Jean-Baptiste LULLY
Fanfares pour le Carrousel de Monseigneur de 1686
Roger DELMOTTE, trompette solo
Maurice ALLARD, basson solo
Pierre DEJEAN et Jacques RÉMY, timbales solo
Robert VEYRON LACROIX, clavecin Pleyel
Collegium Musicum de Paris
Roland DOUATTE
195?
"[...] Dès que l'on parle de Jean-Baptiste Lully, il convient d'abord de détruire une légende qui veut que Lully ait débuté à Paris comme marmiton. En fait, Lully, remarqué par Roger de Lorraine lors d'un voyage à Florence, vient à Paris, engagé par Mlle de Montpensier, avec le titre de «garçon de la chambre», nous dirons aujourd'hui secrétaire particulier. Intrigant, doué, pratique, il ne va pas tader, après avoir été danseur, à être nommé à vingt ans à la tête de la «Grande Bande» des 24 violons du Roy. Il crée alors son orchestre, la «Petite Bande», composée de seize instruments à cordes. Habile, sachant se rendre indispensable, sans scrupules, il finira sa vie comme surintendant de la Musique du Roy. Un exemple fameux nous montrera que le Florentin ne reculait devant rien pour obtenir, ou conserver, les faveurs de son maître. Lors de la représentation d'une de ses tragédies, comme le Roi conservait un air maussade et ne semblait goûter que médiocrement sa nouvelle oeuvre, Lully n'hésite pas, il saute de la fosse où il dirigeait ses musiciens et se précipite à pieds joints sur un clavecin, l'écrasant complètement: le Roi s'esclaffe, les courtisans l'imitent, la pièce était sauvée et le prestige du surintendant avec.
À la suite de manoeuvres qui sont près d'être malhonnêtes, il réussit à acheter au malheureux Perrin le privilège lui donnant le droit de diriger l'Académie Nationale de Musique (Opéra). Homme d'affaires, courtisan, musicien, organisateur infatiguable, il va durant quinze années excercer une dictature féroce dans le domaine de la musique théâtrale. Ce fils de meunier, né en 1632, mourra archimillionaire, après avoir été anobli par le Roi qui fut son témoin de mariage. Par un curieux paradoxe, cet Italien va écrire une musique qui sera plus française que nature, pendant que, dans le même temps, son contemporain Marc-Antoine Charpentier qui, sauf un court séjour de trois ans à Rome, passera sa vie à Paris, écrira une musique italianisante. J.-B. Lully, qui ne manquait pas une occasion de plaire à son souverain, ne pouvait dédaigner d'écrire les Airs et Marches devant servir aux Soldats de sa Majesté ou aux fêtes militaires et autres carousels.
La Musique du Roi, qui fut organisée régulièrement par François 1er, comportait trois départements, la Musique de la Chapelle, la Musique de la Chambre, la Musique de la Grande Écurie. C'est l'une de ces oeuvres de circonstance que nous avons enregistrée ici, écrite pour le Carrousel de 1686. [...]" cité des notes publiées au verso de la pochette du disque Contrepoint MC 20.086
Une partition peut être visualisée à partir de cette page du site GALLICA de la Bibliothèque Nationale de France.
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Utilisé pour cette restauration:
Ouvrant la seconde face:
Jean-Baptiste Lully, Fanfares pour le Carrousel de Monseigneur de 1686, Roger DELMOTTE, trompette solo, Maurice ALLARD, basson solo, Pierre DEJEAN et Jacques RÉMY, timbales solo, Robert VEYRON-LACROIX, clavecin Pleyel, Collegium Musicum de Paris, Roland DOUATTE
1. Prélude de la Grande Écurie 01:54 (-> 01:54)
2. Menuet 01:09 (-> 03:03)
3. Gavotte 00:54 (-> 03:57)
4. Gigue 01:00 (-> 04:57)
Provenance: Nonesuch H 71009
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