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Paul HINDEMITH en 1963, date, lieu et photographe inconnus
Anton HEILLER, 1963, WStLA, Fotos des Presse- und Informationsdienstes, FC1: 63168/16, MA 8 - Wiener Stadt- und Landesarchiv

Paul HINDEMITH
Concerto pour orgue
Anton HEILLER
Orchestre Philharmonique de New-York
Paul HINDEMITH
25 avril 1963 (première audition)

La composition de ce concerto pour orgue est datée de 1962. Il s'agisssait d'une commande de la New York Philharmonic Society pour l'inauguration du nouvel orgue du Philharmonic Hall de Manhattan, NY.

"[...] Le mouvement introductif crescendo superpose au do tenu par l'orgue un thème joué par les violoncelles,dont l'organisation complexe au niveau des rythmes et des intervalles suit deux arcs clairement différenciés: dans une montée progressive des intervalles, la ligne mélodique atteint le mi bémol et redescend ensuite jusqu'à ce qu'elle s'arrête sur le la - soit un demi-ton au-dessus du sol dièse du début. Si l'on conçoit la mesure dans laquelle la note aiguë extrême est atteinte comme le point culminant de l'ensemble de la phrase (il se détache déjà du contexte simplement par le fait qu'il est écrit en 5/4, alors que la mesure 2/2 prédomine), on constate alors que la phrase qui conduit à cette mesure est exactement deux fois plus longue que celle qui se développe à partir de cette même mesure. Ce champ thématique, qui s'étend sur 14 mesures, est répété cinq fois dans la suite du mouvement, avec des nuances de plus en plus accentuées: d'abord par l'orgue, auquel s'ajoutent successivement chacun des groupes d'instruments de l'orchestre - les bois, les cordes et les cuivres - jusqu'à ce que le plein jeu de l'orgue éclate, combiné au tutti de l'orchestre. Par rapport à la structure thématique, ce procédé mérite une attention particulière: la forme en arc qui s'élève jusqu'à une note culminante puis en redescend comporte deux phases: une de tension croissante et une de tension décroissante qui contrecarre l'idée de composition du mouvement (un crescendo) - l'annotation de Hindemith „diminuendo“ pour la deuxième phrase, lors de la première apparition du thème, est sans équivoque à cet égard. Ce rapport de tension entre deux courbes de développement divergentes confère à ce mouvement son charme spécifique.

À la base du deuxième mouvement (allegro assai) se trouve une idée formelle en trois parties, au sens le plus large: à l'amorphisme des figures des cordes du début est attribué un motif staccato développé par le trombone,les timbales et les contrebasses (on y discerne déjà la séquence de la Pentecôte „Veni creator spiritus“, citée dans le dernier mouvement), relayé par des interventions paisibles de l'orgue. Le mouvement intermédiaire,semblable à un choral,mène à une cadence en solo, à la fin de laquelle on réentend le début du mouvement, proche d'un scherzo.

Le mouvement peut-être le plus intéressant de l'oeuvre est la „Canzonetta in triads and two Ritornelli“ qui vient ensuite. Ici, Hindemith compose une ligne mélodique qui est harmonisée en purs accords parfaits, mais qui touche par là même des “degrés secondaires” qui ne font pas partie d'une suite diatonique, mais se rattachent à la gamme chromatique; cette idée de composition donne naissance à des sonorités extraordinaires, qui rappellent par endroits les oeuvres de Gesualdo, que Hindemith admirait particulièrement. À cette Canzonetta sont opposées deux ritournelles, qui dans leur structure amorphe présentent des similarités avec le mouvement précédent. Remarquons qu'ici, Hindemith utilise des techniques d'exécution comme le glissando (pour les cordes) etl'articulation double (pour les flûtes) qui font oublier la violente polémique qui l'opposa aux avant-gardistes les dernières années. Mais ces passages ne sont qu'un épisode: le mouvement se termine sur le thème de la Canzonetta, repris de façon imitative.

Le dernier mouvement est très ample. Il se transforme à la façon d'une fantaisie sur choral en six variations sur la séquence de la Pentecôte „Veni creator spiritus“, qui est introduite par le plein jeu de l'orgue - interrompu régulièrement par des passages rapides de doubles croches exécutés par les cordes. Dans ce mouvement, Hindemith fait appel à un vaste répertoire formel où se retrouvent à part égale les techniques du fugato, du canon et du cantus firmus. Le procédé qu'il utilise se caractérise par l'éparpillement de la substance contrapuntique en cellules motivales disparates.

Toutes ces bribes de matériaux thématiques sont ensuite assemblées pour former la texture très particulière de la cadence interprétée par l'orgue en solo. Cependant, comme dans le mouvement précédent, ce processus est arrêté par la reprise de la thématique originelle, qui conclut l'oeuvre arioso, moderato e dolce, pour adoucir, en un paisible si bémol majeur, les tensions développées auparavant.
[...]" cité des notes de Wolfgang Lessing - Traduction: Sophie Liwszyc - publiées en 1996 dans le livret du CD cpo 999 261-2

Pour une description plus détaillée de l'oeuvre, voir à partir de cette page du merveilleux site de l'Orchestre Philharmonique de New York.


L'enregistrement qui vous en est proposé ici est celui de la radiodiffusion de cette première audition du 25 avril 1963 donnée dans le Philharmonic Hall, Manhattan, NY, le compositeur dirigeant l'Orchestre Philharmonique de New-York, avec Anton HEILLER en soliste.

Comme pour toutes les oeuvres de Paul HINDEMITH, je ne peux - pour le moment - vous proposer cet enregistrement qu'en écoute - par l'intermédiaire d'un iframe embarqué du splendide site archive.org, plus exactement de cette page - ses oeuvres ne tombant dans le domaine publique qu'en 2034.

Annonce                                                     -> 00:17
1. Crescendo: Moderato maestoso                             -> 04:40
2. Allegro assai                                            -> 10:33
3. Canzonetta in triads, and two Ritornelli: Moderato       -> 15:30
4. Phantasy on "Veni Creator Spiritus": Allegro moderato    -> 25:40 Desannonce                                                  -> 26:05

Paul HINDEMITH en 1963, lieu et photographe inconnus

Provenance: Radiodiffusion, cette page du site archive.org