Haut de page
Retour sur la page d´accueil de mon site - OUVRE UNE NOUVELLE FENÊTRE)

Hector BERLIOZ
Le Carnaval romain, ouverture caractéristique, H 95, Op. 9
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
11, 13, 15 et 16 décembre 1964, Victoria Hall, Genève

Pour une courte présentation des neuf oeuvres du genre de l’ouverture de concert composées par Hector BERLIOZ, voir au début de cette page de mon site.

L'ouverture Le Carnaval romain d'Hector Berlioz est en majeure partie fondé sur deux thèmes de son opéra Benvenuto Cellini: le premier thème, andante sostenuto, emprunté à la cantilène de Cellini „Ô Térésa, vous que j’aime plus que ma vie“, est confié au cor anglais solo, suivi d'une orchestration subtile du duo Cellini/Térésa (altos/petits bois). Le deuxième thème est un rapide saltarello à 6/8 évoquant le Carnaval de Rome vers la fin du premier acte et donnant son titre à l'oeuvre. À noter la réexposition du premier thème en canon (fugato des violoncelles, altos, bassons, flûtes, hautbois, violons) sur le rythme d'accompagnement du saltarello. De toutes les ouvertures de Berlioz, c’est Le Carnaval romain qui dévoile le mieux les dons orchestraux brillants du compositeur.

L'oeuvre est dédiée au Prince de Hechingen-Hohenzollern et fut donnée en première audition le 3 février 1844 (salle Herz, Paris).

Un extrait d'un compte-rendu de l'époque, cité d'un texte intitulé «Deuxième concert de M.H.Berlioz (Salle Herz)» de Joseph d'Ortigue paru dans la revue «La France Musicale», 11 février 1844, pp.45-46 et disponible grâce à cette page de la banque de données du SAS-Space (lien direct sur le fichier pdf):

"[...] Le morceau important de ce concert a été une ouverture nouvelle sur des motifs de Benvenuto Cellini, intitulée le Carnaval Romain. Pourquoi pas? Beethoven a bien écrit jusqu’à quatre ouvertures sur son opéra de Fidelio. Je n’approuve pourtant pas la manie qu’ont certains compositeurs de rajeunir leurs guenilles. Mais aujourd’hui personne ne reprochera à M. Berlioz sa prédilection pour deux ou trois motifs de son oeuvre lyrique, car le Carnaval Romain est un chef-d’oeuvre de verve mélodique, d’orchestration, de coloris, de fantaisie spirituelle. Je ne crois pas que, depuis l’aventure de Méthul, qui eut la douleur de voir tomber à plat son opéra du Jeune Henri, après que la superbe ouverture que vous savez eut été bissée, je ne crois pas, dis-je, que depuis lors jamais ouverture ait été redemandée. Celle du Carnaval Romain l’a été avec acclamation.

Elle est cependant fort longue. L’auteur s’est servi pour l’andante du premier thème du trio de Benvenuto, et pour l’allegro du thème du Carnaval et dans le finale du premier acte. Mais ces deux thèmes présentent une physionomie toute nouvelle à cause de développemens, des rhythmes, des effets d’instrumentation auxquels ils ont donné lieu. L’ouverture est en la majeur. Après quelques mesures empruntées à l’allegro, arrive un point d’orgue sur la dominante mi; à cette note se joint la note sol naturel à la basse; second point d’orgue sur cette sixte. Nous voici en ut, et l’andante commence. La mélodie apparaît voilée, timide, au cor anglais, accompagnée d’un pizziccato des basses; une modulation amène la résolution en mi majeur. La mélodie passe aux altos plus articulée, plus en relief; mais l’arrangement des parties est tel, qu’en même temps que la première mesure des altos recommence la phrase, elle sert de conclusion à ce qui précède. Les violons, à leur tour, s’emparent de la mélodie dans le ton de la avec un rinforzando de tout l’orchestre, mille jeux de rhythmes piquants et une pédale intermédiaire de la trompette d’un charmant effet. L’allegro part comme un cheval dont on a longtemps réprimé l’impatience et auquel on lâche la bride. Les violons galopent pianissimo à six huit con sordini. Je n’aime pas ces gammes chromatiques exécutées en sens inverse par les flûtes et les hautbois. Il est trop visible que le compositeur a écrit ce passage pour donner le temps d’ôter les sourdines: alors éclate l’explosion du carnaval, de la danse enivrante, effrénée. La phrase est de cinq mesures, comptez bien. La loi de carrure est violée; mais la réponse est aussi de cinq mesures. Les partisans de la symétrie seront contents. Il est impossible de saisir tous les fils de cette intrigue aussi compliquée que savante. M. Berlioz, qui a l’entente des grands effets des masses, possède à un égal degré le génie des plus petits détails. Tout-à-coup l’orchestre s’éteint. Le pédale la grave résonne aux violons. Les bassons font entendre l’accord de si bémol; le trombone récite la mélodie de l’andante qui s’agence avec celle de l’allegro. La pédale la reparaît aux seconds violons, la mélodie de l’andante revient en fa aux cors, puis encore en la aux trombones; tout cela prépare la péroraison; l’orchestre est lancé à tout vitesse; les cuivres jettent au milieu de cette course impétueuse des accords de septième qui semblent éloigner la tonalité de la, laquelle reparaît brusquement, mais pourtant naturellement, et tout est terminé.
[...]"

Les 11, 13, 15 et 16 décembre 1964, dans le Victoria Hall de Genève, Ernest ANSERMET et son Orchestre de la Suisse Romande enregistrèrent - bien entendu pour le label Decca - toute une série d'oeuvres composées par Hector BERLIOZ:

-►   „Le Carnaval Romain“, Ouverture “caractéristique“, H 95, Op. 9
-►   Ouverture de „Béatrice et Benedict“, H 138
-►   „Le Corsaire“, Ouverture de concert, H 101b
-►   Ouverture de „Benvenuto Cellini“, H 101b
-►   „La Damnation de Faust“, H 111, Trois extraits symphoniques

Hector Berlioz, Le Carnaval romain, ouverture caractéristique, H 95, Op. 9, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest ANSERMET, 11, 13, 15 et 16 décembre 1964, Victoria Hall, Genève

  Allegro assai con fuoco - Andante sostenuto - Tempo I. Allegro vivace  09:31

Provenance: Decca LONDON CS 6439

Vous pouvez obtenir ma restauration ...

pour un téléchargement libre

1 fichier(s) FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP


En écoute comme fichier mp3 320 kbps