Johann Sebastian BACH
Suite pour violoncelle seul No 4
en mi bémol majeur, BWV 1010
Pierre FOURNIER
Beethoven-Saal Hannover, 22 décembre 1960
Pour une courte introduction sur les Suites pour violoncelle de Bach, voir la page de la première suite.
Sur cette quatrième suite:
"[...]
La première partie du «Prélude» déploie des harmonies semblables à celles des grands Préludes de Bach pour le clavecin; ces harmonies bien que recelant une tension contenue et faisant preuve d’audace dans le choix des sonorités glissent paisiblement d’une tonalité à l’autre. Le Prélude s’accélère au milieu pour réaliser une cadence plus animée dont les figures réapparaissent encore une fois avant la fin avec le retour pathétique au ton initial.
L'«Allemande» est proche de l’Allemande des violonistes italiens que les français avaient coutume d’appeler l'«Allemande gay». Le début de la seconde partie rétablit le ton de la dominante des mesures introductives du morceau mais en le modulant rapidement et en introduisant des figures nouvelles qui entraînent plus loin.
Dans la «Courante» Bach expose des figures de croches telles qu’elles étaient pratiquées habituellement dans la «Courante italienne», seulement il les combine avec le mouvement deux fois plus rapide des figures de doubles croches et même des triolets. De cette manière les rythmes se multiplient: on devine l’intention du compositeur de réaliser des formes nouvelles à partir du mouvement traditionnel de la «Corrente».
Dans la «Sarabande», Bach construit la mélodie sur un mouvement de basse qui à la manière d’un instrument d’accompagnement esquisse les harmonies simples. Le premier temps de la mesure est suivi très fréquemment d’un accord avec appogiatures résolues ensuite dans la mélodie alors que la note de basse frappe plutôt l’imagination qui en reste plus longtemps impressionnée.
Ensuite, parmi les danses plus modernes de son temps, il suit de nouveau une «Bourrée» comme danse intercalée avec une brève seconde Bourrée après quoi la première est répétée. Dans la première Bourrée le mouvement de danse est marqué par des rythmes vifs qui mettent d’autant mieux en relief la simplicité de la brève seconde Bourrée.
La «Gigue» à 12/8 est une danse écrite sur un rythme fort rapide. Mattheson décrit avec bonheur ce genre de mouvements: «Ils s’efforcent pour ainsi dire d’atteindre à une extrême rapidité ou vivacité, souvent toutefois d’une manière qui est plus modérée que violente: ils ressemblent un peu au courant irrésistible et régulier d’un ruisseau». Au début de la seconde partie les figures initiales sont exposées sur le ton de la dominante; et exactement au milieu de la seconde partie réapparaît le début et sa tonalité est rétablie. Ainsi s’annonce ici la «réexposition» de la sonate classique ultérieure.
[...]" cité du texte d'Erich DOFLEIN publié dans l'album Archiv Produktion SAPM 198 187
Pierre FOURNIER enregistra cette intégrale des suites de Bach dans la Salle Beethoven de Hannovre (l'actuelle Salle Leibniz), les 20 (suite No 1), 21 (suite No 3), 21 et 22 (suite No 2), 22 (suite No 4 et 5) et les 28 et 29 décembre 1960 (suites No 6), avec un violoncelle de Matteo GOFFRILLER, Venezia 1722 (Production: Karl-Heinz Schneider, Enregistrement: Heinz Wildhagen). Elles furent publiées l'année suivante sur les disques Archiv Produktion APM 14186-88 (mono) et SAPM 198 186-88 (stéréo).
Intérieur de la salle Leibnitz (anciennement Salle Beethoven) de Hannovre en 2013,
cité de de cette page du site de Julia BARTHA.
Voici donc...
Johann Sebastian Bach, Suite pour violoncelle seul No 4 en mi bémol majeur, BWV 1010, Pierre Fournier, Beethoven-Saal Hannover, 22 décembre 1960
1. Prélude 04:17 (-> 04:17)
2. Allemande 04:33 (-> 08:50)
3. Courante 03:46 (-> 12:36)
4. Sarabande 05:09 (-> 17:45)
5. Bourée I/II/I 05:08 (-> 22:53)
6. Gigue 02:44 (-> 25:37)
Provenance: Archiv Produktion SAPM 198 187
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