Georg Philipp TELEMANN
Ouverture (Suite) en ré majeur pour hautbois,
trompette, cordes et continuo, TWV 55:D1
Michel PIGUET, hautbois, Edward TARR, trompette
Eduard MELKUS, Ernst MAYER-SCHIERNING, violons I/II
Marianne MAJER, alto, Hannelore MÜLLER, violoncelle
Continuo: Otto STEINKOPF, basson,
Michael JAPPE, violoncelle, Manfred GRÄSER, contrebasse
Eduard MÜLLER, clavecin
( Membres de la Schola Cantorum Basiliensis)
August WENZINGER
19 au 21 janvier 1965
salle de concert de l'Église Neumünster de Zürich
Une courte présentation de la „Musique de Table“ de Georg-Philipp Telemann citée des notes de Stéphan PERREAU publiées en 1999 dans le livret du CD Naxos 8.553725:
"[...] C’est un Telemann sûr de ses effets et de son métier que l’on retrouve dans la Tafelmusik de 1733 — littéralement “Musique de table”. On a du mal, à notre époque moderne, à s’imaginer ce que pouvait être ce style de musique directement inspiré des musiques festives accompagnant les banquets et les réceptions. Nous sommes pourtant, ici, en plein XVIIIème siècle: la musique étant une composante naturelle de chaque instant de la vie, on trouvait donc logique de l’associer à la ripaille! Quel moment plus grisant et plus coloré que celui d’un banquet...
Michel-Richard de La Lande avait déjà, en France, composé une Musique pour les Soupers du Roi; musique grandiose, foisonnante et variée qui honorait en grande pompe les orgies d’un roi vieillissant. Si François Couperin, dans ses Goûts Réunis ne visait pas les mets de la table mais plutôt une juxtaposition des styles européens, Telemann compose ici un ensemble de trois recueils — Tafelmusik I, II et III — correspondant davantage aux festivités d'une Allemagne “kaléidoscopique”. Comme toujours chez lui, l’oeuvre n’est qu’un prétexte à l’exercice de style: la parfaite connaissance de Telemann pour i’instrumentarium de son époque étonne et ravit à la fois. Nous sommes en présence d’une illustration pertinente et exacte de la virtuosité des instrumentistes de Hambourg à cette époque. On y trouve presque tous les instruments utilisés à cette époque: cors, flûtes traversières, flûtes à bec, hautbois, violons, basses en tout genre, clavecin... le tout mené de main de maître. Les trois parties de cette Musique de table, suit un schéma bien précis et parfaitement cohérent. Les formations majeures du siècle s’y retrouvent: Ouverture “à la française”, Quatuor, Trio, Solo, Conclusion... D’ailleurs, mieux qu’un long discours, on lira le frontispice de l’oeuvre:
On connaît sans doute mieux la troisième production, souvent jouée, dans laquelle le hautbois profite d’un très beau solo et où les deux flûtes traversières se pâment au sein d’un trio parfaitement équilibré. Dans la première production [...], après le trio en mi bémol majeur traditionnellement en quatre parties — Affettuoso, Vivace, Grave, Allegro — où les deux violons se mêlent grâcieusement à la basse ronflante, la Sonata en si mineur est en fait un Solo dévolu à la flûte traversière. Au Cantabile en 6/4 — avec ses motifs amples et fuyants — répond un Allegro fiévreux, très virtuose, employant une flûte à la technique proche d’un violon. Le Dolce qui suit, mêle les grands arpèges décomposés aux motifs ascendants chantants. Un Allegro final, en 9/8, n’est qu’une Gigue déguisée, aux triolets fuyants et à peine coupés par des rhytmes inversés — croche/noire. La Conclusion en mi mineur, utilise deux flûtes traversières, deux violons, un alto et une basse, le temps de deux petits mouvements — Allegro et Largo — qui témoignent de l’esprit inventif de Telemann.
[...]"
Du 14 au 23 janvier 1965, dans la salle de concert de l'Église Neumünster de Zürich, furent enregistrées les diverses parties de la «Tafelmusik Produktion II», par les membres de de la Schola Cantorium Basiliensis sous la direction de August WENZINGER:
Les interprètes et leurs instruments:
Au début de la «Tafelmusik Produktion II» "[...] cette Ouverture typiquement française: Introduction fière et marquée précédant une Suite fuguée dans laquelle Telemann développe tout son talent d’architecte musical. La formation est ici hautbois, trompette, cordes et basse continue. Poussant l’exercice plus avant, Telemann propose quatre Airs aux tempos allant: Tempo giusto, Vivace, Presto, Allegro. Nous ne sommes pas loin des Feux d'Artifice Royaux d’un certain Händel ou même de la célèbre Wassermusik de Telemann lui-même. [...]" Stéphan PERREAU
1. Ouverture 11:56 (-> 11:56)