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Hans PFITZNER, un portrait datant d'env. 1937, photographe inconnu
Wilhelm FURTWÄNGLER, date et photographe inconnus

Hans PFITZNER
Préludes des 3 actes de la légende musicale „Palestrina“
Orchestre Philharmonique de Berkin
Wilhelm FURTWÄNGLER
10 juin 1949, «Staatstheater» de Wiesbaden

Hans Pfitzner prit pour source de son oeuvre „Palestrina“ die «Geschichte der Musik» d’August Wilhelm Ambros, tome III, «im Zeitalter der Renaissance bis zu Palestrina», ebd. 1868 (diverses éditions sont disponibles sur archive.org, voir à partir de cette page); pour la Contre-Réforme et le Concile de Trente, il s’est référé essentiellement aux grandes histoires du Concile de Paolo Sarpi (1619) et de Pietro Pallavicino (1664). Il écrivit le livret lui-même, en prenant des libertés poétiques qui ne correspondent pas aux faits historiques. Pfitzner s’occupera de ce sujet pendant environ quinze ans. La rédaction du texte s’étendit de la fin 1909 à août 1911, la composition musicale, avec des interruptions, de janvier 1912 à juin 1915. La première fut donnée le 12 juin 1917 au Théâtre du Prince-Régent de Munich sous la direction de Bruno Walter.

Hans PFITZNER, lieu, date et photographe inconnus
Hans PFITZNER, lieu, date et photographe inconnus
"[...] «Comme ce modernisme de l’esprit, tous les raffinements de ce remue-ménage prôné se combinent d’une façon absolument organique avec tout ce qu’il y a d’atmosphère musicale dans cette partition, tout ce qui évoque une humilité primitive, le Moyen Age, la parcimonie, le souffle d’outre-tombe, les cryptes, les squelettes!» Ainsi caractérise Thomas Mann la légende musicale «Palestrina» dans ses «Betrachtungen eines Unpolitischen». [...] Chacun des trois actes est introduit par un prélude qui illustre, par les moyens de l’orchestre, les événements qui se déroulent à l’intérieur de l’opéra et qui font écho de façon très personnelle à la lutte de son créateur - Palestrina comme alter ego de Hans Pfitzner. [...]" Peter P. PACHL dans une traduction de Roger CLÉMENT.

"[...] Les préludes des trois actes de la légende musicale «Palestrina» renferment des motifs fondamentaux et la signification de l'ouvrage scénique de Hans Pfitzner[...]. À l'exemple du compositeur de la Renaissance Giovanni Pierluigi da Palestrina, dont il stylise dans l'esprit romantique le personnage, Pfitzner présente non seulement sa propre théorie de l'artiste autonome, ne devant rien qu’à son inspiration, mais aussi la doctrine du philosophe Arthur Schopenhauer, selon lequel il est possible à l’homme de s'élever dans ses créations intellectuelles et artistiques au-dessus de la réalité régie par la volonté forcenée d’affirmation de soi-même.

C'est du monde en tant qu’«idée», en tant que possibilité spirituelle supérieure, que traite le prélude en trois parties du premier acte. Quatre flûtes et soli d'instruments à cordes amènent dans un ré mineur de teinte modale le thème archaïsant de Palestrina qui, après un thème épisodique des premiers violons, est repris dans une orchestration enrichie.

C'est «Mit Wucht und Wildheit» (avec violence et fougue) que fait irruption aux cuivres, par-dessus des noires agitées et jouées aux instruments à cordes, le prélude de l’acte du Concile: il symbolise le monde réel, dicté par la volonté égoïste, représenté dans l'exemple des querelles du Concile de Trente. Les dignitaires ecclésiastiques qui en viennent ici à se prendre aux cheveux sont dépeints dans des thèmes tantôt d’une pompeuse ampleur de gestes, tantôt d'une furieuse brutalité — contraires absolus du personnage de Palestrina, silencieux et plongé dans ses réflexions.

Le troisième acte constitue un dénouement dans la résignation et la douceur. Une inspiration venue de plus haut permet à Palestrina de composer cette messe qu'on exige de lui et dont il ne se sentait plus la force. Les cordes en sourdine amorcent «Langsam, sehr getragen» (lentement, très soutenu) une mélancolique mélodie en si bémol mineur qui se change en tendres thèmes de clarinette dérivés des motifs d’Ighino, qu'une touchante affection lie à son père Palestrina. L’harmonie s’éclaircit en modulant vers si bémol majeur: paix, réconciliation, résignation, tombée de la nuit.
[...]" Karl SCHUMANN dans une traduction de Jacques FOURNIER

Chacun de ces préludes est conçu de manière à constituer une entité concertante autonome. Joués ensemble - comme dans le concert présenté ci-dessous - ils forment un splendide poème symphonique en trois volets.

Wilhelm FURTWÄNGLER, lieu, date et photographe inconnus
Wilhelm FURTWÄNGLER, lieu, date et photographe inconnus
Les enregistrements proposés sur cette page proviennent d'un concert de l'Orchestre Philharmonique de Berlin sous la direction de Wilhelm FURTWÄNGLER, donné dans le «Staatstheater» de Wiesbaden le 10 juin 1949, sauvegardé dans les archives de la Radiodiffusion de Hesse. Les trois préludes ouvraient ce concert, qui se poursuivait avec la symphonie No 40 de Mozart et la 4e symphonie de Brahms.

Voici donc...

Hans Pfitzner, Préludes des 3 actes de la légende musicale „Palestrina“, WoO 17, Orchestre Philharmonique de Berkin, Wilhelm Furtwängler, 10 juin 1949, «Staats­theater» de Wiesbaden

   1. Prélude Acte 1 - Ruhig (Andante)             08:16 (-> 08:16)
   2. Prélude Acte 2 - Mit Wucht und Wildheit      06:10 (-> 14:26)
   3. Prélude Acte 3 - Langsam, sehr getragen      07:42 (-> 22:08)

Provenance: Radiodiffusion, Hessicher Rundfunk HR

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Prélude Acte 1 - Ruhig (Andante)
2. Prélude Acte 2 - Mit Wucht und Wildheit
3. Prélude Acte 3 - Langsam, sehr getragen


Hans PFITZNER, un portrait datant d'env. 1937, photographe inconnu
Hans PFITZNER, un portrait datant d'env. 1937, photographe inconnu
Wilhelm FURTWÄNGLER, date et photographe inconnus
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