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Henri VIEUXTEMPS
Concerto pour violon No 5 en la mineur, op. 37
dit „Le Grétry“
Lola BOBESCO
Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne
Karl BÖHM
5 avril 1963



Au mois de juin 1860, Henri Vieuxtemps séjourne à Baden-Baden, prenant part à un grand festival dirigé par Hector Berlioz. Selon Jean-Théodore RADOUX („Vieuxtemps - sa vie, ses oeuvres“, Liège, 1891, pages 88 à 93 - dont proviennent les citations ci-dessous), c'est là que le compositeur, répondant à un désir qui lui avait été exprimé, commença la composition de son cinquième concerto, destiné aux concours de la classe de son ami Hubert LÉONARD au Conservatoire royal de Bruxelles.

"[...] Cette oeuvre, de proportions plus modestes que ses aînées du même genre, est aussi plus scolastique. On y sent la préoccupation constante de l'auteur d'y introduire tout ce qui constitue la technique de l'école, et en cela notre grand virtuose nous a donné une nouvelle preuve de son tact parfait.

Malgré cette bride mise à son imagination, le compositeur a su faire oeuvre éminemment musicale, suffisamment symphonique, et d'une beauté captivante. Mais écoutons ce qu'en dit Léonard dans sa lettre datée du 10 avril 1861; nous ferons ainsi plus ample connaissance avec ce concerto, que Henri Wieniawski promena triomphalement dans le monde pendant les dix dernières années de sa vie:

“ Mon cher Vieuxtemps,

„ Hier mardi j'ai reçu le concerto, aujourd'hui mercredi matin, je reçois votre bonne lettre au moment où j'étudie le morceau. Donc, tout est bien arrivé, et je vous prie de recevoir mes bien sincères remerciements pour ce bon souvenir de confraternité et d'amitié.

„ À moi maintenant de mettre les élèves à même de faire ressortir les beautés de votre oeuvre. Je la leur donnerai le 1er mai, ils auront trois mois pour l'étudier, le concours n'ayant lieu qu'à la fin de juillet.

„ Permettez-moi de vous dire, qu'à l'exception de l'adagio du troisième, celui-ci me semble être le plus beau de vos concertos. Je le trouve admirable de tous points. Le premier tutti indique les idées de l'oeuvre entière. Vous avez traité vos quatre premières mesures en grand maître dans tout le courant du morceau. La mélodie qui revient à la dominante sous les arpèges est bien belle, et la fin du solo en tutti est extrêmement heureuse avec l'accompagnement des quatre mesures en question. Dans le solo suivant, le second motif mélangé avec le premier, et plus loin venant sur le trait en triolets, est extrêmement intéressant. Notre vieux Grétry doit se réjouir là-haut que sa mélodie de “Lucile„ soit habillée aussi magnifiquement. Nous lui aurons prouvé tous les deux l'admiration que nous avons pour lui
(*).

„ La forme du concerto me paraît des plus heureuses. Il est impossible de réunir plus de beautés dans un petit cadre. Mélodies, traits, récitatifs, toutes les splendeurs du violon (du vrai violon) aux ordres de deux idées mères. Voilà pour moi la perfection du concerto. Je vais naturellement commencer par travailler votre oeuvre, et tâcher d'en tirer tout ce que je pourrai.
[...]

[*] Léonard a écrit une fantaisie souvent entendue sous le titre de Souvenirs de Grétry. Vieuxtemps, dans son cinquième concerto, développe con amore la belle mélodie du quatuor de Lucile: „Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille“ [...]"

Vieuxtemps dédia son cinquième concerto à Monseigneur le Duc de Brabant. Il donna la première audition de la version pour violon et piano le 2 juin 1861 à Bruxelles, avec son épouse Joséphine Eder. La version orchestrale fut jouée le 24 septembre suivant par l'orchestre du Conservatoire de Bruxelles dirigé par Adolphe Samuel, avec le compositeur en soliste.

Très intéressantes sont aussi des citations de la presse de l'époque:

L'„Univers musical“, un comte-rendu signé Elwart:

"[...] Le célèbre violoniste-compositeur H. Vieuxtemps vient d'obtenir un des plus grands succès de sa vie d'artiste. Jamais, comme compositeur, il ne s'est élevé aussi haut, et, comme virtuose, il semble avoir dit son dernier mot. Que de grandeur dans le style, de nouveauté dans l'harmonie, de combinaisons ingénieuses et nouvelles dans l'instrumentation! Le Concerto en la mineur à grand orchestre semble être une belle symphonie dans laquelle un premier violon, homme de génie, improvise de délicieuses arabesques.

Après un premier morceau d'une belle ordonnance, le virtuose a fait entendre une cadenza, qui est une espèce de concerto de violon seul; puis vient un sublime adagio dans lequel Vieuxtemps a su encadrer l'air populaire de Grétry: „Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille?“ Les différentes phases de cette belle inspiration y sont accompagnées avec un art, une nouveauté d'harmonie qui ont dû faire tressaillir l'ombre de l'immortel auteur de „Richard“. Une coda vive, puissante, termine avec brio ce concerto qui n'a rien de classique quant à la forme, mais qui, par cela même, a tous les avantages de l'ancien morceau de ce nom, tout en conservant ses jalons constitutifs.
[...]"

Le „Journal des Débats“, un compte-rendu signé Hector Berlioz:

"[...] « Vieuxtemps, disait-il, vient d'arriver à Paris. Il s'y est fait entendre déjà deux fois avec le succès exceptionnel qui l'accompagne partout. Si Vieuxtemps n'était pas un si grand virtuose, on l'acclamerait comme un grand compositeur. Mais le public est ainsi fait, que ce sera toujours par réflexion seulement qu'on rendra pleine justice à ses oeuvres. Je ferai le contraire, quoi qu'il ne faille pas un grand effort de réflexion pour reconnaître l'incomparable maestria du violoniste, son style large et pompeux, son ardeur continue, la sûreté de ses intonations, la force et l'égalité de son archet, la variété incroyable des effets qu'il tire de son instrument, et je ferai surtout remarquer la beauté et la savante ordonnance de ses compositions.

Ce sont des oeuvres de maître dont le style mélodique est toujours noble et digne, où l'harmonie la plus riche est constamment mise en relief par une instrumentation ingénieuse et d'un beau coloris. Il ne se traîne pas à la suite de tous les autres musiciens qui ont écrit pour le violon, reproduisant la coupe et la forme de leurs concertos, de leurs fantaisies, de leurs airs variés; le malheur, ce me semble, n'est pas bien grand, et la nouveauté et l'imprévu dans la forme devraient attirer l'éloge bien plus que le blâme. Je ne puis entrer ici dans une étude analytique de son magnifique concerto ni de sa ”polonaise“ nouvelle; bornons-nous à dire que tout cela m'a paru grand et neuf, que l'ensemble en est admirablement combiné pour faire rayonner l'instrument principal, sans que sa domination devienne jamais oppressive. L'orchestre parle aussi, et parle avec une rare éloquence; il ne fait pas entendre de vaines rumeurs populaires, et s'il est le peuple, c'est un peuple d'orateurs. - Ajoutons encore que le dernier morceau de Vieuxtemps, celui qui a fait éclater la salle entière en applaudissements, la fantaisie sur l'air national ”Saint-Patrick's Day“, est une merveille d'humour, de verve, et que jamais l'incompressible gaîté irlandaise n'a été reproduite par la musique avec un tel bonheur.
[...]"

Logo de la WDR3 avant le 4 avril 2004

Lola BOBESCO, un portrait fait par Fred SALINAS, date et lieu inconnus

L'interprétation proposée ici provient d'un concert donné le 5 avril 1963 par l'Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne sous la direction de Karl BÖHM, avec au programme:

 ➣ Igor Strawinsky, Suite de l'Oiseau de feu (version de 1919)
 ➣ Henri Vieuxtemps, Concerto pour violon No 5 en la mineur, op. 37, Lola BOBESCO
     en soliste
 ➣ Johannes Brahms, Symphonie No 1, op. 68

Karl BÖHM, photo de presse de la Deutsche Grammophon, date, lieu et photographe non mentionnés

Voici donc...

Henri Vieuxtemps, Concerto pour violon No 5 en la mineur, op. 37, dit „Le Grétry“, Lola Bobesco, Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne, Karl Böhm, 5 avril 1963

   1. Allegro non troppo - Moderato    13:31 (-> 13:31)
   2. Adagio
   3. Allegro con fuoco                05:02 (-> 18:33)

Provenance: Radiodiffusion

que vous pouvez obtenir en...

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Allegro non troppo - Moderato

2. Adagio, 3. Allegro con fuoco