Max REGER
Variations et fugue sur un thème de Mozart, op. 132
Orchestre Symphonique de la «Norddeutscher Rundfunk»
Hans SCHMIDT-ISSERSTEDT
9 au 13 novembre 1970
Les Variations sur un thème de Mozart de Max Reger sont certainement l'une de ses oeuvres orchestrales les plus connues. Cela n'est pas seulement dû au thème de variation presque populaire du premier mouvement „Andante grazioso“ de la sonate pour piano KV 331 de Wolfgang Amadeus Mozart. Ces variations et cette fugue sur un thème musical véritablement apollinien constituent également l'un des exemples les moins problématiques et les plus aimables de l'oeuvre de Reger.
La composition des Variations sur un thème de Mozart date de 1913, alors que Reger, directeur de l'orchestre de la cour de Meiningen, se remettait d'une dépression due à sa double charge de composition et de direction d'orchestre.
Max Reger, le maître des variations pour piano sur des thèmes de Bach, Telemann et Beethoven ainsi que des grandes variations de Hiller pour orchestre, a clairement privilégié la variation dans son oeuvre presque indéniablement vaste et riche en formes. Sa prédilection pour les moyens artistiques polyphoniques et les formes de composition rigoureuses témoigne d'un esprit poussant à l'attachement et au retour aux sources. Mais le contenu de ces formes d'oeuvres orientées vers l'héritage des anciens est encore largement une musique d'avenir, caractérisée par le processus inexorable d'une différenciation toujours plus grande de l'expression et de la matière musicale. Cette situation incite à la variation. Lier une pensée musicale étrangère à une forme qui signifie à la fois liberté et loi: tester sa propre force à l'occasion d'une telle tâche pourrait signifier un accomplissement créatif “entre les temps” de l'histoire de la musique.
Les Variations sur un thème de Mozart en sont la preuve. Reger s'est rendu la tâche d'autant plus difficile que le thème bien connu de Mozart sert déjà de base à des variations, qui sont toutefois fortement déterminées par l'écriture pianistique.
Dans l'oeuvre orchestrale de Reger, la couleur instrumentale changeante joue nécessairement un rôle principal, dès l'exposition du thème, à l'orchestration simple et pourtant particulière. Les huit variations qui suivent sont disposées en un arc ascendant qui s'incurve constamment.
Max Reger part de la technique de variation purement figurative selon un modèle plus ancien, c'est-à-dire de la réécriture de l'idée conservée pour l'essentiel sans changement. La forme du thème est ensuite de plus en plus décomposée et son caractère réinterprété. Les deux avant-dernières variations remettent certes l'accent sur l'aspect initial, mais la huitième et dernière variation est une fantaisie libre dans le cadre d'un mouvement adagio. Le terrain est ainsi préparé pour la double fugue de grande envergure (sur un thème gracieux pour violon et un thème chantant pour clarinette), qui place finalement le thème original de Mozart dans la lumière transfigurante d'une conclusion amplifiée de manière hymnique. Traduit d'un texte publié au verso de la pochette du disque Heliodor 2548 103 (auteur non crédité).
1. Thema: Andante grazioso -> 02:22
2. Var. I. L'istesso tempo -> 04:54
3. Var. II. Poco agitato -> 06:19
4. Var. III. Con moto -> 07:08
5. Var. IV. Vivace -> 08:28
6. Var. V. Quasi presto -> 09:19
7. Var. VI. Sostenuto (quasi adagietto) -> 11:03
8. Var. VII. Andante grazioso -> 13:08
9. Var. VIII. Molto sostenuto -> 22:29
10. Fugue: Allegretto grazioso -> 32:27