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Sergei RACHMANINOW
Concerto pour piano et orchestre No 3, Op. 30
Gina BACHAUER, piano
Orchestre symphonique de la SWR
Ernest BOUR
19 décembre 1974

La création des grandes oeuvres concertantes de Rachmaninow se répartit entre trois périodes nettement distinctes: les trois premiers concertos voient le jour en Russie (concerto No 1, entre 1889 et 1892, concertos No 2 et 3 entre 1900 et 1909), le concerto No 4 et la rhapsodie, quant à eux, durant son exil aux États-unis et en Suisse, soit vers 1918 resp. 1943.

Composé pour sa première tournée américaine en 1909, "[...] véritable Himalaya de la littérature pour piano, le Troisième Concerto de Rachmaninov représente aux yeux du mélomane une oeuvre qui ne suscite que des superlatifs: c’est le concerto le plus difficile, le plus lyrique, le plus romantique, le plus russe qui soit. [...]" (1)

Il fut donné en première audition à New York, le 28 novembre 1909, par le compositeur au piano et l’Orchestre symphonique de New York sous la direction de Walter Damrosch; un peu plus tard, le 16 janvier 1910, ce fut un concert sous la baguette de Gustav Mahler: plus tard, Rachmaninow confiera à Vladimir Horowitz - qui contribua pour beaucoup à la popularité des oeuvres de Rachmaninow - qu'excepté lors du concert dirigé par Mahler, elle avait été en fait froidement accueillie par la critique et le public qui la trouvaient «trop compliquée». «C’est de la bonne musique, convenable, mais sans rien de vraiment grand ni de vraiment mémorable» fut la critique du New York Sun après la première.

L'oeuvre est tellement difficile, que "[...]son dédicataire, Josef Hofmann, qui jouissait d’une réputation internationale de virtuose, ne voulut jamais la jouer. La petite taille de ses mains lui rendait certainement l’exécution des passages difficiles malaisée; toujours est-il qu’il gratifia la partition d’un jugement dédaigneux, y voyant «une courte mélodie constamment interrompue de passages difficiles; plus une fantaisie qu’un concerto. Pas assez de forme». Dans les pas du compositeur, c’est Vladimir Horowitz qui donna ses lettres de noblesse au Troisième Concerto.[...]" (1)

Il "[...] présente des textures pianistiques foisonnantes et d’une grande souplesse, qu’un chromatisme insinuant irise de mille nuances. S’opposant à cette richesse sonore, le thème principal, dans sa simplicité archaïsante, s’impose comme une image vénérable et sacrée. Les timbres de l’orchestre, sonorités ouatées et laiteuses des cordes en sourdine, bois acidulés et naïfs, cors mélancoliques et profonds, offrent un écrin somptueux au soliste, dans une palette héritée de Tchaïkovski. Piano et orchestre fusionnent dans des tutti d’une plénitude et d’une intensité émotionnelles inégalées, expression d’un romantisme tardif bientôt menacé par les coups de boutoir d’un Stravinsky ou d’un Prokofiev[...]" (1)

"[...] «Le premier thème de mon Troisième Concerto n’est emprunté ni au chant populaire, ni à la musique d’église, affirmait Rachmaninoff. Il s’est tout simplement “composé lui-même”! [Je] ne pensais qu’à la sonorité. Je voulais “chanter” la mélodie au piano […] et lui trouver un accompagnement adéquat… Rien de plus!» Ce «rien de plus» constituera la base d’un premier mouvement intensément habité, marqué par la maîtrise considérable du travail mélodique malgré des allures profondément rhapsodiques. Cet Allegro ma non tanto liminaire à la trajectoire efficiente ouvre au chaud lyrisme d’un mouvement lent au climax patiemment construit puis à la vigueur d’un finale tourbillonnant et volubile qui récapitule les mouvements précédents tout en ouvrant de nouvelles portes stylistiques. [...]" (2)

Dans le mouvement lent, Rachmaninow adopte pour la première fois un long prélude orchestral faisant dialoguer les cordes et les bois avant l’entrée du piano: cet Intermezzo, "[...] page de transition au charme mélancolique, introduit dans l’oeuvre une sève mélodique issue de la chanson lyrique paysanne russe. Ce thème, présenté dans un coloris de bois tchaïkovskien, est suivi de libres variations, principalement données par le piano. Une énergique transition vers le finale convoque les forces instrumentales et scande impérieusement le rythme pointé du motto. Ce dernier est également présent dès les premières mesures du finale, marquant ainsi les parentés entre les mouvements extrêmes du concerto. L’aspect rythmique du motto génère un jeu pianistique bondissant et volubile. Brillant, divertissant, ce finale marque également le sommet du lyrisme romantique déployé dans la partition, et fait apparaître des trouvailles avant-gardistes, qu’un Prokofev et un Bartók sauront faire fructifer.[...]" (2)

(1) Anne Rousselin, dans un programme de concert du site auditorium-lyon
(2) Angèle Leroy, dans un programme de concert du site de la Philharmonie de Paris
(Tous deux ne sont plus en ligne sur la toile)

Enregistré en studio le 19 décembre 1974, avec l'Orchestre symphonique de la SWR sous la direction d'Ernest BOUR et Gina BACHAUER en soliste, le Concerto pour piano et orchestre No 3 en ré mineur, Op. 30, de Sergei RACHMANINOW:

        1. Allegro ma non tanto             15:56 (-> 15:56)
        2. Intermezzo: Adagio               10:01 (-> 25:57)
        3. Finale: Alla breve               12:39 (-> 38:36)

Provenance: Radiodiffusion

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(les second et troisième mouvements sont à jouer enchaînés)


En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Allegro ma non tanto


2. Intermezzo: Adagio


3. Finale: Alla breve