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Johann Sebastian BACH
Sonate en la pour flûte traversière
et clavecin obligato, BWV 1032
Fernand CARATGÉ, flûte, Marcelle CHARBONNIER, clavecin
1949

"[...] Bach a écrit des compositions pour tous les genres de musique de chambre, et, en outre, il a pour ainsi dire “canonisé“ des possibilités nouvelles dans le cas de certains types de distribution; il y avait déjà eu quelques sonates écrites pour violon solo sans basse, mais Bach fut le premier à imposer cette distribution par l’ampleur et la teneur artistique de ses propres compositions. Cela s’applique également aux Suites pour violoncelle seul et aux Sonates en duo pour un instrument mélodique et clavecin obligé.

Bien que dans le domaine de la composition de sonates on connaisse certaines oeuvres en duo avec clavecin obligé antérieures à la période d’activité de Bach, ce type d’écriture n’en restait pas moins inhabituel à son époque. Ce fut sans doute l’intérêt que Bach portait lui-même au clavecin qui l’incita à choisir cette distribution; de plus, il ne voulait pas se contenter de jouer, dans les concerts de sonates, le rôle subalterne imparti à l’exécutant du continuo. Dans les Six Sonates pour violon, les trois pour viole de gambe et les deux pour flûte, Bach a imposé le principe du duo avec clavecin obligé, qui s’est maintenu jusqu’à nos jours. Bach a obtenu le caractère obligé du clavecin en ne lui confiant pas seulement le continuo, comme on le faisait d’ordinaire, mais en lui accordant également une voix mélodique autonome; cette technique trouve son point de départ dans la sonate baroque en trio, pour deux instruments mélodiques et basse continue.
[...]" cité de notes de Hans-Günter KLEIN, dans une traduction de Jacques FOURNIER, publiées dans divers albums de disques.

La Sonate en la majeur pour flûte traversière et clavecin obligato, BWV 1032, connue aujourd'hui comme étant en trois mouvements l'est au travers d’un autographe de Leipzig datant des années 1730, qui s’appuie sur une version originale qui n’a pas été conservée. Il est cependant incomplet, plus de la moitié du premier mouvement - ses quarante-six dernières mesures - ayant été perdues après avoir été séparées du manuscrit - qui contient en outre le Concerto en ut mineur pour deux clavecins et cordes (BWV 1062). Les mesures manquantes furent reconstituées par plusieurs éditeurs, dont Alfred Dürr pour la Neue Bach-Ausgabe (VI, 3).

La genèse de cette sonate est moins confuse que pour les deux précédentes, bien que, là encore, certaines questions restent sans réponse. "[...] La tonalité choisie pour le mouvement médian frappe déjà comme une singularité, l’introduction de la tonalité de la mineur dans une sonate en la majeur ne constituant quelque chose d’insolite pas seulement à l’époque qui nous intéresse. On en trouve l’explication dans la forme différente que revêt une Sonate en trio pour violon, flûte et basse continue en ut majeur, pourvue du Largo en la mineur qui figure, non transposé, dans la version en duo. Cependant, on ignore entièrement pourquoi Bach a renoncé à transposer également le mouvement central. Diverses particularités révèlent assurément que le premier mouvement de cette version en trio dut luimême avoir été précédé d’une autre composition, mais on ne peut rien dire de sûr au sujet de la forme que celle-ci fut susceptible de revêtir. [...]" Hans-Günter KLEIN / Jacques FOURNIER.

De même que la Sonate en si mineur, BWV 1030, cette sonate en la majeur est stylistiquement élaborée et techniquement exigeante. "[...] Le premier mouvement, „Vivace“, est introduit par un solo de clavecin de huit mesures dont l’idée thématique révèle par la suite une étroite parenté avec la partie de flûte.

Le deuxième mouvement, indiqué „Largo e dolce“, maintient de bout en bout une écriture à trois parties certes un peu austère, mais où les voix s’imitent et s’imbriquent l’une dans l’autre de manière expressive.

L’„Allegro“ final, enlevé, est le clou de cette sonate. Introduit par le clavecin, le thème est repris par la flûte et développé avec une énergie communicative. Maintenant un égal degré d’importance, les trois parties font preuve d’une intense activité qui mène finalement la flûte à un mi suraigu, la redescente assurant à l’oeuvre une conclusion exaltante.
[...]" cité des notes rédigées par Nicholas ANDERSON, dans une traduction de Josée BÉGAUD, publiées en 2002 dans le livret du double CD Hyperion CDA67264/5.

Dans l'interprétation proposée ici, Fernand CARATGÉ est à la flûte et Marcelle CHARBONNIER au clavecin. L'enregistrement fut fait le 25 octobre 1949 en la Salle Chopin de Paris, pour le label „Trésors de la musique“, à l'origine publié sur 78 tours (TM 12) (d'après la discographie de Michael GRAY).

Seuls les 2e et 3e mouvements - „Largo e dolce“ et „Allegro“ - furent enregistrés. Dans le livret joint au disque „Le Chant du Monde LDX-A-8172“ (avec l'enregistrement fait 6 ans plus tard par Fernand Caratgé et Ruggero Gerlin), José BRUYR en précise la raison: "[...] Cette Sonate est-elle réellement en deux mouvements, ou bien fut-elle complétée par un premier, celui dont il nous resterait une soixantaine de mesures un Vivace en La majeur, ce qui déciderait du ton même de l'oeuvre? En deux mouvements comme elle est ici jouée, on la dit simplement en La, le Largo et dolce étant mineur et le final Allegro majeur. [...]"

Johann Sebastian BACH, Sonate en la pour flûte traversière et clavecin obligato, BWV 1032, Fernand CARATGÉ, flûte, Marcelle CHARBONNIER, clavecin, 25 octobre 1949, Salle Chopin, Paris

        2. Largo e dolce        03:48 (-> 03:48)
        3. Allegro              04:29 (-> 08:17)

Provenance: VOX PL 6160

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2. Largo e dolce


3. Allegro