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Ernest ANSERMET écoutant un enregistrement, photo de presse DECCA, cliquer pour une vue agrandie
Mstislav ROSTROPOVITCH, 1963, photographe ??, lieu ??, cliquer pour une vue agrandie
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Benjamin BRITTEN
Symphonie pour violoncelle et orchestre, Op. 68
Mstislav ROSTROPOWITSCH
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
30 mars 1966, Victoria-Hall, Genève

Benjamin Britten est resté connu avant tout par ses opéras, son War Requiem, ses chansons, soit des partitions faisant intervenir la voix qu’il traite avec une aisance et une singularité fort marquées. Mais ce n’est bien sûr pas tout: Britten a laissé - entre autres - plusieurs oeuvres importantes dans lesquelles intervient le violoncelle, résultant en grande partie de ses relations privilégiées avec ses contemporains soviétiques: il ne s'est jamais laissé intimider par la Guerre froide. Violoncelle... On pense au premier chef à Mstislav Rostropowitsch auquel il fut lié par une grande amitié.

Cité d'un texte de Mervyn Cooke, dans une traduction de Marie-Stella Pâris, publié en 2013 dans le livret du CD Hyperion CDA67941 2:

"[...] La possibilité d’un nouveau concerto pour Rostropowitsch avait été évoquée, Britten écrivant au violoncelliste le 14 mars 1962 pour lui exprimer son regret d’avoir été entièrement pris par d’autres projets (principalement le War Requiem), mais ajoutant: «Je suis fermement décidé à en écrire un pour vous et nous pouvons au moins discuter de ce à quoi il ressemblera.» Le 6 juin, Rostropowitsch répondit: «Écrivez pour le violoncelle tout ce que votre coeur vous dit, peu importe la difficulté; l’amour que je vous porte m’aidera à maîtriser chaque note, même les plus impossibles.»[...]"

Benjamin Britten commença de composer sa nouvelle oeuvre début automne 1962 et envoya le premier mouvement à Rostropowitsch en novembre:

"[...] Dans sa note explicative, Britten observa: «Comme vous le voyez, c’est destiné à être une oeuvre assez longue; ce n’est que le premier des quatre grands mouvements — nettement en forme de symphonie; en fait, je me demande s’il ne vaudrait pas mieux l’appeler Sinfonia Concertante.» Le projet de jouer cette oeuvre au cours du voyage de Britten en Union soviétique en mars 1963 ne se concrétisa pas, ni la solution alternative d’une création au Festival d’Aldeburgh la même année, à cause de l’état de santé du compositeur comme du soliste. Lorsqu’il écrivit à Ekaterina Furtseva afin d’obtenir que Rostropowitsch puisse se rendre au Royaume-Uni pour la création projetée, Britten déclara, à propos de Rostropowitsch et de sa femme: «Mon admiration et mon amitié pour ces deux grands artistes soviétiques ne connaissent aucune limite et l’impact qu’ils ont sur notre public musical est irrésistible en raison de leur grand talent musical et de leurs charmantes personnalités.» [...]" (*)

Benjamin Britten ne put terminer la partition qu’en avril 1963. Il retourna en Union soviétique au début de l’année suivante et, au cours de ce voyage, en donna la première audition — le 12 mars dans la grande salle du Conservatoire de Moscou, bien entendu avec Rostropowitsch. La première audition britannique suivit le 18 juin, au Festival d’Aldeburgh.

L'oeuvre comprend quatre parties, à l'instar d'une symphonie, mais les deux derniers mouvements comportent une cadence au violoncelle. "[...] La Symphonie pour violoncelle et orchestre fut la première oeuvre orchestrale sur le principe de la sonate écrite par Britten en une vingtaine d’années et allait rester sa seule et unique oeuvre importante de musique symphonique absolue. Comme le suggère le titre, le soliste et l’orchestre sont traités sur un pied d’égalité d’un bout à l’autre de l’oeuvre, partageant tout le matériel mélodique important. Le premier mouvement commence par une introduction rhétorique du violoncelle, dans un style qui rappelle ce que le compositeur doit à Purcell, et ceci mène à une forme sonate simple où les rôles du soliste et de l’orchestre sont inversés à la réexposition. Le scherzo mystérieux (Presto inquieto) est un tour de force technique, chaque fragment mélodique et harmonique étant issu du même groupe de cellules thématiques; toutefois, malgré sa construction rigoureusement intellectuelle, ce mouvement possède une atmosphère angoissante et une intensité sans égal. Les influences baroques reviennent dans les rythmes doublement pointés de l’Adagio, et une version du thème principal du finale fait une apparition avant la cadence du soliste. La Passacaglia est de conception plus harmonique que mélodique, la séquence d’accords sur laquelle elle repose est annoncée par le soliste sous le solo de trompette initial. [...]" [*] cité d'un texte de Mervyn Cooke, dans une traduction de Marie-Stella Pâris, publié en 2013 dans le livret du CD Hyperion CDA67941 2

Mstislav ROSTROPOVITCH en 1963, D.R., photographe ??, lieu ??

L'enregistrement proposé ici provient du 12e concert de l'abonnement de la saison 1965-1966 donné au Victoria-Hall de Genève le 30 mars 1966 par l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d'Ernest ANSERMET, avec au programme:

   Carl-Maria von Weber, Ouverture d'Abu Hassan
   Benjamin Britten, Symphonie pour violoncelle et orchestre, op. 68
   Peter Tschaikowski, Variations sur un thème rococo, op. 33
   Claude Debussy, «Ibéria», 2e des «Trois Images» L 122

Le concert fut un triomphe pour Mstislaw ROSTROPOWITSCH:

"[...] Le violoncelliste Mstislav Rostropovitch a remporté hier soir un succès sans précédent, comme il est rarissime d'en voir remporter par un violioncelliste et même un grand pianiste ou violoniste. Rostropovitch exerce — et on le savait déjà — une véritable fascination sur le public, fascination qui tient d'abord à des qualités techniques invraisemblables, tant elles dominent avec une aisance et une infaillibilité totales tous les problèmes les plus ardus que présente le violoncelle. Mais en plus — qu'il s'agisse de l'action de la main gauche ou de celle de l'archet — Rostropovitch confère à ces éléments techniques eux-mêmes une étonnante dimension: traits d'une justesse et d'une netteté absolues, variété et mobilité extrême du vibrato, légèreté et plénitude du son, un son qui atteint à une rare puissance, sans jamais craquer (comme c'est si facilement le cas au violoncelle). Mais il y a aussi dans le jeu de Rostropovitch une ardeur très particulière, une vitalité débordante — plus, semble-t-il, qu'une profonde émotion intérieure — qui entraîne, subjugue, passionne.

Rostropovitch est une personnalité si vivace, si brûlante qu'elle impose ses conceptions avec une force devant laquelle il faut s'incliner, même si l'on n'est pas enclin à le suivre partout. On peut penser en effet que cette infaillibilité n'est peut-être pas absolue dans le domaine du goût et l'on peut regretter, par exemple, que l'artiste insiste autant sur ce qu'une oeuvre comme les Variations Rococo de Tchaïkovsky donnent de prise à la sentimentalité et au pathos. Ceci dit, son exécution de ces Variations fut d'un tel brio, d'un tel élan, témoignant en même temps d'un art si achevé du «suspense», qu'on ne peut manquer de s'associer au juste triomphe qui lui fut réservé.

Quant à l'oeuvre de Britten qui nous était proposée en première audition, son interprétation avait autant de vie que d'esprit, de juste fantaisie et de merveilleux dynamisme.

Mais j'avoue être assez embarrassé pour émettre une opinion circonstanciée de cette «Symphonie» que j'ai pourtant pu entendre plusieurs fois. Elle dénote un admirable travail orchestral et instrumental, et dans le domaine de l'alliage des sons, d'un doigté qui n'est pas pour étonner de la part de Britten. Elle laisse cependant une impression extrêmement fragmentaire et si ce n'est pas une certaine vivacité du trait, j'ai eu quelque peine à lui découvrir un véritable style. Sa signification, ou ses significations, n'ont pas réussi pour moi à prendre beaucoup de poids, malgré mes efforts répétés. Bref, il m'a semblé voir là quelque chose d'assez «fabriqué».

Si j'ai mis l'accent aujourd'hui sur cette participation au caractère exceptionnel de Rostropovitch, je m'en voudrais de ne pas souligner le soin extrême mis par Ernest Ansermet pour réaliser de manière parfaite le commentaire orchestral des oeuvres avec violoncelle. Ouvert par cette très jolie «turquerie» constituée par l'ouverture de «Abou Hassan» de Weber, le concert — et en même temps la saison de l'abonnement — devait, de plus, s'achever de manière superbe par une «Ibéria» de Debussy détaillée avec une maîtrise, un goût et une finesse incomparables par le chef de l'OSR remarquablement secondé par ses musiciens. Franz Walter.
[...]" Compte-rendu de Franz WALTER publié dans le Journal de Genève du 31 mars 1966, page 11.

Voici donc...

Benjamin Britten, Symphonie pour violoncelle et orchestre, Op. 68, Mstislav Rostropowitsch, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 30 mars 1966, Victoria-Hall, Genève

   1. Allegro maestoso                 12:41 (-> 12:41)
   2. Presto inquieto                  04:00 (-> 16:41)
   3. Adagio, cadence libre            08:47 (-> 25:28)
   4. Passacaille: Andante allegro     09:11 (-> 34:39)

Provenance: Radiodiffusion, Archives RSR resp. RTSR

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