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Recto de la pochette du disque «Chamber Music Society» CM-10
Verso de la pochette du disque «Chamber Music Society» CM-10
Étiquette recto du disque «Chamber Music Society» CM-10
Étiquette verso du disque «Chamber Music Society» CM-10

Claude DEBUSSY
Quatuor à cordes en sol mineur op. 10, L 85
Quatuor PASCAL
Jacques Dumont, Maurice Crut, violons
Léon Pascal, alto, Robert Salles, cello
«Chamber Music Society» CM-10

Si l'on excepte un Trio de jeunesse (vers 1880) pour piano, violon et violoncelle demeuré inédit, l'apport de Claude Debussy dans le domaine de la musique de chambre se réduit au quatuor à cordes et aux trois sonates écrites quelque 22 ans plus tard.

"[...] Le Quatuor, c’est la première oeuvre de grande envergure où Debussy se révèle tout entier. [...] Le Claude Debussy qui, en 1892, entreprend la composition de son Quatuor, à peu près en même temps qu’il met en Chantier l’Après-midi d'un faune, parvient alors au terme d’une sorte de voluptueuse adolescence nonchalamment prolongée. Le moment semble décisif: la révélation du Pelléas de Maeterlinck date aussi de cette époque charnière. [...]" Harry HALBREICH, voir référence un peu plus loin.

Destiné à la Société Nationale de Musique qui en donna la 1ère audition à Paris le 29 décembre 1893 avec le concours du quatuor Ysaÿe (Eugène Ysaÿe, Mathieu Crickboom, Léon van Hout et Joseph Jacob), le quatuor en sol mineur marque un stade nouveau dans l'évolution du style debussyste. La forme générale reste traditionnelle et conserve la coupe habituelle en 4 mouvements; «Animé et très décidé», dans la forme sonate à 2 thèmes; «Assez vif et bien rythmé», dans l'esprit du scherzo; «Andantino, doucement expressif» dans la forme lied dont le thème d'esprit franckiste s'épanouit en ré bémol dans la pénombre des sourdines; «Très modéré, puis mouvementé avec passion», qui tient lieu d'Allegro final.

Claude ROSTAND (portrait à gauche) sur ce quatuor: "[...] Chez Debussy, qui deviendra vite le musicien de la liberté formelle totale et se défiera toujours des grandes formes cloisonnées, le quatuor à cordes reste une expérience isolée, de plus expérience de jeunesse: il date de 1893. Ce quatuor, bien qu'un chef-d'oeuvre, ne contient pas l'essentiel du génie de Debussy. Il reflète le goût de l'époque pour les architectures dont Brahms et César Franck ont été les principaux rénovateurs de part et d'autre du Rhin.

Donné en première audition par le Quatuor Ysaye, il fut qualifié de révolutionnaire, de chaotique, d'inorganisé et de représentatif de l'«amorphisme universel». Or c'est probablement l'une des oeuvres les plus rigoureusement organisées de Debussy, et organisée sur un plan et dans une écriture connus, sur le principe cyclique qui aurait dû enchanter les censeurs. À l'intérieur de ce principe pourtant, Debussy joue avec infiniment de souplesse, d'aisance, de liberté, d'où l'impression de spontanéité, de naturel, de richesse jaillissante qui font oublier la contrainte thématique chère aux oeuvres de la Schola Cantorum. Si du point de vue mélodique et thématique on décèle dans ce Debussy de jeunesse des traces de Franck, voire de Massenet, bien des agrégations harmoniques, bien des enchaînements d'accords sont déjà typiquement debussystes.

Sur le plan externe en quatre parties, comme sur la structure générale de celles-ci, Debussy s'en remet à la tradition encore que, dans ce cadre, il joue avec liberté. Animé et très décidé tient lieu d'allegro à deux thèmes, dont le premier servira de lien cyclique avec les trois autres mouvements. Assez vif et bien rythmé tient lieu de scherzo: forme ternaire, caractère rythmique vif et léger accentué par l'utilisation du thème cyclique en pizzicati. Andantino et doucement expressif constitue le mouvement lent, avec sourdines, dans un climat de calme, de tendresse. Très modéré puis mouvementé avec passion constitue l'allegro final, qui reprend, à l'exception d'une seule idée nouvelle, des motifs exploités dans les morceaux précédents. Ce mouvement s'épanouit dans un sentiment d'intensité toujours croissante en une cascade de sonorités et de rythmes toujours plus puissante. C'est là une page quasiment unique dans toute la production de Debussy, qui se laissera rarement aller à des élans lyriques aussi chaleureux.
[...]" cité du texte de Claude ROSTAND publié dans un insert du disque Harmonia Mundi HM 723.

"[...] c’est moins dans la forme elle-même que dans l’esprit nouveau dont elle témoigne qu’il convient de chercher l’attachante séduction d’une telle oeuvre. Son écriture légère, ses hardiesses rythmiques, ses équivoques modales, ses harmonies indécises, ses enchaînements d’accords inusités, sa recherche d’un coloris inhabituel aux quartettistes n’ont pas manqué de surprendre les premiers auditeurs; mais l’oeuvre réussit à s’imposer très rapidement. Quelques mois plus tard, lors d’une seconde audition par le quatuor Guarnieri, Paul Dukas formulait ce jugement prophétique: «Le quatuor de M. Debussy porte bien l’empreinte de sa manière; tout y est clair et nettement dessiné malgré une grande liberté de forme... M. Debussy se complaît particulièrement aux successions d’accords étoffés, aux dissonances sans crudité, plus harmonieuses en leurs complications que les consonances mêmes; sa mélodie y marche comme sur un tapis somptueux et savamment orné, aux couleurs étranges d’où seraient bannis tous les tons criards et discordants. » [...]" cité du texte de Guy FERCHAULT publié au recto de la pochette du disque Deutsche Grammophon 2530 235.

Une courte description citée du texte de Harry HALBREICH (portrait à droite) publié en 2000 dans le livret du CD Arcana A 392 de outhere-music:

"[...] Le premier mouvement, Animé et très décidé, introduit d'emblée le splendide thème principal, d'allure mâle et énergique, au profil agogique accusé, et dont les diverses transformations rythmiques parcourront l'oeuvre entière.Il adopte le mode de mi (phrygien) transposé en sol, auquel il doit l'essentiel de sa personnalité et s'oppose au second thème, doux et expressif, dans un mouvement un peu retenu, de caractère lyrique et rêveur,mais qui atteint dans le développement un sommet d'intensité passionnée.

Le scherzo, Assez vif et bien rythmé, repose sur divers aspects, renouvelés grâce au rythme, du thème principal du morceau précédent. On y admirera l'usage virtuose du pizzicato. Les retours de la partie principale sont eux-mêmes sans cesse variés, et celui du trio l'est également. La dernière réapparition du scherzo se déroule en un espiègle 15/8 annonciateur de Fêtes et de Rondes de Printemps. Une brève coda sur les batteries frémissantes du trio se termine par trois pizzicati.

L'Andantino doucement expressif se présente sous la forme d'un tryptique, dont les épisodes extrêmes font entendre une douce et envoûtante berceuse murmurée par les quatre instruments munis de sourdines. C'est ici, à la fois par la nature du thème et par son harmonisation, langoureuse et romantique, que nous sommes le plus près de César Franck. Plus élaboré et plus complexe, le milieu, joué sans sourdines, débute par des phrases proches de la nature du récitatif, exposées à découvert par l'alto, qui joue ici un rôle important. Le même instrument introduit une nouvelle variante du thème cyclique. Elle passe d'un instrument à l'autre et finit par chanter avec force au premier violon, dans un sentiment très passionné. La reprise abrégée de la première partie se meurt en pianissimo.

Le finale, Très modéré, puis Très mouvementé et avec passion, débute par une intro­duc­tion lente, en deux volets, sombre et quelque peu hésitante. Le premier, de caractère récitatif ne donne que la tête du thème cyclique. Le second volet est une montée en progression, brève et serrée, sur un ostinato en escalier de tierces chromatiques, débutant au violoncelle et s'accélérant peu à peu tout en gagnant en force, pour s'éteindre assez brusquement. Alors, au terme de ces trente mesures, débute le finale proprement dit, avec un thème volontaire, rude et décidé qui se développe avec intensité, et qui se heurtera à l'élément cyclique au cours d'une série de gradations puissantes et assez franckistes, inscrites dans le cadre d'une forme-sonate très librement traitée. Au centre du morceau se trouve une reprise du thème cyclique en double augmentation et en fortissimo passionné, d'une puissance sonore toute orchestrale et franckiste. La conclusion est brève et triomphale, coda-strette menée à toute allure, où le thème initial et fondamental du Quatuor retrouve une fois encore sa forme du scherzo.
[...]"

J'avais présenté cette interprétation du Quatuor Pascal il y a déjà bien des années, une restauration de l'édition sur le disque «Musical Masterpiece Society» MMS 53. Le disque avait toutefois des défauts, probablements des défauts de gravure et/ou de pressage. Entretemps j'ai pu obtenir une digitalisation du disque vinyle rouge «Chamber Music Society» CM-10 - un disque certes assez griffé, mais qui ne présente pas les défauts du MMS-53 -, d'où cette nouvelle restauration.

Selon la page Pristine audio PACM 031 du site d'Andrew Rose (voir sous «Full Track Listing»), il pourrait s'agir d'un enregistrement fait vers 1948 - donc du temps des 78tours -, mais qui ne fut publié que vers 1952 sur ce disque «Chamber Music Society» CM-10 respectivement sur le disque «Musical Masterpiece Society» MMS 053 - dont la parution est mentionnée dans le 3e supplément du WERM couvrant la période janvier 1953 au 31 décembre 1955, en page 133.

Au verso du disque «Chamber Music Society» CM-10 se trouvent deux sonates de Claude Debussy:

 ➣ Sonate pour flûte, alto et harpe, L 137, Christian Lardé, Colette Lequien, Marie-Claire Jamet
 ➣ Sonate pour violon et piano, L 140, Oliver Colbentson, Ernest Ulmer

Voici donc...

Claude Debussy, Quatuor à cordes en sol mineur op. 10, L 85, Quatuor Pascal (Jacques Dumont, Maurice Crut, violons, Léon Pascal, alto, Robert Salles, cello)

   1. Animé et très décidé                               06:20 (-> 06:20)
   2. Assez vif et bien rythmé                           03:56 (-> 10:16)
   3. Andantino, doucement expressif                     08:10 (-> 18:26)
   4. Très modéré - Très mouvementé et avec passion      07:26 (-> 25:52)

Provenance: disque «Chamber Music Society» CM-10

que vous pouvez obtenir en...

pour un téléchargement libre

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