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Robert SCHUMANN
Concerto pour piano et orchestre en la mineur, op. 54
Annie FISCHER, piano
Orchestre de la Suisse Romande
Paul KLETZKI
6 décembre 1967, Victoria Hall, Genève

Pour une courte présentation de l'oeuvre, voir cette page de mon site.

Dans l'interprétation qui en est proposée sur cette page, Paul KLETZKI dirige l'Orchestre de la Suisse Romande, une prise de son de la Radio Suisse Romande, diffusée en direct sur l'émetteur de Sottens:

Claude DEPOISIER présenta ce concert en page en page 39 de la revue Radio TV Je vois tout du 30 novembre 1967:

"[...] Pour ce cinquième concert de l'abonnement, l'Orchestre de la Suisse romande et son chef Paul Klecki accueillent la pianiste Annie FISCHER. Il s'agit là d’une habituée de nos salles de concerts, que l'auditeur retrouve toujours avec plaisir. Toutefois, avant de parler de la contribution de l'invitée du jour, il convient d'en venir au programme, qui s'ouvre par l’interprétation de la Symphonie N° 40 en sol mineur, KV 550, de Mozart. La seconde du fameux groupe des trois ultimes symphonies du maître de Salzbourg, la “Sol mineur“, comme on a coutume de l'appeler, fut composée en 1788. Mozart n'eut pas l'occasion de l’entendre lui-même. Un ouvrage que, par moments, la rêverie et la mélancolie semblent vouloir, sans le pouvoir, arracher à sa forme strictement classique.

Pièce de résistance de ce concert, le Concerto en la mineur pour piano et orchestre, op. 54, de Robert Schumann, la seule oeuvre concertante que ce compositeur ait écrite pour le piano. Ce concerto a pour origine une Fantaisie de concert, qui date de 1840. Oeuvre qui allait devenir le mouvement initial de la partition que nous entendrons ce soir. À Leipzig, l'ouvrage fut accueilli avec chaleur. À Londres, en revanche, à la même époque, les critiques se montrèrent réticents,l'un d’eux parlant même d’une “curieuse rhapsodie“... On sait qu'aujourd'hui cet ouvrage est entré dans le panthéon du répertoire pianistique.

Son interprète, Annie Fischer, est d'origine hongroise. Très tôt, elle montre des dons pour le piano. Elle se produit en public à huit ans déjà. Cinq ans plus tard, elle donne plusieurs concerts en Suisse, à Zurich plus précisément. Depuis, cette artiste a remporté plusieurs prix flatteurs. A une rare perfection, elle ajoute une compréhension, procédant et du coeur et de l'esprit, de toutes les partitions qu'elle défend, comme Bartòk par exemple, et les grands concertos romantiques, ainsi celui de Schumann...

Après l'entracte, Paul Klecki et l'OSR présenteront une oeuvre due à un grand musicien contemporain polonais, Witold Lutoslawski, le Concerto en ré mineur pour orchestre.

Autrement dit, ce concert s'annonce comme intéressant et équilibré, avec son appel aux ressources successives des sommets de la musique classique, romantique et contemporaine.
[...]"

Cité du compte-rendu de Hermann LANG publié en page 7 de la Nouvelle Revue de Lausanne du 6 décembre 1967 (donc après le concert d'abonnement donné à Lausanne, au Palais de Beaulieu):

"[...] L'intérêt à aucun moment ne faiblit en ce cinquième concert de la saison, Paul Klecki s'y étant mis tout entier. Le programme, parti du classicisme de Mozat, passa au romantisme de Schumann, pour s'achever, dans un flamboiement barbare, avec le Concerto pour orchestre, oeuvre récente du Polonais W. Lutoslawski.

L'interprétation de la Symphonie en sol mineur de Mozart, de ce merveilleux chef-d'oeuvre de la triade 1788, pénétrée de fervente émotion, portait en ses quatre mouvements le cachet de la pureté du style.

Sans aucun effet extérieur, cette symphonie chemine, privée de timbales et de trompettes, dans un climat de mélancolie, qui ne se relâche que dans le tendre et nostalgique sourire de l'Andante et le Trio du Menuet. Que de dignité et par moment que de noble fierté dans cette douloureuse résignation, ces soupirs lancinants. Klecki fit admirablement chanter cette musique aux cordes et aux bois, dessinant partout le contour mélodique avec bonheur, faisant saillir, aux confrontations polyphoniques du finale de fiévreuses puissances expressives.

Soliste du concerto de Schumann, Annie Fischer, anime son interprétation d'une liberté, d'une flamme de sensibilité nourries d'une imagination ardente. Dans l'Intermezzo, la confidence murmurée monte avec le chant des violoncelles aux sommets du lyrisme, pour retomber aux secrètes profondeurs de l'âme.

Pris dans un mouvement modéré, le finale prend feu progressivement et danse parmi les étoiles.

L'OSR accompagne avec une semblable ardeur inspirée, mais fait sursauter durant trois ou quatre secondes par un cafouillage inopiné; l'endroit malheureux se situa après l’admirable cadence du piano solo.

Des sonorités tonitruantes sévissent dans le Concerto pour orchestre de W. Lutoslawski. L'Intrada présente un mélange déconcertant de banalités répétées à satiété, mais s'achève dans d'ineffables douceurs naturistes. Une fantasmagorie magique anime le Capriccio notturno, parmi les fluidit és aériennes des bois; un monde secret de chuchotements, de frémissement, de ricannements parcourt l'orchestre, secoué par moments par les clameurs des trompettes.

La Passacaglia du 3e mouvement s' ouvre dans une atmosphère de féerie mystérieuse et fantastique aux contrebasses, des coups secs retentissent aux cuivres, un chahut immense s'élève de toute part et, dominant le tumulte, les cimbales font l'effet de giffles retentissantes. Miais ce qu'il y a d'extraordinaire dans cette musique, qui ne s'aventure jamais dans l'atonalité, c'est un fourmillement de dessins aux bois, qui avec les cuivres sont les grands vainqueurs, de cette joute sonore.

Lutoslawski apparaît comme un Berlioz de notre XXe siècle. Klecki se donne à cette musique, qui sans doute éveille en lui des voix ataviques, avec une ferveur passionnée.
[...]"

L'oeuvre de Robert Schumann:

Robert Schumann, Concerto pour piano et orchestre en la mineur, op. 54, Annie Fischer, piano, Orchestre de la Suisse Romande, Paul Kletzki, 6 décembre 1967, Victoria Hall, Genève

        1. Allegro affettuoso - Andante espressivo      14:40 (-> 14:40)
        2. Intermezzo. Andantino - attaca
        3. Allegro vivace                               16:41 (-> 31:21)

Provenance: Radiodiffusion

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1. Allegro affettuoso - Andante espressivo


2. Intermezzo. Andantino - attaca, 3. Allegro vivace