Johann Sebastian BACH
Sonate en do majeur pour flûte traversière
et clavecin obligato, BWV 1033
Fernand CARATGÉ, flûte, Marcelle CHARBONNIER, clavecin
1949
"[...] Bach a écrit des compositions pour tous les genres de musique de chambre, et, en outre, il a pour ainsi dire “canonisé“ des possibilités nouvelles dans le cas de certains types de distribution; il y avait déjà eu quelques sonates écrites pour violon solo sans basse, mais Bach fut le premier à imposer cette distribution par l’ampleur et la teneur artistique de ses propres compositions. Cela s’applique également aux Suites pour violoncelle seul et aux Sonates en duo pour un instrument mélodique et clavecin obligé.
Bien que dans le domaine de la composition de sonates on connaisse certaines oeuvres en duo avec clavecin obligé antérieures à la période d’activité de Bach, ce type d’écriture n’en restait pas moins inhabituel à son époque. Ce fut sans doute l’intérêt que Bach portait lui-même au clavecin qui l’incita à choisir cette distribution; de plus, il ne voulait pas se contenter de jouer, dans les concerts de sonates, le rôle subalterne imparti à l’exécutant du continuo. Dans les Six Sonates pour violon, les trois pour viole de gambe et les deux pour flûte, Bach a imposé le principe du duo avec clavecin obligé, qui s’est maintenu jusqu’à nos jours. Bach a obtenu le caractère obligé du clavecin en ne lui confiant pas seulement le continuo, comme on le faisait d’ordinaire, mais en lui accordant également une voix mélodique autonome; cette technique trouve son point de départ dans la sonate baroque en trio, pour deux instruments mélodiques et basse continue. [...]" cité de notes de Hans-Günter KLEIN, dans une traduction de Jacques FOURNIER, publiées dans divers albums de disques.
Cette sonate en do majeur pour flûte traversière et clavecin obligato, BWV 1033, est la première de trois sonates (BWV 1033 à 1035) pour flûte et basse continue, celle-ci pouvant être assurée par un ou plusieurs instruments: seulement par un clavecin (comme dans l'enregistrement proposé ici), mais aussi par exemple par un clavecin et une viole de gambe, ou par un piano et un basson.
Il s'agit d'une des sonates pour flûte dont il n'est pas sûr que Johann Sebastian Bach en soit l'unique auteur. Le manuscrit qui a subsisté est de la main de C.P.E. Bach, datant du début des années 1730, dans lequel il attribue cette pièce à son père. Il est toutefois possible que Bach ait composé la partie de flûte, puis donné le continuo à composer à un de ses élèves.
"[... ] Ses origines sont obscures et disparates, peut-être, car les deux premiers mouvements, pour le moins, seraient sans doute plus convaincants en tant que pièces pour instrument mélodique non accompagné. Pourtant, en dépit d’enchaînements et de cadences un peu abrupts, la musique ne manque ni de mérite ni de charme et est agréable à jouer dans l’ensemble.
L’«Andante» initial est d’une élégante noblesse, et la virtuosité de l’«Allegro» suivant, quoique simplement conçue, est loin d’être déplaisante. La musique la plus substantielle se trouve cependant dans l’«Adagio» qui, comme les deux «Menuets» conclusifs, donnés «alternativement», n’est pas sans évoquer Bach. La main du maître se fait certainement sentir en outre dans les parties, intégralement notées, du premier «Menuet», qui présente une parenté avec un mouvement d’un concerto de Christoph Förster, compositeur de Merseburg contemporain de Bach; quoi qu’il en soit, cette sonate est d’une qualité inégale et d’un degré de technicité variable. Il a été suggéré que l’accompagnement de clavecin avait pu être ajouté tardivement, peut-être par un élève de Bach. [...]" cité des notes rédigées par Nicholas Anderson en 2002 pour Hyperion, dans une traduction de Josée Bégaud.
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Dans l'interprétation proposée ici, Fernand CARATGÉ est à la flûte et Marcelle CHARBONNIER au clavecin. L'enregistrement fut fait le 28 octobre 1949 en la Salle Chopin de Paris, pour le label „Trésors de la musique“, à l'origine publié sur 78 tours (TM 8) (d'après la discographie de Michael GRAY).
Johann Sebastian BACH, Sonate en do majeur pour flûte traversière et clavecin obligato, BWV 1033, Fernand CARATGÉ, flûte, Marcelle CHARBONNIER, clavecin, 1949