Wolfgang Amadeus Mozart composa la Symphonie no 31 en ré majeur, KV 297/300a (*) - surnommée «Paris» - vers fin mai/début juin 1778, durant son troisième séjour à Paris - pendant qu'il cherchait un emploi.
La première audition eut lieu en privé le 12 juin 1778 durant un concert à la maison du comte Karl Heinrich Joseph von Sickingen, ambassadeur et ministre plénipotentiaire de la Bavière palatine à la cour de France de Louis XVI. La première audition en public fut donnée six jours plus tard, par le Concert Spirituel de Paris, commanditaire de l'oeuvre. Elle connut un grand succès, seul l'andante ne convint guère aux organisateurs du concert; c'est pourquoi Mozart en écrivit une seconde version qui fut utilisée pour la seconde audition du 15 août suivant.
[*] Le catalogue Köchel la classe KV 297 avec le 2e mouvement d'origine et KV 300a avec le nouveau 2e mouvement.
Le manuscrit original, ainsi que les lettres à son père témoignent des efforts déployés par Mozart pour satisfaire le public parisien, mais aussi pour utiliser les possibilités de timbre et d’expression qu’offrait un grand orchestre, disposant de clarinettes et de timbales: c'est la première symphonie de Mozart comportant des parties de clarinettes. Elle se divise en trois mouvements, un allegro très rapide, un andante marchant et un allegro rapide à la fin. Les premier et troisième mouvements sont en ré majeur, une tonalité que Mozart utilise dans ses airs d'opéra pour décrire la joie, le bonheur, la fête, la justice et la noblesse. Le mouvement central est un andante en sol majeur.
"[...] C’est dans le premier mouvement que le style parisien apparaît le mieux. Le motif initial (le premier coup d’archet) suivi d’une partie piano en opposition, est réutilisé plusieurs fois au cours du mouvement. La parenté des thèmes est frappante dans l’exposition, et une idée nouvelle apparaît dans le développement.
Le contraste tutti-solo du premier mouvement est répété en suite inversée dans le dernier en manière de plaisanterie parce que les parisiens étaient habitués à ce que le dernier mouvement commençât sur un tutti. Dans ce finale, le second thème fugué est plus important que le premier, et les vents y sont associés à la mode de Mannheim.
Le lent mouvement médian, tout empli d’harmonie, montre par son chromatisme, ses passages en mineur et ses douces sonorités aux vents à quel point Mozart donnait un sens profond à une apparence extérieure brillante sans se soucier aucunement des effets.
Cette première symphonie du nouveau style de Mozart a eu une grande influence sur ses dernières symphonies. [...]" cité des notes de Hans-Christian Müller publiées au verso de la pochette du disque Deutsche Grammophon 2830 116.
Bruno Maderna, Paris, salle Pleyel, mai 1965, une photo citée du défunt site ParisEnImages, Boris Lipnitzki / Roger-Viollet
Voici donc...
Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie No 31 en ré majeur, KV 297, Orchestre Symphonique de la Radio de Cologne, Bruno MADERNA, mars 1960
1. Allegro assai 08:09 (-> 08:09)