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Miklós ERDÉLYI, un portrait publié dans l'album Hungaroton SLPX 1302
Mihály SZÜCS, un portrait publié dans l'album Hungaroton SLPX 1302
Étiquette recto du disque Hungaroton SLPX 1302
Étiquette verso du disque Hungaroton SLPX 1302

Béla BARTÓK
2 Portraits, Op. 5, Sz 37, BB 48b
Mihály SZÜCS, violon
Orchestre Philharmonique de Budapest
Miklós ERDÉLYI
8 - 19 novembre 1966, Hungaroton Studio, Budapest

Recto de l'album Hungaroton SLPX 1302
Recto de l'album Hungaroton SLPX 1300 avec un portrait de Béla Bartók vers 1910, collection Denijs DILLE, reproduction de Károly KOFFÁN
L'histoire des „Deux Portraits“ est indissociable de celle de deux autres oeuvres de Béla Bartók, son Premier concerto pour violon (Sz 36) et la dernière des „14 Bagatelles“ pour piano (Op. 6, Sz 38, BB 50).

Au cours de l'été 1907, Bartok commença à travailler sur un concerto pour violon destiné à Stefi Geyer, une jeune violoniste dont il était éperdument amoureux. Ce concerto en deux mouvements fut terminé en février 1908, mais il ne fut jamais joué en public. Stefi Geyer conserva le manuscrit - que lui avait offert Béla Bartók - et il ne fut publié qu'après son décès. Voir cette page de mon site pour plus de détail sur la genèse de cette oeuvre. Bartók utilisa toutefois son premier mouvement sans y apporter de changements majeurs dans le premier de ces „Deux Portraits“. Le deuxième portrait, d'une nature tout à fait contrastée, est une version orchestrée de la dernière de ses „14 Bagatelles“ pour piano.

Page de titre de l'édition de 1914 avec un graphisme d'Ervin VOIT, un cousin de Bartók, publiée dans l'album Hungaroton SLPX 1302
Page de titre de l'édition de 1914 avec un graphisme d'Ervin VOIT, un cousin de Bartók, publiée dans l'album Hungaroton SLPX 1302
Traduit des excellentes notes de János KÁRPÁTI publiées dans cet album Hungaroton SLPX 1302:

"[...] Les premières représentations publiques fournissent également des données importantes sur l'histoire du développement de l'oeuvre, puisqu'à l'origine seule la première partie fut jouée sous le titre de „Portrait“ lors du concert donné par l'Orchestre symphonique national le 12 février 1911, sous la direction de László Kun. Le solo de violon était joué par Imre Waldbauer. Il est probable que la pièce fut jouée comme un fragment du Concerto pour violon digne d'être entendu par le public et que la forme finale n'avait pris forme que dans l'imagination de Bartók. Nous ne disposons pas d'informations exactes quant à la date à laquelle les deux pièces ont effectivement été jumelées et quand la Bagatelle fut orchestrée. Ils ont été imprimés en 1914 aux éditions Rozsnyai sous le titre „Deux Portraits pour Orchestre“ Op. 5. Les deux portraits (l'un idéal et l'autre grotesque) furent joués ensemble pour la première fois le 20 avril 1916, sous la direction d'István Strasser avec Emil Baré comme violon solo.

En plus de cette histoire "externe" du développement de l'oeuvre, il y a aussi une histoire "interne". Il convient d'en parler brièvement, car elle met en lumière le développement du jeune Bartók en tant qu'homme et artiste créatif, et est en même temps liée à l'analyse musicale de la composition. Le contenu thématique de base que les deux pièces ont en commun joue un rôle également dans d'autres oeuvres de Bartók datant de la même période. Il s'agit d'un accord brisé de quatre notes avec une tierce majeure, pour lequel une septième majeure forme un cadre.

On le retrouve aussi avec une tierce mineure, et de temps en temps une ligne mélodique descendante. Ici, dans les Deux Portraits (et donc aussi dans le premier mouvement du Concerto pour violon), nous le rencontrons sous la forme de tierces majeures ascendantes, tout comme dans la pièce pour piano intitulée Dédicace ou dans la Bagatelle No 14. Il est frappant de constater que Bartók associe pratiquement chaque apparition du thème à un certain programme musical. Il l'a noté dans une lettre à Stefi Geyer en septembre 1907 (avec une note de départ de do dièse et une tierce mineure) et a écrit au-dessus: „C'est votre 'Leitmotiv'“. Stefi Geyer a rompu ses relations avec Bartók en février 1908 (selon D. Dille), ce qui explique en partie la réapparition du thème à d'autres endroits. Il est concevable que son incorporation dans la Bagatelle No 13 datant de cette période, avec l'inscription „elle est morte“, fasse référence à la douleur personnelle de Bartók: pour lui, le modèle du „portrait idéal“ était mort. Et la Bagatelle No 14, „Ma mie qui danse“, est une oeuvre exprimant l'ironie, la colère mêlée d'amour.

À la lumière de ces faits, il devient plus facile de comprendre pourquoi Bartók décida de transformer le Concerto pour violon. Dès que les implications personnelles de la composition furent disparues, Bartók jugea nécessaire de remplacer le deuxième mouvement par un autre. C'est très certainement pour cette raison qu'il conceva l'idée de mettre la danse ironique et grotesque de la dernière Bagatelle côte à côte avec le portrait de la jeune fille idéalisée et de présenter ainsi un portrait "idéal" et un portrait "grotesque" - ou "difforme" - basés sur le même thème mais élevés à un niveau plus général.

Le contraste de deux caractères musicaux différents, voire opposés, développés à partir d'un même thème, parfois avec un contenu programmatique, remonte aux grandes traditions de l'histoire de la musique européenne - les variations de caractères de Beethoven, l'art symphonique de Berlioz et de Liszt. La relation avec Liszt, cependant, est encore plus directe: elle est démontrée non seulement par la prédominance d'un thème, mais aussi par le fait que Bartók a couplé le caractère déformé et diabolique avec un rythme de valse.

Bien que la première partie de l'oeuvre ( Andante 6/8) ait été conçue à l'origine comme un concerto pour violon, elle est assez éloignée du cadre habituel caractéristique de ce genre de musique, on pourrait plutôt la qualifier de fantaisie pour un violon solo et un orchestre. Sa texture, à l'exception de la section finale, est caractérisée par un contrepoint dense, avec des lignes orchestrales étroitement imbriquées. Il ne s'agit pas d'une véritable fugue au sens classique du terme, mais les entrées imitant le thème, avec une augmentation progressive du nombre de voix, créent une structure similaire. Le thème commence en ré majeur mais est presque immédiatement modulé davantage et est introduit par le violon solo. Le "Leitmotiv" à quatre tons mentionné plus haut, ou, comme d'autres chercheurs l'appellent, la "carte de visite" de Bartók, sert de thème principal:

Leitmotiv, ou Carte de visite

Le violon solo est rejoint par une deuxième voix soliste, jouée par le premier pupitre des violons de l'orchestre qui fait également office de soliste. Cette deuxième voix ne commence toutefois pas par le "Leitmotiv" ascendant, mais par une brève idée musicale descendante comme sujet contrastant. Celle-ci deviendra le deuxième matériau thématique de la composition et apparaîtra au premier plan dans la section centrale de l'oeuvre:


Les lignes orchestrales qui suivent reprennent le premier thème, de sorte qu'en plus de la tonalité originale de ré majeur, nous avons maintenant des tonalités de dominante et de sous-dominante. Ce tissu complexe d'instruments à cordes au début du mouvement (les vents de bois n'entrent qu'à la trente-quatrième mesure) est très proche du mouvement d'ouverture du Quatuor à cordes No 1. Des liens thématiques relient également les deux oeuvres. Bartók lui-même a écrit à Stefi Geyer qu'il était en train de composer un quatuor à cordes dont le thème s'apparentait à celui du deuxième mouvement du Concerto pour violon. József Ujfalussy attire l'attention sur un autre lien: dans le thème du quatuor à cordes, les deux sauts de sixte conjonctifs sont en fait les variantes inversées de la "carte de visite" ascendante personnelle de Bartók. De cette façon, même Judith du „Château de Barbe Bleue“ est liée à ce thème:


Le lien avec le quatuor à cordes peut être démontré non seulement sur des bases thématiques. Le domaine harmonique du romantisme tardif et la tonalité planante qui rappelle la texture vocale complexe de Wagner et de Reger, qui se développe dans un tempo lent dans les deux mouvements, indiquent une relation intérieure profonde dans les deux mouvements. Dans cette oeuvre, Bartók a également défini l'„autoportait“, un jeune homme qui se familiarise avec la philosophie de Schopenhauer et de Nietzsche et qui traverse sa première grande crise émotionnelle. Ainsi, le caractère aspirant du „portrait idéal“ et son optimisme sont inversés dans le quatuor à cordes et deviennent désespérés et nostalgiques.

Le deuxième „portrait grotesque“ (Presto 3/8) reprend non seulement le "Leitmotiv" à quatre tons du premier, mais aussi son concept thématique complet, ce qui prouve que l'incorporation de la version orchestrée de la Bagatelle No 14 n'était pas un hasard: la pièce pour piano elle-même n'était qu'une paraphrase du premier mouvement, à l'époque encore destiné à être un concerto pour violon. Avec le premier thème, le deuxième motif, utilisé comme contre-sujet, joue ici aussi un rôle, comme dans le premier portrait. La section centrale de la forme est construite à partir de celui-ci.

La métamorphose du thème entraîne une transformation générale: il n'y a pas de violon solo, et après le tissu contrapuntique délicat du premier mouvement, un accompagnement de rythme de valse rude, presque grossier et vulgaire, se joint à la ligne mélodique. Cet accompagnement montre clairement les efforts de Bartók - qui deviendront plus tard encore plus caractéristiques - pour mettre en évidence des harmonies familières. Il modifie le changement d'accord de la tonique-dominante du rythme de valse.

Le deuxième portrait contraste avec le premier également du point de vue de l'orchestration. Les douces couleurs des cordes et des vents de bois cèdent la place à des timbres plus tranchants des cuivres. L'„image grotesque“ complète cependant l'„idéal“ en raison de l'héritage post-romantique inné dans les deux. Dans le portrait idéal, on peut discerner les méthodes musicales de Wagner et de Reger, tandis que dans le second portrait, on peut reconnaître le sarcasme "épater le bourgeois" de Till Eulenspiegel de Richard Strauss.
[...]"

Pour ce disque Hungaroton SLXP 1302, troisième album de cette édition complète des oeuvres de Béla Bartók, Miklós ERDÉLYI (portrait ci-dessus) et Mihály SZÜCS - violon solo dans les 2 Portraits - enregistrèrent les 3 oeuvres suivantes:

Mihály SZÜCS, un portrait publié dans l'album Hungaroton SLPX 1302
Mihály SZÜCS, un portrait publié dans l'album Hungaroton SLPX 1302
Voici donc...

Béla Bartók, 2 Portraits, Op. 5, Sz 37, BB 48b, Mihály Szücs, violon, Orchestre Philharmonique de Budapest, Miklós Erdélyi, 8 - 19 novembre 1966, Hungaroton Studio, Rottenbiller utca 47., Budapest

   1. L'un idéal. Andante sostenuto    09:56 (-> 09:56)
   2. L'autre grotesque. Presto        02:36 (-> 12:32)

Provenance: Hungaroton SLPX 1302

que vous pouvez obtenir en...

pour un téléchargement libre

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En écoute comme fichier mp3 320 kbps

1. L'un idéal. Andante sostenuto
2. L'autre grotesque. Presto