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Paul HINDEMITH
Kammermusik No. 1, Op. 24 No. 1 (1922)
Orchestre de Radio-Beromuenster
Ernest BOUR
3 juin 1957, Radiostudio Zurich
«Kammermusik» - musique de chambre - est le titre d'une série de huit compositions de Paul Hindemith. Il les a écrites, chacune en plusieurs mouvements, au cours des années 1920. Elles sont regroupées en trois numéros d'opus: Op. 24, Op. 36 et Op. 46. Six de ces oeuvres, «Kammermusik» Nos. 2-7, ne sont pas ce que l'on considère normalement comme de la musique de chambre - de la musique pour quelques musiciens avec des parties d'importance égale, comme un quintette à vent - mais plutôt des concertos pour un soliste et un orchestre de chambre. Il s'agit de concertos pour piano, violoncelle, violon, alto, viole d'amour et orgue. Les oeuvres, destinées à des ensembles différents, ont été créées à des endroits et à des moments différents. Le compositeur était le soliste lors de la création des concertos pour alto, tandis que son frère Rudolf Hindemith était le soliste lors de la création du concerto pour violoncelle. Les «Kammermusik» rappellent les concertos brandebourgeois de Bach, ainsi que les concertos pour différents instruments solistes et orchestraux, dans un esprit néo-bachique de structure, de polyphonie et de stabilité du mouvement.

Les deux premières «Kammermusik» sont destinées à un effectif orchestral réduit - 12 instrumentistes pour la première (flûte jouant piccolo, clarinette, basson, trompette, accordéon, piano, percussion (jouant plusieurs instruments, dont xylophone, caisse claire et divers accessoires) et quintette à cordes) et un quintette à vent pour la deuxième - et partagent le même numéro d'opus 24.

En 1922 à Donaueschingen, la première de sa «Kammermusik» No 1 provoqua un scandale: "[...] Bien que le troisième mouvement (quatuor) de sa Kammermusik No 1 soit empreint de sons légers et retenus, seuls les mouvements extrêmes, au déroulement très rythmé, impressionnèrent les critiques conservateurs; c'est surtout le Finale: 1921, où retentit la citation d'un fox-trot alors à la mode, la "Danse du renard" de Wilm-Wilm, et où une sonnerie de sirène stridente salue la fin de la strette, qui marqua la critique.

Le commentaire le plus étonnant, mais aussi le moins nuancé, est celui d'Alfred Heuss, dont le langage nous choque aujourd'hui car on y voit déjà s'annoncer le "Kulturkampf", mais peut aussi nous faire sourire. "On y entend un sifflement et un bouillonnement, un tiraillement, une bousculade et une ruée; des grincements et des cris percent nos oreilles, on voit des visages grossiers, défigurés par la volupté, on entend des coups de fouet et autres coups, des rires et des cris, des gémissements et des cris d'allégresse, des sifflements et des hurlements; les couples s'entremêlent avec lascivité sur de véritables mélodies de fox-trot, on entend des sons barbares de personnes à moitié possédées par la danse, de personnes qui s'abandonnent au vertige, et enfin un long sifflement qui traverse l'espace, un sifflement d'avertissement sans doute, et la pièce se termine en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire
[...] Celui qui introduit le fox-trot et tout ce qui l'accompagne dans une salle de concert est quelqu'un qui n'a jamais contemplé les sphères idéalistes d'un art qui rend heureux, quelqu'un qui tourne le dos à ses lois en se vouant corps et âme à un matérialisme pur et dur."

Certes, l'insertion d'une mélodie de foxtrot dans une pièce intitulée "Musique de chambre" était faite pour choquer et fasciner. Il ne s'agit pourtant pas d'une plaisanterie bon marché, insolente, comme le montre d'une part la fonction structurelle de la citation et, d'autre part, le Finale: 1921, pendant du Rag Time (wohltemperiert) pour grand orchestre composé en 1921 à Pâques. Dans cette composition, Hindemith combine en sens inverse le thème de la Fugue en ut mineur de Bach BWV 847 et le rythme rigide d'un ragtime bruyant et tapageur. Et peut- être la devise notée en exergue de cette oeuvre constitue-t-elle le fondement de la Kammermusik No 1: "Croyez-vous que Bach se retourne dans sa tombe? Il n'y pense même pas! Si Bach vivait aujourd'hui, il aurait peut-être inventé, ou tout au moins utilisé, le shimmy dans la musique sérieuse. Peut-être encore aurait-il repris un thème tiré du Clavier bien tempéré d'un compositeur qui, pour lui, représenterait Bach".
[...]" cité des notes de Michael Kube, dans une traduction de Sophie Liwszyc, publiées en 1997 dans le livret du CD cpo 99 301-2.

L'interprétation de la première «Kammermusik» proposée ici provient d'un concert donné le 3 juin 1957 par le «Radio-Orchester Beromünster» sous la direction de Ernest BOUR.

Comme pour toutes les oeuvres de Paul HINDEMITH, qui ne tomberont dans le domaine publique qu'en 2034, je ne peux pour le moment vous proposer cet enregistrement qu'en écoute par l'intermédiaire d'un iframe embarqué de cette page de l'excellent site neo.mx3, ceci grâce à la générosité de la SRG / SSR.

Paul Hindemith, Kammermusik No. 1, Op. 24 No. 1 (1922), Orchestre de Radio-Beromuenster, Ernest Bour, 3 juin 1957, Radiostudio Zurich

   1. Sehr schnell und wild                        -> 01:24
   2. Mässig schnell Halbe                         -> 05:00
   3. Quartett: Sehr langsam und mit Ausdruck      -> 09:10
   4. Finale 1921: Lebhaft                         -> 16:17

Paul HINDEMITH, un portrait fait par Elfriede HANAK, Vienne


Provenance: Radiodiffusion, cette page de l'excellent site neo.mx3.