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Hermann GOETZ
Concerto pour piano et orchestre No 2, Op. 18
Paul BAUMGARTNER, piano
Orchestre Radio-Beromünster
Erich SCHMID

Hermann GOETZ est né le 7 décembre 1840 à Königsberg, en Prusse orientale, ville natale d'E.T.A. Hoffmann, Otto Nicolai et Adolf Jensen. À l'âge de 17 ans, il commence à étudier la musique, d'abord avec Louis Kohler dans sa ville natale, puis de 1860 à 1862 au Conservatoire Stern de Berlin, où il apprend le contrepoint et la composition avec Hugo Ulrich, la direction d'orchestre avec Julius Stern et le piano avec Hans von Bülow, dont il reçoit une recommandation élogieuse. Après avoir commencé à se produire en public à l'âge de 18 ans, Goetz devient organiste de l'église municipale de Winterthur, succédant à Theodor Kirchner, devenu chef d'orchestre de l'orchestre de Zürich. En 1865, il noue des relations étroites avec Johannes Brahms et Joseph Victor Widmann, nouvellement nommé pasteur à Veltheim. À Bâle, il renoue avec Hans von Bülow qui lui apporte un soutien vigoureux. Dans une lettre adressée à Joachim Raff, Bülow décrit la musique de Goetz comme „très mûre, saine, originale et harmonieuse“.

Après avoir épousé Laura Wirth, originaire de Winterthur, Goetz, en plus de son travail d'organiste, se lance dans une carrière plus variée en tant que professeur, chef d'orchestre, pianiste de concert et musicien de chambre. Après des débuts couronnés de succès à Bâle, il reçoit de nombreuses invitations à Zürich et ailleurs. Oskar Kahl, chef de l'Orchestre de la Tonhalle de Zürich, et Friedrich Hegar deviennent ses partenaires dans un trio. En 1870, il s'installe à Zürich, où il est également critique pour la Neue Zürcher Zeitung de 1871 à 1873.

La grande diversité de ses activités professionnelles, toutes exercées avec le plus grand sérieux, lui valut un succès considérable, et son attitude amicale et sans prétention fit de lui une personnalité respectée et appréciée.

Cependant, ses activités s'avérèrent trop pénibles pour Goetz, qui souffrait d'une maladie pulmonaire depuis l'âge de 14 ans, et le contraignirent à prendre une retraite anticipée. À partir de 1874, il consacre toute son énergie à la composition. Il assiste au succès de sa Symphonie en fa majeur et de son opéra „La Mégère apprivoisée“. Un deuxième opéra, „Francesco da Rimini“, reste inachevé lorsque Hermann Goetz décède le 5 décembre 1876, âgé de seulement 36 ans.

Hermann GOETZ fait partie de ces compositeurs allemands qui eurent le destin de vivre “dans l'ombre des géants“, luttant sans relâche pour affirmer leur identité dans un monde où Mendelssohn et Schumann représentaient la “vieille génération“ et Brahms un contemporain hors pair. Quant à Wagner, son influence sur Goetz fut négligeable, même si ce dernier semble avoir eu une certaine estime pour le compositeur plus âgé. Il est d'autant plus remarquable que Goetz, malgré sa timidité et sa modestie naturelles, ait su suivre sa propre voie qui, dans „La Mégère apprivoisée“, a abouti à l'un des plus beaux trésors de l'opéra comique romantique allemand. Dans ses oeuvres instrumentales, Goetz parle le langage du romantisme tardif, un langage qui vise à transmettre des ambiances poétiques plutôt que des effets saisissants. Ses oeuvres ne sont pas de la “musique à programme“ au sens où on l'entendra plus tard, mais elles témoignent néanmoins de l'importance de la nature dans l'inspiration du compositeur. Goetz aimait beaucoup la campagne autour de Zürich, en particulier la pittoresque vallée du Klöntal, où il passa de nombreux étés à travailler à Richisau. Son amour de la nature et de la campagne transparaît dans la ravissante „Ouverture printanière“ pour grand orchestre, op. 15.

Le Concerto pour piano en si bémol majeur, op. 18, fut écrit en 1867 et donné en première audition, avec le compositeur comme soliste, à Bâle le 1er décembre de la même année, puis repris à Zürich le 22 décembre 1868 et à Berne le 26 mars 1870. Hans von Bülow appréciait beaucoup cette oeuvre, qui fut publiée en 1880, et Willy Rehberg en devint plus tard le défenseur, la jouant fréquemment et avec délectation. Bien qu'elle ne soit pas une pièce de virtuosité, la partie solo comporte des défis considérables dont la résolution exige un art et une maîtrise exceptionnels. Malgré le mépris du compositeur pour la bravoure superficielle, l'oeuvre contient des moments d'une brillante ampleur et d'un charme irrésistible. Sa clarté de forme attachante, son élégance séduisante et ses sonorités émouvantes semblent renvoyer à Mozart dans une mesure bien plus grande que d'autres oeuvres écrites à cette époque. Au lieu de se complaire dans des explosions émotionnelles, le concerto s'efforce de rendre hommage au lyrisme classique.

Goetz avait le respect classique de l'économie, et malgré l'ampleur et le caractère généralement expansif du premier mouvement du concerto (Mässig bewegt), il fait beaucoup avec peu. Le soliste entre à la suite d'une brève fanfare orchestrale et présente le motif court, concis et distinctif qui sera le sujet principal. L'orchestre et le piano s'attachent principalement à cette idée pendant les treize minutes qui suivent, la traitant tantôt avec sévérité, tantôt avec douceur, et laissant ainsi au piano toute latitude pour s'épanouir librement. La récapitulation commence au moment où les fanfares de l'orchestre reviennent; à la fin de cette section, on trouve la cadence habituelle pour le soliste, suivie d'une brève coda. Le deuxième mouvement s'enchaîne, sans pause.

Dans ce mouvement lent (Mässig langsam), Goetz fait de belles choses avec le hautbois et les cors, et dès le début il laisse entrevoir ce qui va suivre: des rêveries dans les bois cèdent la place à un lent et noble appel de chasse dans les cors, contrebalancé par une contre-mélodie au hautbois. Nous sommes certains que nous entendrons davantage ces deux instruments au cours de ce mouvement, et c'est bien le cas. Le thème principal du piano est une phrase tranquille et limpide qu'il partage bientôt en dialogue avec le hautbois. La partie centrale du mouvement comporte diverses digressions douces qui s'éloignent de ce thème; lorsqu'il revient, le piano poursuit sa conversation avec le hautbois avant que l'orchestre au complet et le soliste ne mènent le mouvement à sa conclusion.

Le finale (Langsam - Lebhaft - Langsam), qui s'ouvre sur une introduction lente, prend son envol avec l'arrivée de la section rapide et du motif principal, vigoureux, distinct et rythmé. Celui-ci subit de nombreuses transformations d'atmosphère et de couleur, dont la plus notable est le passage lent et lyrique vers la fin du mouvement. Cette section se termine par un solo de hautbois, puis le piano prend le relais pour un final triomphal.

Traduit des notes de Peter Otto SCHNEIDER et de Shirley FLEMING publiées au verso des pochettes des disques Genesis GS 1010 et Candide CE 31076.

Erich SCHMID dirige ici l'Orchestre de Radio Beromunster, avec Paul BAUMGARTNER en soliste. Cette prise de son date d'au plus tard 1964, étant donné qu'elle parut sur le recto du disque CTS 35 enregistré pour la „Communauté de Travail pour la Diffusion de la Musique suisse“ et publié pour marquer l'Exposition Nationale de 1964:

        1. Mässig bewegt                           -> env. 16:26
        2. Mässig langsam - attacca         26:27 (-> 26:27)
        3. Langsam - Belebter - Lebhaft     12:18 (-> 38:45)

Provenance: Radiodiffusion

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. Mässig bewegt, 2. Mässig langsam - attacca


3. Langsam - Belebter - Lebhaft