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Ernest BLOCH en automne 1920 à Cleveland, lors de l'inauguration du Cleveland Institute of Music qu'il venait de fonder, publiée dans l'ouvrage de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée”, 2e volume
Page de couverture du 2e volume de l'ouvrage de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée” publié chez Slatkine

Ernest BLOCH
Quintette No 1 pour piano et cordes, Op. 33, B 43
Rudolf am BACH, piano
Quatuor à cordes de WINTERTHUR
(Peter RYBAR, Clemens DAHINDEN, violons,
Heinz WIGAND, alto, Antonio TUSA, violoncelle)
13 septembre 1963, Studio de la radio à Zurich
Ce premier quintette fut écrit de décembre 1921 à mars 1923 à Cleveland, pendant la période où le compositeur dirigea l'Institut de Musique de cette ville. Le manuscrit original est conservé à la Library of Congress de Washington D.C.; il porte la signature du compositeur et la mention “Cleveland, Ohio, 27 mars 1923”. Ce premier quintette fut donné en première audition le 11 novembre 1923 à New York (Klaw Theatre), sous les auspices de la “League oft Composers”, par le pianiste Harold Bauer et le Quatuor Lenox, auxquels il est dédié.

La première audition en Suisse fut donnée le 2 février 1925 à Genève, par le Quatuor Pro Arte et la pianiste Edith Hentsch-Humbert.

L'oeuvre est l'aboutissement de toute la phase créatrice qu'ouvrait le Premier Quatuor (1916), et sans doute le sommet absolu de sa musique de chambre, de pair avec le Deuxième Quatuor de 1945.

Cité d'une correspondance avec Alex Cohen, ami d'Ernest Bloch, publiée dans l'ouvrage de Joseph Lewinski et Emmanuelle Dijon “Ernest Bloch - Sa vie et sa pensée” publié chez Slatkine, 2e volume, pages 421 à 425:

"[...] Bloch affirme qu'il n'avait aucun programme en tête quand il commença le quintette.

Le premier mouvement Agitato: Son inspiration est purement musicale, dictée par des forces obstinées et pleines d'énergie. Le compositeur croit se souvenir que le motif du début était un thème qu'il fredonnait dans sa jeunesse, exprimant un sentiment de révolte contre une autorité arbitraire. (...)

Le deuxième mouvement Andante Mistico: C'est un merveilleux mouvement lent, mystérieux, rêveur et fantastique. Il comprend, en grande partie, des éléments déjà entendus dans le mouvement précédent. C'est le vieux rêve d'horizons lointains, d'îles magiques du Pacifique qui a si souvent hanté Bloch. (...) Inconsciemment, la scène a pris forme d'elle-même et c'est seulement quand Bloch s'est attaqué à la première ébauche inachevée, (interrompue en raison de la maladie et des charges importantes que lui imposait la direction de l'Institut de Cleveland), qu'il s'est rendu compte qu'il était entraîné, une fois de plus, vers le Pacifique.

Le troisième mouvement Allegro Energico: Il a surgi dans son esprit avec la trans­for­mation impétueuse du motif du début dans les basses du piano, et cette fois c'était vraiment et consciemment "Polynésie en vue!" (...) C'est probablement cet élan vers le pays de la "barbarie" qui a dicté le final."
[...]"

Une courte description citée du “Guide de la musique de chambre” publié sous la direction de François-René Tranchefort:

"[...] L'AGITATO initial commence par le sombre tourbillon des cordes dans le grave (avec quarts de ton à fonction tant mélodique que de couleur), dont se dégage graduellement au piano le thème principal, cyclopéen, tout en larges intervalles, quartes, quintes et tritons: Puis la mélodie se déploie, chante éperdument dans l’aigu des archets, se tend sans cesse, pour céder la place enfin à l’étrange deuxième thème, avec ses glissandos pâmés de quarts de ton à l’accent inoubliable, et son environnement d’appels d’oiseaux des tropiques dans l’aigu du violon (on les retrouvera dans toute l’oeuvre). Une progression restaure bientôt le tempo initial, et c’est le développement, qui introduit tout de suite un élément nouveau, en croches martelées, - ricanement chromatique, descendant lointain du thème qui ouvre le finale du Quatuor de César Franck. Il demeurera présent jusqu’à la fin du morceau, donc aussi pendant la réexposition, et assurera la brusque conclusion.

L'ANDANTE MISTICO (en la), à 12/8, s’enchaîne sans interruption. C'est une grande méditation d’une sérénité hautaine, orgueilleuse même, «au-dessus de la mêlée», se déroulant sur la scansion régulière des croches du piano, interrompue seulement durant deux intermèdes de caractère mystérieux et «exotique», - transformation de rêve d’éléments du premier mouvement, dont on retrouve les appels d’oiseaux. Mais les deux motifs de quatre notes dominant les parties principales à 12/8 proviennent de ce premier mouvement eux aussi: l’un affirmant la quarte et la quinte, l’autre, aux basses du piano, réitérant le choc sourdement dissonant de la quinte diminuée et de la tierce mineure.

Le colossal ALLEGRO ENERGICO est une nouvelle explosion de frénésie barbare, mais infiniment plus maîtrisée que dans la Sonate de 1920. Le rythme d’attaque (croche-quatre doubles croches-croche) servira aussi, plus de vingt ans plus tard, à lancer l'immense finale du Deuxième Quatuor. Une sorte de joie sauvage émane de tant d’énergie physique, s’affirmant dans un large chant à l’unisson (Barbarico) en ré mineur, qui ne sera pas repris, puis dans une sorte de fanfare provoquant des heurts bitonaux. Le centre du morceau est une nouvelle rêverie «exotique», où l’on retrouve quarts de ton et appels d’oiseaux dans un contexte d’harmoniques frémissants et mystérieux. Une reprise variée du début s’exalte en une strette vertigineuse aboutissant à un Allargando monumental, d’une puissance symphonique. Et c’est alors la lente détente (souvenir ultime des musiques «exotiques»), aboutissant à l’habituel épilogue lent (Calmo, puis Molto calmo) où toute la tension accumulée se résout enfin en une catharsis libératrice s’exprimant par une claire et simple cadence dominante-tonique d'ut majeur
[...]"

Le quatuor à cordes de Winterthur dans sa formation de 1949 à 1966 avec Peter RYBAR, 1er violon, Clemens DAHINDEN, 2e violon, Antonio TUSA, violoncelle et Heinz WIGAND, alto - Winterthurer Jahrbuch 1989, page 138

Ernest Bloch, Quintette No 1 pour piano et cordes, Op. 33, B 43, Rudolf am BACH, piano, Quatuor à cordes de WINTERTHUR (Peter RYBAR, Clemens DAHINDEN, violons, Antonio TUSA, violoncelle, Heinz WIGAND, alto), 13 septembre 1963, Studio de la radio à Zurich

   1. Agitato              -> 08:56
   2. Andante mistico      -> 19:32
   3. Allegro energico     -> 34:23

C'est grâce à la générosité de la SRG / SSR que nous pouvons - par l'intermédiaire de l'excellent site neo.mx3.ch - écouter ce remarquable document, embarqué ici en iframe:



Provenance: Radiodiffusion, neo.mx3.ch.