ici en iframe:


Provenance: London Records CS 6661, cette page du site archive.org.