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Sergei PROKOFJEW
Sonate pour piano No 3 en la mineur, Op. 28
Xenia PROCHOROWA
8 février 1957

Le 8 février 1957, Xenia PROCHOROWA enregistra des oeuvres de Peter TSCHAI­KOW­SKY (Dumka Op. 59), Sergej PROKOFJEW (Sonate Op. 28), Sergej RACHMANINOW (4e et 6e pièces des Études Tableaux, op. 39) et Alexander SKRJABIN (Sonate No 4 op. 30), qui furent publiés sur ce petit disque 25“ Imperial ILP 157:

Sur la seconde oeuvre publiée au recto de ce disque... Sergej Prokofjew composa sa troisième sonate - en la mineur, Op. 28 - en 1917. Elle est sous-titrée „D'après des vieux cahiers“, Prokofjew l'ayant composée à partir d'esquisses de 1907. Le compositeur la donna en première audition le 15 avril 1918 à Petrograd.

Elle est en un seul mouvement divisé en plusieurs sections enchainées. Une pré­sen­ta­tion traduite des excellentes notes de Harry HALBREICH publiées en anglais dans l'album Musical Heritage Society Inc. MHS 3034/5/6/7:

«« L'année 1917 fut l'une des plus productives de toute la vie de Prokofjew. Il y termina son premier concerto pour violon, sa célèbre Symphonie classique et sa cantate „Sept, ils sont sept“; il commença son troisième concerto pour piano et son opéra „L'amour des trois oranges“; enfin, en retournant à ses vieux carnets de croquis du Conservatoire, il y puisa la matière de deux nouvelles sonates pour piano, la troisième et la quatrième.

La troisième sonate, écrite au printemps 1917, est le résultat d'un remaniement d'une des six sonates de son adolescence, datant de 1907. Après avoir terminé la deuxième sonate, Prokofjew écrivit pour piano solo les Dix pièces, op. 12, les Sarcasmes, op. 17, et les Visions fugitives, op. 22. Il travailla habilement sur son oeuvre antérieure, dont il écrivit: „En ce qui concerne la version de 1907, j'ai rendu la technique plus pianistique, plus élaborée; j'ai quelque peu modifié le développement et la récapitulation, mais j'ai laissé le plan d'ensemble inchangé“. Le programme de l'écriture instrumentale est particulièrement remarquable dans la magnifique coda, qui est presque entièrement nouvelle. En outre, la tension dramatique de la nouvelle version reflète parfaitement l'atmosphère révolutionnaire de la Russie en ce printemps 1917. Ce seul mouvement, une sonate allegro à la fois ample et concise, riche en contrastes et rigoureusement unifiée dans sa structure et ses idées, exprime admirablement le «Sturm und Drang» d'un compositeur de vingt-six ans. Moins virtuose que la sonate précédente et sans latitude pour l'ironie ou le grotesque, elle s'avère clairement plus symphonique dans sa portée. Cependant, le langage des deux oeuvres n'est pas fondamentalement différent; toutes deux sont caractérisées par des rythmes en triolets, des progressions contra­pun­tiques et la combinaison d'un diatonique pur avec des altérations libres et des „fausses“ notes fortement dissonantes.

Le tempo principal est Allegro tempestoso (4/4 ou 12/8). Une introduction martiale écrasante - un geste de défi juvénile - précède l'exposition du premier thème, qui est une marche hâtive, énergique et impulsive. Toute l'ouverture, avec ses grands sauts intervallaires, respire une vitalité explosive. Un pont très chargé conduit à une accalmie, à la fin de laquelle (un point de pédale) s'élève la mélodie merveilleusement lyrique - si russe! - du second thème, également en la mineur, mais plus lentement (Moderato, semplice e dolce), sur un accompagnement ondulant qui intensifie son caractère onirique.

Mais soudain, la tornade sauvage du développement (Tempo primo, fortissimo, feroce) fait irruption, métamorphosant tous les thèmes en un conflit martial hautement dramatique, dont l'élan énergique atteint la puissance d'un tutti orchestral. Sur ce sommet, il s'interrompt brusquement, ne laissant qu'un mi longuement retenu, pianissimo. Puis un mystérieux bourdonnement de triolets de croches, progressivement accéléré (mais sans crescendo!), marque le début de la réexposition entièrement révisée, qui évite de reprendre entièrement le premier thème et commence à la place par le passage du pont. Enfin, le thème lyrique tant attendu revient sous une forme déguisée (Poco piu mosso), transformé en un staccato mystérieux et inquiet qui se combine au rythme agité de la basse. C'est le début de la coda, dans laquelle les énergies trop longtemps refoulées sont libérées dans la précipitation d'une conclusion flamboyante en larges traits - le triomphe de la jeunesse et de son arrogance. »»

Le disque utilisé pour cette restauration provient de la collection de Harry Schultz, qui en a effectué lui-même le transfert numérique et m'a envoyé le fichier pour restaurer l'enregistrement et vous le présenter: je le remercie pour sa grande générosité

Sergei Prokofjew, Sonate pour piano No 3 en la mineur, Op. 28, Xenia Prochorowa, 8 février 1957

        Allegro tempestoso - Moderato - Allegro tempestoso - Moderato -
         Piu lento - Piu animato - Allegro - Poco piu mosso              09:02

Provenance: Imperial ILP 157

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