Les „Variations concertantes sur un thème de Beethoven“ pour piano et orchestre, conçues pour la main gauche, sont basées sur un thème inhabituel du Scherzo et du Trio de la Sonate "Printemps" pour violon et piano de Beethoven, op. 24 en fa majeur, dans lequel le violon imite en plaisantant le thème staccato du piano. Franz SCHMIDT les composa en 1923 pour le pianiste Paul WITTGENSTEIN, qui avait perdu son bras droit la guerre. C'est toutefois la révision pour deux mains de Friedrich WÜHRER qui s'est imposée dans les concerts.
L'oeuvre, d'une trentaine de minutes, écrite dans un langage tonal de la fin du romantisme, se compose de sections liées entre elles. Schmidt manipule avec ingéniosité l'alerte mélodie de Beethoven; dès la première phrase de l'oeuvre, il élargit le sujet sur le plan tonal, rythmique et harmonique. Il offre de nombreux contrastes entre les variations, proposant une interprétation colorée du motif sur un accompagnement de danse (Tempo di Bolero) jusqu'à la gravité de l'arrangement fugué vers la fin du concerto.
Les variations débutent par une introduction romantique pleine d'ambiance, puis le thème proprement est présenté de manière classique dans le second mouvement. Franz Schmidt s'inspire habilement de Beethoven et confronte d'abord la partie solo aux seules cordes. Peu à peu, le “ton classique” s'atténue et l'auditeur découvre le véritable langage musical de Schmidt à partir du troisième mouvement.
Dans l'enregistrement proposé ici (une prise de son de la Radio Autrichienne que je n'ai pas encore pu dater), Robert HEGER dirige l'Orchestre Symphonique de la Radio de Vienne, le soliste est Friedrich WÜHRER:
01: Langsam
02: Thema (Scherzo): Allegro vivace
03: Ruhig fliessend
04: Lebhaft, doch nicht zu schnell (Tempo di Bolero)
05: Sehr langsam
06: Langsam
07: Sehr lebhaft
08: Sehr ruhig
09: Mässig bewegt
10: Sehr lebhaft
11: (Fugato) 29:16
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