Georg Friedrich HAENDEL
Concerto grosso, Op. 3 No 4 en fa majeur, HWV 315
Robert CASIER, hautbois
Orchestre des Cento Soli
Bernard ANTHONY
7, 8 et 10 mai 1961, Schola Cantorum, Paris
Les concertos publiés dans l'opus 3 en 1734 furent composés sur une période de plusieurs années, et une grande partie de leur matériau fut adaptée directement à partir d'autres oeuvres de types étonnamment différents. Il s'agit là d'une pratique baroque normale, renforcée par le génie extraordinaire de Haendel.
L'Opus 3 No 4 est à nouveau dans un style haendélien plus familier, génial, décoratif, mélodieux et gai, et présente une fois de plus une multitude d'allusions à d'autres formes et domaines musicaux. Ainsi, l'ouverture n'est rien de moins qu'une grande ouverture d'opéra à la française - et en fait, ce concerto entier a servi d'ouverture à un véritable opéra, Amadigi di Gaula, en 1716. Cela est moins surprenant qu'il n'y paraît, car l'ouverture d'opéra de l'époque de Haendel ajoutait souvent une brève série de mouvements de danse à l'ouverture française traditionnelle, faisant ainsi de l'ensemble une suite orchestrale. Le mouvement d'ouverture grandiose et festif de ce concerto est dans le meilleur style opératique de Haendel - un andante brillamment décoratif plein de figures pointées précipitées (ici jouées avec les rythmes doubles pointés corrects) suivi d'un allegro fugué effervescent qui revient à son tour à la musique d'ouverture plus lente.
Les mouvements de danse commencent immédiatement après, et l'auditeur se souviendra de la „Water Musick“, composée en même temps que cette oeuvre. Le premier de ces mouvements est un air doux, doucement chantant; il se termine par un splendide exemple de la familière cadence „phrygienne“, ici ornée d'une cadence de hautbois solo.
Suit un vigoureux allegro fugué avec un thème de marche et des interludes concertants très évidents, mettant en vedette la paire de hautbois (sur un point de pédale à note tenue) à un moment, le son du violon solo à un autre. Nous avons là un bel exemple de musique en mode mineur qui n'est manifestement pas triste!
Le Menuet qui conclut le concerto - pour une fois qu'il est nommé dans le titre - est l'un des plus familiers de la littérature de Haendel et frappera à nouveau de nombreux auditeurs par l'agréable émotion “pourquoi est-ce que je connais si bien cela?” qui était certainement ressentie par les propres auditeurs de Haendel. Le menuet s'enorgueillit d'un charmant trio avec une large mélodie pour les cordes graves. Il est clairement de style français, assez différent des menuets plus paysans des écoles allemandes; il s'apparente aux oeuvres de Rameau et au „Menuet d'Exaudet“ souvent entendu et étudié par d'innombrables jeunes pianistes.
➣ Georg Friedrich Haendel, Concerto grosso, Op. 3, No 2 en si bémol majeur, HWV 313
➣ Georg Friedrich Haendel, Concerto grosso, Op. 3, No 5 en ré mineur, HWV 316
➣ Georg Friedrich Haendel, Concerto grosso, Op. 3, No 4 en fa majeur, HWV 315
➣ Georg Friedrich Haendel, Concerto grosso en sol mineur, HWV 287
Le tout fut publié en mai 1961 sur le vinyle 263 du «Club Français du Disque», puis réédité sur ce disque Nonesuch H 1013. La restauration proposée sur cette page provient de ce dernier.
Georg Friedrich Haendel, Concerto grosso, Op. 3 No 4 en fa majeur, HWV 315, Robert Casier, hautbois, Orchestre des Cento Soli, Bernard Anthony, 7, 8 et 10 mai 1961, Schola Cantorum, Paris
1. Andante - Allegro - Lentement 04:52 (-> 04:52)
