Johann Sebastian BACH
Suite française No 4 en mi bémol majeur, BWV 815
William BYRD
Pavane de la «Pavane et Gigue The Earl Of Salisbury»
Isabelle NEF
Les „Suites Françaises“ pour clavecin furent écrites à Weimar entre 1708 et 1717. En ce qui concerne cette dénomination du cycle, aucune source n’indique de titre original. L’appellation „Suites Françaises“ semble plus tardive. On la rencontre à partir de 1762 sans que l’on en sache l’explication exacte, ces suites n’étant en fait pas tellement plus „françaises“ que les autres, parmi la production de Bach.
"[...] On sent que Bach est à son aise dans cette forme où alternent les danses anciennes aux rythmes contrastés. [...]Chaque pièce comporte une première partie de 8, 10 ou 16 mesures avec sa reprise, puis une deuxième partie qui en est une sorte de développement de même durée, avec également une reprise. [...] Les six pièces de la suite sont d’une durée sensiblement égale.
Les Suites françaises ne sont pas faites pour être dansées. Certes chacune des six parties porte le titre d’une danse du XVIe ou du XVIIe siècle. Mais ces titres, pour Bach comme pour les clavecinistes français qu’il admirait, constituent une indication purement rythmique. Tout au long des suites dont nous parlons, Bach restera sensible au rythme des vieilles danses, mais d’un recueil à l’autre ce cadre ne servira plus progressivement qu’à bâtir de grandes constructions de pure musique, où la référence à une quelconque évolution orchestique s’éloignera de plus en plus.
[...]
Bach juxtapose les six pièces de chacune de ses suites sans se soucier de leur donner d’autre lien que celui d’un ton uniforme. Brièveté et liberté dans la forme sont bien les caractères propres de la suite française. Mais l’écriture est bien de J.S. Bach: il n’essaie pas de copier ou de plagier. Nulle trace du noble style iambique des musiciens français, mais bien la carrure rythmique de Bach, liée à cette science de l’écriture qui fait d’une polyphonie raffinée un langage quasi spontané et naturel.
Dans les Suites françaises, Bach enchaîne toujours selon la tradition, allemande, courante et sarabande. Viennent ensuite deux ou trois pieces aux titres variés: menuet, air, anglaise, gavotte, bourrée, loure et même une polonaise; et toujours la vigoureuse gigue pour conclure. [...]" Henri Jarrié, 1975
La Suite No 4 débute donc dans le climat noble et majestueux de l'Allemande, savamment construite. Style italien dans la Courante qui s'écoule jusqu'à la Sarabande, simple et poétique. Entre cette dernière et la Gigue conclusive, Bach insère trois danses: Gavotte, Menuet (*) et Air.
(*) omis dans l'enregistrement présenté ci-dessous, comme dans nombre d'autres interprétations: c'est seulement l'une des copies de la partition d'origine qui insère un court menuet.
L'enregistrement proposé sur cette page est assez particulier: il provient de l'un des deux disques «Pre-Melodiya» d'Isabelle Nef publiés en Russie. Le transfert de ce disque «Dolgoigrayuschaya D-005412» a été effectué par l'internaute-mélomane «vakatov» et publié sur le forum intoclassics.net: je le remercie pour sa générosité. Son repiquage est certes d'excellente qualité, le disque a toutefois un bruit de surface assez prononcé et des microgriffures fastidieuses à traiter: je n'ai donc traité que les plus grossières blessures, il reste un certain grésillement.
Pour compléter le verso du disque fut enregistrée une Pavane de William Byrd, sans plus d'informations: si je ne trompe pas, ce devrait être la Pavane de la «Pavane et Gigue The Earl Of Salisbury».
Je n'ai pas encore pu déterminer avec certitude si Isabelle Nef a fait cet enregistrement de la 4e suite spécialement pour ce disque, ou bien s'il s'agit d'une réédition extraite de l'une des deux intégrales des suites qu'elle a enregistré pour le label «L'Oiseau-Lyre»: la première intégrale fut enregistrée en 1950 (OL-LD7-9), bien entendu en mono, la deuxième entre 1957 et 1958, en stéréo (SOL 291-92). Je pense toutefois qu'il devrait s'agir de l'enregistrement fait en 1950, étant donné que c'est un disque «Pre-Melodiya», donc certainement paru dans le début ou au milieu des années 1950, et qu'à cette époque les labels «L'Oiseau-Lyre» et «Melodiya» travaillaient souvent ensemble.
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Suite française No 4 en mi bémol majeur, BWV 815, Isabelle Nef
1. Allemande 02:21 (-> 02:21)
2. Courante 02:21 (-> 04:42)
3. Sarabande 02:34 (-> 07:16)
4. Gavotte 01:41 (-> 08:57)
5. Air 01:02 (-> 09:59)
6. Gigue 02:23 (-> 12:22)
William Byrd
7. Pavane 01:51
Provenance: Pre-Melodiya Dolgoigrayuschaya D-005412
que vous pouvez obtenir en...
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