Carl Maria von WEBER
Ouverture de l'opéra «Der Freischütz», Op. 77, J 277
Orchestre National de l'ORTF
Jean MARTINON
12 septembre 1969, 22e Festival de Besançon
Après le „Fidelio“ de Ludwig van Beethoven (1805), le „Freischütz„“ (Le Franc-Tireur) de Carl-Maria von Weber (1821) fut l'un des premiers opéras romantiques. Son livret fut écrit par Johann Friedrich Kind - d'après un conte populaire germanique de Johann August Apel et Friedrich Laun (publié en 1811 dans «Das Gespensterbuch») et une première ébauche de Carl-Maria von Weber et Alexander von Dusch.
Donné en première audition le 18 juin 1821 au «Königliches Schauspielhaus» de Berlin, en raison de tensions politiques à Dresde où Weber est à cette époque en poste, l'oeuvre fut très bien accueuillie:
«« dans toute l'histoire de l'art aucun autre opéra n'a connu un tel succès aussi immédiat et complet. L'oeuvre chassa Spontini de sa haute position à Berlin et lança une mode pour toute une époque. Quel Allemand ne réagirait pas à l'ouverture même de l'opéra, un adagio où quatre cors sonnent mystérieusement dans les profondeurs de ces forêts qui sont le berceau de toutes les légendes allemandes? L'accord sinistre du démon Samiel, auquel les cors répondent, est devenu un terme de référence aussi familier pour l'horreur diabolique que l'„accord de Tristan“ de Wagner l'est devenu pour la tension érotique.
Le molto vivace s'ouvre ensuite sur une note agréablement inquiétante avec le thème de l'aria de Max „Doch mich umgarten“. Les cors annoncent une clarinette pour le grand moment où Max regarde vers le bas dans la vallée du loup, creuset du nouveau mouvement de l'opéra romantique ainsi que des balles magiques. Les cordes chantent avec grâce le „Himmel, nimm des Dankes Zahren“ de l'«ewigweibliche» - éternel féminin - d'Agathe, patiente et réconfortante comme doit l'être une héroïne allemande; et l'ouverture s'achève triomphalement »». (traduit des notes de John WARRACK publiées en 1961 au verso de la pochette du disque Angel S 36175)
Dans cette prise de son faite par l'Office de Radiodiffusion Télévision Française (ORTF) le 12 septembre 1969 au 22e Festival de Besançon, Jean MARTINON dirige l'Orchestre National de l'ORTF, dont il fut le chef titulaire de 1968 à 1973. Au programme: