Wolfgang Amadeus MOZART
Benedictus sit Deus, Offertorium pro omni tempore
Motet pour soprano solo, choeur et orchestre, KV 117
Erna BERGER, soprano
Orchestre Philharmonique de Berlin
Karl FORSTER
31 janvier au 2 février 1956, Église Jésus-Christ, Berlin
«« L'offertoire „Benedictus sit Deus“ peut être considéré comme l'une des premières compositions de Mozart pour l'église, puisqu'il était destiné à servir d'interlude à ce que l'on appelle la “petite” messe en ut mineur. Le musicologue viennois Karl Pfannhauser a pu prouver que cette messe avait été composée le 7 décembre 1768 pour l'inauguration de l'église de l'orphelinat, donc par l'enfant prodige alors âgé de douze ans. L'offertoire devrait donc être classé sous KV 47c.
L'oeuvre en trois parties utilise des textes bibliques latins: le premier choeur Tobias XII, 6 (Béni soit le Père, son Fils unique et le Saint-Esprit qui nous fait miséricorde), l'air de soprano Psaume LXV, 13-14 (J'entrerai dans ta maison, Seigneur, avec des holocaustes, et je te consacrerai ce que mes lèvres avaient prononcé) et le dernier choeur Psaume LXV, 1-2 (Que toute la terre loue l'Eternel, chantez un psaume à son nom, rendez-lui la gloire de la louange).
Le jeune Mozart avait déjà des idées précises sur la problématique de la musique sacrée de son époque: en témoigne l'utilisation de la VIIIe modalité grégorienne dans la troisième partie de l'offertoire: il est entièrement chanté par les différentes voix parce que le texte dit „psalmum dielte“. La psalmodie retentit successivement, sur un motif ondulant de cordes, dans les quatre voix et est reliée par de courtes phrases chorales à quatre voix. Ainsi, cet offertoire pour les fidèles rassemblés avait un caractère résolument “ecclésiastique”, symboliquement marqué par le fait que c'est précisément la VIIIe modalité grégorienne qui joue un rôle particulier dans l'office pour la consécration de l'église (Dedicatio). Dans le mouvement central - une aria dont le timbre est déterminé par les flûtes concertantes - on peut déjà sentir un pressentiment du „Laudate Dominum“ magique et planant de la „Vesperae solennes“. »» traduit des notes de Carl de NYS publiées au verso de la pochette du disque Schwann Musica sacra AMS 77
Benedictus sit Deus Pater
unigenitusque Dei Filius,
Sanctus quoque Spiritus:
quia fecit nobiscum
misericordiam suam.
Béni soit Dieu le Père
et le Fils unique de Dieu,
ainsi que le Saint-Esprit,
parce qu'ils ont fait preuve de miséricorde envers nous.
Introibo domum tuam, Domine,
in holocaustis,
reddam tibi vota mea,
quae distinxerunt labia mea.
J'entre dans ta maison, Seigneur,
Je m'acquitte envers toi de mes voeux,
que ma bouche t'a confiés,
dans l'adversité.
Jubilate Deo omnis terra.
Psalmum dicite nomini eius,
date gloriam laudi eius.
Réjouissez-vous, peuples de la terre.
Chantez en honneur de son nom,
Glorifiez-le par vos chants.