Cette symphonie fait partie du groupe de symphonies composées entre 1768 et 1771 et nommé «The Early „Sturm und Drang“» dans la chronologie établie en 1990 par James WEBSTER:
"[...] La symphonie No 26 est appelée „La Lamentatione“ dans plusieurs manuscrits existants dans différentes bibliothèques d'Europe, et semble être authentique. À l'origine, on croyait que cette symphonie en trois mouvements n'avait pas de finale et qu'elle avait été composée comme une symphonie de Noël. Cependant, toutes les copies manuscrites existantes de l'oeuvre montrent qu'elle a été conçue comme une oeuvre en trois mouvements et qu'elle a été composée pour la semaine de Pâques et non pour la Nativité. Le titre du plus ancien manuscrit se lit „Passio et Lamentatio“, et Robbins Landon est d'avis que les premier et deuxième mouvements illustrent un drame joué pendant la Semaine sainte. Le modèle sur lequel Haydn a basé sa symphonie est, en fait, un ancien drame de la Passion qui s'est développé au Moyen Âge et qui a été imprimé à plusieurs reprises du XVIe au XVIIIe siècle. À l'origine, la Passion était jouée après l'Évangile selon Matthieu le dimanche des Rameaux; après Marc le mardi de la Semaine Sainte; après Luc le mercredi des Cendres; après Jean le vendredi saint. La musique de la Passion est très simple et digne et on pense qu'elle a été composée par un chanteur papal au 13e siècle. Ces Passions étaient bien connues du public de Haydn, et le but de la symphonie devait être évident pour tous.
Son premier mouvement commence de façon très dramatique par une sorte d'introduction orchestrale à la musique de la Passion. Trois accords (la Sainte Trinité?) sont joués par les cordes, tandis que les cors jouent également un motif associé à la parole du Christ. Peu après, en guise de second thème, le choral de la Passion est joué par le second violon et le premier hautbois. La section de développement est basée sur des fragments de la mélodie du choral interrompus par de violents éclats orchestraux. Au moment de la récapitulation, la mélodie de la Passion est jouée par le second violon, le premier cor et le premier hautbois.
Le deuxième mouvement est basé sur le „Tonus Lamentatio“, c'est-à-dire la mélodie associée à la „Lamentation du prophète Jérémie“. Si le premier mouvement représente la „Passion de notre Seigneur“, le second représente la „Lamentation“. La mélodie est jouée par les seconds violons et le premier hautbois, tandis que les premiers violons, les altos et les basses jouent un contrepoint. Pendant la section de développement, le thème apparaît et disparaît au fur et à mesure que les contre-mélodies se déploient. Dans la récapitulation, les cors sont utilisés pour la première fois et se joignent aux hautbois pour jouer le thème. Ce mouvement introspectif est d'une beauté obsédante qui est grandement rehaussée à ce stade lorsque les cors et les hautbois donnent à la mélodie du choral un caractère triste et quelque peu désespéré. [...]"
L'étonnant finale - un menuet! - de cette symphonie est une pièce curieusement sombre et sobre, dont le caractère agité et dynamique du trio lui procure un certain charme, mais qui constitue quand-même une déception par rapport aux deux mouvements précédents.
Dans les années 1960, Ernst MÄRZENDORFER enregistra l'intégrale des symphonies de Joseph Haydn avec l'Orchestre de chambre de Vienne (Wiener Kammerorchester) pour le label Musical Heritage Society. L'enregistrement présenté sur cette page fut publié sur le disque „OR Series“ (*), OR H-209, avec la symphonie No 24 sur la première face et la symphonie No 26 au verso.
[*] OR Series est l'abréviation de "Orpheus Series": noter la lyre - symbolisant Orphée - tenue par le personnage du logo sur la pochette et les étiquettes
Voici donc...
Joseph Haydn, Symphonie no 26 en ré mineur, „Les Lamentations“, Orchestre de Chambre de Vienne, Ernst Märzendorfer
1. Allegro assai e con spirito 03:53 (-> 03:53)
2. Adagio 09:40 (-> 13:33)
3. Menuet 04:54 (-> 18:27)
Provenance: «The Musical Heritage Society Inc.» MHS OR H-209
1. Allegro assai e con spirito 03:53 (-> 03:53)