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Georg Philipp TELEMANN
Concerto en mi majeur pour flûte, hautbois d'amour et
viole d'amour, cordes et continuo (clavecin), TVW 53:E1
Raymond MEYLAN, flûte, André LARDROT, hautbois
Jelka STANIC, Viole, Josef NETBOIS, clavecin
Solistes de Zagreb
Antonio JANIGRO
1966, Solistes de Zagreb, Antonio JANIGRO, 1966

En 1966, Antonio JANIGRO et les Solistes de Zagreb enre­gis­trè­rent ce disque en­tiè­re­ment consacré à des oeuvres de Georg Philipp TELEMANN:

Traduit des notes de Raymond MEYLAN publiées en anglais au verso de la pochette du disque Bach Guild BGS 70679 (la réédition aux USA de ce disque Amadeo AVRS 6424):

«« Au sens moderne du terme „concerto“, il s'agit d'une oeuvre musicale prévue pour un instrument soliste avec accompagnement d'orchestre, et composée de manière à mettre en valeur l'artiste qui en tient le rôle principal. Pour Georg Philipp Telemann (né à Magdebourg en 1681 et décédé à Hambourg en 1767), le terme avait une signification beaucoup plus riche. Un siècle avant lui, le terme désignait une assemblée de musiciens, en premier lieu des instrumentistes, mais aussi des chanteurs et même des auditeurs. Il désignait également certaines méthodes spécifiques d'organisation de l'oeuvre dans son ensemble. Toutes les significations du terme „concerto“ peuvent être résumées dans le concept d'une unité créée par le dialogue. Mais un dialogue en musique est plus complexe qu'un dialogue en paroles. Il s'élargit pour englober la confrontation non seulement d'individus mais de groupes, et les groupes eux-mêmes peuvent se subdiviser pour permettre des dialogues à l'intérieur des dialogues.

Ainsi, nous pouvons décrire le concerto du XVIIIe siècle comme une forme musicale permettant à un ensemble d'instrumentistes de juxtaposer divers aspects de leur art à plusieurs niveaux: couleur, expressivité, virtuosité. L'inventivité du compositeur se manifestait autant que celle des exécutants. Et une partie de cette inventivité dans la création d'un concerto baroque consistait à fournir la base d'une liberté relative de la part des solistes, non seulement dans les cadences, mais aussi dans une ornementation improvisée appelée à se dérouler tout au long du flux continu d'un mouvement. Avant même d'examiner en détail les différentes formes de concerto présentées dans ce programme, il est évident que le concerto baroque est très différent de la suite ou de la symphonie, dans lesquelles un objectif expressif est élaboré par le compositeur jusque dans les moindres détails. Le concerto est avant tout un lieu d'action dialectique entre deux groupes arbitrairement séparés comme, d'une part, les solistes ou le concertino et, d'autre part, le tutti ou les ripieni.

Dans les quatre concertos de ce programme, Telemann nous montre que l'esprit du concerto peut embrasser de nombreuses formes différentes et que la schématisation à la Vivaldi ne convient pas à son tempérament. Vivaldi, compositeur de génie mais parfois trop facile, avait trouvé une solution „classique“ en adoptant un schéma en trois mouvements, chacun d'entre eux suivant un ordre précis de tuttis et de solos. Chez Telemann, il y a un ordre général de quatre mouvements, lent-vif-lent-vif, mais en même temps, contrairement à Vivaldi, les mouvements individuels présentent une variété de structures, différentes par leur style et leur origine.

Pour résumer l'effet général de ces quatre concertos, nous voyons Telemann comme une sorte de „maître de cérémonie“ rassemblant des formes de tous les pays musicaux de sa culture pour le plaisir et l'édification de ses auditeurs. Cette recherche d'universalité a peut-être quelque chose de germanique. Il est difficile d'imaginer Purcell, Vivaldi ou Rameau étudier de si près les qualités et les styles des autres nations musicales. Et c'est peut-être un facteur important de la grandeur de Telemann que d'avoir assimilé, à travers sa propre personnalité, l'ensemble de la culture européenne de son époque. »»

Sur la première oeuvre publiée au recto de ce disque - le Concerto en mi majeur pour flûte, hautbois d'amour et viole d'amour, cordes et continuo (clavecin), TVW 53:E1 - Raymond MEYLAN écrit:

Le Concerto en mi majeur pour flûte, hautbois d'amour et violon, avec cordes et basse continue, illustre le concept de „dialogue“ au plus haut niveau. Le groupe de solistes lui-même adopte des timbres contrastés et les quatre mouvements juxtaposent des styles et des méthodes structurelles différents. Ainsi, l'Andante d'ouverture - un trio accompagné par un orchestre homophone - est construit comme le premier mouvement d'une sonate. Sa réexposition conduit à un point d'orgue d'où naît une cadence entièrement composée par Telemann. En même temps, le mouvement est une démonstration éloquente du style baroque dans lequel, tout au long de son déroulement, les solistes sont appelés à improviser des ornements selon les principes fondamentaux du bel canto.

L'Allegro a une forme inhabituelle. Il comporte cinq tuttis et quatre épisodes solistes. Les tutti, à la polonaise, constituent les piliers du mouvement et définissent les tonalités principales dans leur ordre logique: E - A - B - E - E. Le dernier tutti est exac­te­ment le même que le premier. Mais ce qui est étrange, c'est qu'en remplacement du quatrième tutti et du solo, toutes les forces participent à une récapitulation d'éléments divers tirés de la première partie du mouvement. Cela permet de réentendre les motifs du début dans un ordre inversé, et d'accentuer ainsi l'esprit de „dialogue“.

La Siciliana est une magnifique construction comportant trois idées principales: une mélodie au rythme habituel de la Siciliana, un accompagnement orchestral mé­tri­que­ment trochaïque et homophonique, et un commentaire en courtes phrases arabesques par deux parties solistes. La distribution de ces éléments passe par toutes les com­bi­nai­sons avant d'arriver à un nouveau jeu où toutes les parties ont la même importance. Un point culminant se développe où la tension monte jusqu'à l'exigence majeure des dernières mesures; des harmonies contrastées entre lesquelles les solistes doivent à leur tour improviser ces ponts que Telemann a laissés de côté.

La fin de ce mouvement mène avec force au finale, Vivace, une forme de rondo. La ritournelle danse sur un ostinato avec des trilles et les trois épisodes sont des divertissements légers menés par chacun des instruments solistes. Les solistes ont des personnalités très diverses: le hautbois d'amour joue le rôle d'un joueur de cornemuse paysanne, le violon celui d'un gitan et la flûte celui d'un comédien à l'agilité attachante. Le clavecin se joint aux trois comme un maître de cérémonie.

Georg Philipp Telemann, Concerto en mi majeur pour flûte, hautbois d'amour et viole d'amour, cordes et continuo (clavecin), TVW 53:E1, Raymond Meylan, flûte, André Lardrot, hautbois, Jelka Stanic, Viole, Josef Netbois, clavecin, Solistes de Zagreb, Antonio Janigro, 1966

        1. Andante                    03:41 (-> 03:41)
        2. Allegro                    05:42 (-> 09:23)
        3. Siciliana                  03:15 (-> 12:38)
        4. Vivace                     04:09 (-> 16:47)

Provenance: Amadeo AVRS 6424

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1. Andante


2. Allegro


3. Siciliana


4. Vivace