Antonio VIVALDI, Concerto en fa majeur pour 2 cors
cordes et basse continue, RV 539, P 321
Georges BARBOTEU et Gilbert COURSIER, cor
Henri MARTINERIE, cello, Laurence BOULAY, clavecin
Collegium Musicum de Paris
Roland DOUATTE
196?
Entre 1730 et 1731, Antonio Vivaldi composa deux concertos pour deux cors, cordes et basse continue, RV 538 et RV 539, tous deux en fa majeur. Les deux oeuvres furent écrites pour le cor sans pistons, à une époque où le corniste et le compositeur n'avaient accès qu'à l'extension limitée des notes disponibles que permet le “freinage” (placement de la main à l'intérieur de l'embouchure ou du pavillon du cor). Ainsi, la „gymnastique” musicale insouciante produite par cet instrument - toutes les notes (du moins dans les interprétations originales) étant produites entièrement par la bouche et les lèvres, sans clé de soupape - était techniquement aussi étonnante à l'époque qu'elle l'est aujourd'hui.
"[...] Si les deux doubles concertos pour cors révèlent certaines similitudes dans le choix des tonalités et l’usage de sonneries de chasse baroques conventionnelles, ils diffèrent sensiblement dans l’étendue des parties solistes. RV 538 est plus conservateur, tandis que RV 539 comporte certains des passages les plus aigus de tout le répertoire baroque pour cor. Le manuscrit autographe de cette dernière oeuvre révèle même que l’idée première de Vivaldi était d’écrire une partie de premier cor encore plus difficile, montant deux octaves au-dessus du do du milieu, sans doute pour une paire de solistes différente dans chaque concerto. Il est possible que la tessiture extrême de cette oeuvre s’explique par le fait qu’elle était destinée en réalité à des trompettistes, selon une pratique courante dans les théâtres italiens, où les parties de cor aiguës employaient la même étendue que la trompette baroque; les techniques requises par les deux instruments étaient relativement proches à cette période du XVIIIe siècle. L’un des trompettistes renommés pour ses prouesses au cor était Lodovico Vacca, actif à Rome des années 1710 jusqu’à 1750 environ. Il est intéressant de noter que trompettes et cors ne jouent jamais ensemble dans aucun des opéras de Vivaldi qui subsistent.
Le registre grave du concerto RV 538 posait de plus grands problèmes à Vivaldi du fait de la nature limitée de la série des harmoniques (c’est-à-dire des notes qui sont jouables sur le cor baroque), qui rendait presque impossible toute écriture mélodique; c’est sans doute ce qui l’incita à confier le mouvement lent cantabile à un violoncelle solo. En revanche, le mouvement correspondant dans RV 539 est magnifiquement écrit pour les cors, ce qui est très inhabituel, car les cuivres se taisaient normalement dans les mouvements lents des concertos et sinfonias de cette époque [...]" cité des notes de Adrian Chandler, avril 2018, dans une traduction de Dennis Collins publiées dans le livret du CD AVIE Records AV 2392.
Les interprètes de ce Concerto en fa majeur pour 2 cors, cordes et basse continue, RV 539, P 321, d'Antonio VIVALDI: Georges BARBOTEU et Gilbert COURSIER, cors, Henri MARTINERIE, violoncelle, Laurence BOULAY, clavecin, le Collegium Musicum de Paris, le tout étant dirigé par Roland DOUATTE:
1. Allegro 03:35 (-> 03:35)
2. Largo 03:22 (-> 06:57)
3. Allegro non molto 02:48 (-> 09:45)
1. Allegro 03:35 (-> 03:35)
