Sur la Sonate „Arpeggione“ en la mineur, D 821, de Franz SCHUBERT, traduit des notes de Richard C. BURNS publiées au verso de la pochette du disque OVERTONE OV 17:
«« Si l'on se souvient aujourd'hui de la Sonate „Arpeggione“ de Franz Schubert, c'est uniquement parce que Schubert écrivit une sonate pour cet instrument, qui est entretemps devenu l'un des joyaux du répertoire des violoncellistes.
L'„Arpeggione“ possédait six cordes, était fretté et accordé comme une guitare et était joué avec l'archet comme un violoncelle. Il fut inventé en 1824 par Johann Georg Staufer, de Vienne, et le violoncelliste Vincenz Schuster, probablement son seul interprète professionnel, écrivit un tutoriel pour cet instrument, qui fut publié à Vienne par Antonio Diabelli. L'instrument ne connut aucun succès et la seule oeuvre importante écrite pour lui est cette sonate que Staufer ou Schuster, ou les deux, commandèrent à Schubert en 1826.
L'arpeggione était accordé en mi, la ré, sol, si, mi mineur et l'on peut donc s'attendre à ce que l'étendue de l'écriture de Schubert pour cet instrument soit bien supérieure à ce qui est confortable pour le violoncelle, accordé en do, sol, ré, la. La transcription sonne donc différemment de toute autre oeuvre pour violoncelle. Pratiquement toutes les notes sont en clef de sol, et il y a beaucoup de jeu en haut de la corde de la, là où les problèmes de tonalité et d'intonation sont les plus difficiles. Cependant, c'est une oeuvre que presque tous les violoncellistes importants jouent et, lorsqu'elle est interprétée par un violoncelliste capable de surmonter les difficultés avec la beauté mélodique et tonale et le sens de l'aisance requis par la musique, et avec l'élan nécessaire, elle peut constituer une expérience d'écoute gratifiante et délicieuse.
Une analyse formelle approfondie d'une oeuvre aussi mélodieuse et insouciante n'est guère nécessaire. Le premier mouvement est de forme sonate, avec un moment de drame dans le développement, réalisé avec une aisance et une économie de moyens qui témoignent d'un toucher de maître. Dans l'adagio, le passage de violoncelle en forme de récitatif nous prépare à une répétition de la mélodie d'ouverture, et nous sommes surpris de découvrir qu'il nous a astucieusement conduits au début du finale en forme de divertissement, un mouvement effervescent avec l'esprit de la chanson et de la danse viennoises. Tout au long de la sonate, on retrouve le caractère distinctif et inimitable de l'un des maîtres les plus attachants, mais aussi les plus profonds, de l'art musical. »»
La Sonate „Arpeggione“ en la mineur, D 821, de Franz SCHUBERT est ici interprétée par Aldo PARISOT au violoncelle et Leopold MITTMAN au piano. Je n'ai pas encore pu dater exactement la prise de son: elle est de 1958 ou antérieure, la publication du disque Overtone 17 ayant été annoncée dans l'«Index of record reviews» publié par Kurt MYERS, en page 131 du «Vol. 16, No. 1 (Dec., 1958), pp. 85-140» - qui mentionne plusieurs compte-rendus (* High Fidelity Magazine 7-58 pages 52-53; + HiFi &Music Review 9-58 page 85; + The New Republic 11-24-58 p20 (Chopin); * New York Times 8-31-58 pX14 - symboles: *=adéquat, +=excellent).