Wolfgang Amadeus MOZART
Concerto pour piano et orchestre No 25, KV 503
Alfred BRENDEL, piano
Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise
Eugen JOCHUM
26 juin 1969, Festival Mozart de Würzburg
Wolfgang Amadeus Mozart termina de composer ce concerto à Vienne, le 4 décembre 1786. C'est le dernier des concertos pour piano qu'il écrivit dans cette ville: peu après, il partit pour Prague, où il l'a probablement donné pour la première fois en concert.
Orchestré pour une flûte, deux hautbois, deux bassons, deux cors, deux trompettes, timbales et cordes, ce concerto débute par des accords majestueux et rayonnants: "[...] Cependant le brio solennel des premières mesures fières et démonstratives semble n’être que l’enveloppe d’une quantité insoupçonnée d’écarts modulants, thématiques et chromatiques.
On a presque l’impression que les thèmes ne sont qu’un prétexte à des variantes innombrables et au développement plein de liberté - qui paraît parfois presque improvisé - auquel Mozart les soumet dans le dense tissu orchestral.
Ce n’est pas un hasard si cet Allegro maestoso est le mouvement de concerto le plus long de Mozart. À peine après avoir été exposé, le thème «officiel» en ut majeur, plein d’assurance, passe presque incidemment en mineur, avant l’arrivée d’un motif insistant en anacrouse qui semble s’adresser à nous en personne. Le deuxième thème également, qui rappelle la Marseillaise (légèrement postérieure), oscille constamment entre majeur et mineur, modulant dès son entrée d'ut mineur à mi bémol majeur pour revenir en ut mineur.
Les thèmes ne sont ainsi plus présentés comme des personnages immuables, mais acquièrent un caractère sans cesse changeant par la fréquente alternance majeur-mineur qui imprègne également les mouvements suivants: l’Andante en fa majeur, une grande scène lyrique qui ménage de nombreuses demi-teintes suggérant un timide progrès au sein d’un chant au souffle intense
Le rondo final s’ouvre de manière inhabituelle sur une ample ritournelle orchestrale, son thème aux allures de gigue s’assombrit en mineur au bout de quelques mesures seulement. Le travail thématique, mené avec une immense liberté et qui donne lieu à d’innombrables variantes, est encore plus prolifique que dans le premier mouvement. Le tissu motivique se présente comme une conversation à plusieurs voix à laquelle les bois et les cors participent intensément, et dans laquelle le piano se fond, primus inter pares. [...]" cité des notes de programmes de Julia SPINOLA - dans une traduction légèrement modifiée de Daniel FESQUET - publiées en 2014 dans le livret du CD DG 479 1033.