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Felix MENDELSSOHN
Concerto pour violon et orchestre no 2 opus 64
Nathan MILSTEIN
Orchestre du Festival de Lucerne
Igor MARKEVITCH
12 août 1953

Les premières esquisses de ce concerto remontent à 1838: Felix Mendelssohn en parle dans une lettre adressée à son ami Ferdinand David - premier violon de l’orchestre du Gewandhaus de Leipzig - datée du 30 juillet 1838. Ce n'est toutefois qu'en 1844 que Mendelssohn termina de le composer, l'ayant en chemin délaissé "[...] un temps pour envisager l’écriture d’un concerto pour piano en mi mineur destiné à la scène londonienne - il en esquissa un premier puis un deuxième mouvements entre 1842 et 1844. Là se trouve l’origine du second thème lyrique du premier mouvement de son op. 64. Finalement, Mendelssohn abandonna ce projet de concerto pour piano et revint à son concerto pour violon, qu’il data de septembre 1844, même s’il commença presque tout de suite à le retoucher subtilement. Une modification plus substantielle découla d’un entretien avec David: il allongea la célèbre cadenza du premier mouvement qui, exceptionnellement, apparaît non vers la fin de la réexposition, comme le veut la tradition, mais en bout de développement. [...]" cité des notes de R. Larry Todd publiées en 2012 chez Hyperion, CDA67795

Le 13 mars 1845, l'oeuvre fut donnée en première audition à Leipzig, bien entendu par Ferdinand David, dans la salle du Gewandhaus, l'orchestre étant dirigé par Niels Gade.

Bien que portant le numéro d'opus 64, le concerto est postérieur à - par exemple - la Symphonie italienne (op. 90) et la Symphonie de la Réformation (op. 107), toutes deux composées entre 1829 et 1833.

C'est - après le concerto de Beethoven - l'une des oeuvres concertantes pour violon des plus populaires: elle s'est dès le début maintenue au répertoire "[...] grâce à la fraîcheur de l'«Allegro» initial, à la grâce rêveuse de son «andante», une cantilène extrêmement douce, et à la verve rythmique de son finale [...]Le mélodiste inspiré et élégants des «Romances sans paroles» se retrouve tout au long de cet ouvrage, particulièrement dans l'«andante» qui n'est au fond qu'une romance sans paroles transposée dans le domaine du style concertant. Le Concerto commence par une de ses phrases à peine accompagnées dont Mendelssohn a le secret et qui nous fait entrer sans préparation dans un royaume sonore où tout est lumière, charme, légèreté, séduction. Une brillante cadence, notée par le maître lui-même, conduit à la reprise du thème. Le finale, avec son rythme alerte et jaillissant, est d'une vivacité ailée [...]" cité d'un programme de concert du 24 novembre 1937.

La splendide interprétation de cette oeuvre proposée sur cette page ouvrait la seconde partie d'un concert donné le 12 août 1953 à Lucerne, lors des Semaines Musicales Internationales. L'orchestre du festival était alors placé sous la direction du "jeune" Igor MARKEVITCH - alors âgé de "seulement" 41 ans, à cette époque considéré comme étant jeune pour un chef d'orchestre - avec Nathan MILSTEIN en soliste - 10 ans plus âgé, mais avec une réputation déjà énorme.

Le concert fut retransmis en direct sur l'émetteur de Sottens, dans le cadre de la traditionnelle émission Le Mercredi symphonique:

Cité du compte-rendu d'Henry JATON publié le lendemain dans la Gazette de Lausanne:

"[...] AU FESTIVAL DE LUCERNE - Markevitch et Milstein

Sans doute pouvait-on marquer quelque étonnement à la lecture du programme de ce deuxième concert du Festival de Lucerne conduit par Igor Markevitch et où figurait en particulier la 6me Symphonie en si mineur, dite Pathétique, de Tschaïkowsky. Certes, les dons du jeune chef sont singulièrement universels, mais on aurait pu imaginer que ses affinités le conduiraient vers une toute autre littérature que le répertoire romantique. Igor Markevitch lui-même, à qui je communiquais ma surprise, me précisait alors dernièrement le sens de sa démarche et de son choix, et son désir secret de redonner à la production de Tschaïkowsky sa signification véritable, souvent dénaturée par une interprétation grandiloquente et boursoufflée.

Mais il apparaît bien, malgré tout, que l'oeuvre du compositeur russe représente un «cas» en raison de cette démonstration qu'elle nous offre d'un apport musical typiquement slave fixé dans les normes de la syntaxe traditionnelle. Historiquement, l'épopée de l'auteur du fameux Casse-Noisettes exprime une exception, sinon une contradiction dans l'évolution générale de la musique russe au XIXme siècle. En effet, tandis que, suivant l'exemple de Glinka, le fameux Groupe des Cinq, formé par Balakirew, César Cui, Borodine, Rimsky-Korsakoff et Moussorgsky, imposait à la musique russe un caractère typiquement national, Tschaïkowsky donnait à sa production l'aspect d'un compromis entre un motif d'inspiration puisé aux sources du folklore slave et son incorporation dans le cadre traditionnel de la symphonie germanique. Mais, si la pureté du style ne sort pas intacte de ce rapprochement contre-nature, le répertoire symphoniqne de Tschaïkowsky. n'en représente pas moins la prodigieuse démonstration, d'une orchestration dans laquelle on. rechercherait en vain la moindre maladresse, la moindre gaucherie dans la distribution des timbres et des couleurs.

Des six symphonies du maître russe, les trois dernières - fa mineur, mi mineur, si mineur - se sont imposées depuis fort longtemps aux programmes des concerts. Quant, à la VIme, Tschaïkowsky paraît lui avoir voué une prédilection particulière, si l'on en juge par certains-passages de ses lettre: «Je crois que la symphonie que je suis en train d'orchestrer sera sinon la. meilleure, du moins l'une des meilleures de mes oeuvres... Je l'aime comme je n'ai jamais aimé aucun de mes enfants... Sur l'honneur, de ma vie je n'ai été aussi content de moi, aussi fier, aussi heureux de savoir que j'ai vraiment mis au monde une oeuvre bonne...»

L'adjectif «pathétique» que justifie pleinement l'atmosphère tourmentée et tragique de la Symphonie ne figurait pas dans le premier titre de l'oeuvre que Tschaïkowsky avait écrit ainsi de sa main sur la partition: «Symphonie à programme» ramenant même cette dénomination à ce simple mot: Symphonie N° 6... Le lendemain de la première audition de l'oeuvre (28 octobre 1893), Modeste Tschaïkowsky entrant le matin chez son frère, le trouva devant sa table de travail, hésitant sur le titre à donner à sa dernière Symphonie. «Venant de quitter la pièce, précise Modeste, le mot «pathétique» me vint tout à coup à l'esprit, et je revins le lui proposer. Je m'en souviens, comme si c'était hier, de mon frère s'écriant: «Bravo, Modeste, splendide! Pathétique! «Aussitôt, en ma présence, il inscrivit sur la partition le titre sous lequel la Symphonie a toujours été désignée». Etait-ce pressentiment: une semaine à peine après la première exé cution de la Symphonie, Tschaïkowsky mourrait brusquement, terrassé par une crise de choléra...

La ferveur dont jouit la «Pathétique» dans le répertoire orchestral, le Concerto en mi mineur de Mendelssohn peut la revendiquer dans la littérature violonistique où, aux côtés des Concertos de Beethoven, Brahms, Tschaïkowsky et Max Bruch, il constitua l'une des pages favorites de tous les virtuoses et de tous les auditoires du monde. C'est qu'à vrai dire, si tant de partitions du maître de Leipzig accusent une propension à l'expression facile et à un débordement sentimental qui n'est plus guère de saison, le Concerto de violon représente à tous égards une perfection, aussi bien quant à l'esprit que quant à la forme.

La partition de Béla Bartòk sur laquelle Igor Markevitch avait porté son choix illustre au mieux l'un des aspects caractéristiques de la production du compositeur hongrois. C'est en effet à la recherche des vieilles danses folkloriques hongroises, slovaques, roumaines et transylvaniennes que Béla Bartòk a consacré l'essentiel de ses efforts, auxquels il associa également son disciple et ami Zoltan Kodaly. Ces prospections systématiques, accomplies dans les campagnes de l'Europe centrale, aboutirent à la découverte de plus de 6000 rythmes de danses, dont le compositeur allait faire large emploi dans l'élaboration de ses oeuvres. On comprendra dès lors, l'importance primordiale que prend l'élément rythmique, voire même percutant, dans la production de Béla Bartòk, dont la Suite de Danses représente un témoignage particulièrement fidèle et authentique.

La Suite de Danses fut écrite en 1923 à Radvany, petite viHe de la Hongrie du Nord, en vue du Festival organisé le 19 novembre de la même année pour commémorer le cinquantenaire de la réunion de Buda et de Pest, devenant la grande cité Budapest.

L'oeuvre date donc d'une époque qui précède la création des grands ouvrage: la Sonate pour deux pianos et percussion, le Concerto pour orchestre — qui ont assuré au compositeur hongrois une renommée universelle.

Dans l'exposé de la suite de danses, Igor Markevitch fut absolument transcendant. La manière nerveuse et précise du jeune chef convenait en effet à merveille à l'illustration de ces pages de rythme, de couleur et de mouvement qui constituent l'ouvrage du maître hongrois. L'orchestre du Festival, dont j'avais dû constater le comportement hésitant jusqu'alors, révéla sous le signe de Bartok une souplesse, une fusion, une netteté qui font bien augurer des auditions à venir du festival.

Markevitch, comme je le soulignais déjà, m'avait fait part à l'avance de son désir de replacer la Symphonie pathétique de Tschaïkowsky dans un cadre de simplicité et de dignité plus conforme au caractère authentique de la pensée du compositeur russe. Judicieuse démarche qui nous, a valu une exécution d'une impeccabilité technique absolue et une traduction toute d'enthousiasme et d'élan, mais ne descendant jamais dans l'arène de la vulgarité et de l'effet facile. Tout au plus aurions-nous pu désirer parfois un instant d'abandon, un moment de détente que paraît justifier l'atmosphère tragiquement poétique qui baigne la symphonie.

Nathan Milstein était l'exécutant rêvé pour la traduction du Concerto de Mendelssohn dont le style tout de délicatesse et d'élégance lui convenait à merveille. Une ovation triomphale salua l'exploit du beau violoniste, qu'Igor Markevitch et l'orchestre du festival secondèrent dans la perfection.
[...]"

Nathan MILSTEIN et Igor MARKEVITCH dans les années 1950

Felix Mendelssohn, Concerto pour violon et orchestre no 2 en mi mineur, opus 64 (MWV O 14), Nathan Milstein, Orchestre du Festival de Lucerne, Igor Markevitch, 12 août 1953

   1. Allegro molto appassionato
   2. Andante                                            19:49 (-> 19:49)
   3. Allegretto non troppo - Allegro molto vivace       06:46 (-> 26:35)

Provenance: Radiodiffusion

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1. Allegro molto appassionato, 2. Allegro
3. Allegretto non troppo - Allegro molto vivace