Antonín DVOŘÁK
«Waldesruhe» (Silence de la forêt), No 5 du cycle
pour piano à 4 mains „De la Forêt de Bohême“, Op. 68
transcrit pour violoncelle et orchestre
Maurice GENDRON, violoncelle
Orchestre Philharmonique de Londres
Bernard HAITINK
14 et 15 novembre 1967, Brent Town Hall, Londres
En plus du Concerto pour violoncelle et orchestre, voir au début de cette page de mon site pour quelques précisions sur sa genèse, Dvořák composa - resp. adapta - quelques pièces courtes pour violoncelle.
«Waldesruhe», „Silence de la forêt“, op. 68, est l'une des deux transcriptions pour violoncelle qu'il réalisa pour le violoncelliste Hanus WIHAN - l'une avec piano, l'autre avec accompagnement orchestral - d'un mouvement évocateur de sa suite pour duo de pianos, „De la forêt de Bohême“, une oeuvre inspirée par ses promenades dans la campagne du district de Vysoka en Bohême. La version originale de la suite date de 1884, la version pour violoncelle et orchestre de 1893.
Chaleur et mélancolie rayonnent tout au long de la ligne mélodique du violoncelle solo, gracieusement soutenue par les cordes et les vents. Les notes langoureuses et soutenues de la mélodie du violoncelle solo mènent à un magnifique passage pour la flûte. Un charmant dialogue entre le violoncelle et les bois progresse vers une montée dramatique en dynamique et en intensité, suivie d'une libération passionnée et d'un retour final à la tranquillité.
"[...] Dvořák avait déjà écrit de la musique de soliste pour Hanus Wihan, futur dédicataire de son concerto pour violoncelle, avant de projeter avec lui et le violoniste Ferdinand Lachner une tournée en trio prévue pour 1892. Dans cette perspective, ayant besoin de nouvelles oeuvres pour violoncelle et piano, il remania «Le Calme de la forêt» dans une version pour violoncelle et piano pendant la période de Noël 1891. Composée initialement pour piano à quatre mains, cette pièce chantante du cycle «De la forêt de Bohème» devint une pièce de concert très populaire grâce aux sonorités du violoncelle. Par la suite, Dvořák réalisa un nouvel arrangement du «Calme de la forêt», le muant en une pièce de concert brillante pour violoncelle et orchestre. Pour l’édition urtext pour violoncelle et piano présentée ici, l’éditeur et spécialiste de Dvořák Milan Pospíšil s’est appuyé principalement sur la première édition de 1894.
[...]
Comme on peut l’observer dans plusieurs autres cas chez Dvořák, la nouvelle instrumentation fait encore mieux ressortir l’intention créatrice de l’oeuvre originale, son caractère chantant et son climat. Et de fait, cette composition jusque-là peu connue devint tellement appréciée sous cette version que Dvořák adapta ultérieurement (le 28 octobre 1893) la partie de piano pour petit orchestre.
Au printemps 1893, le compositeur négocia sans succès avec son éditeur anglais, Alfred Littleton, la publication du Silence ainsi que d’autres oeuvres. Finalement, dans une lettre datée du 3 juillet 1893, il proposa l’oeuvre à Fritz Simrock, lequel souhaitait depuis un certain temps déjà éditer de nouvelles compositions de Dvořák. Le 6 novembre 1893, Dvořák annonca depuis New York à Simrock l’envoi de plusieurs oeuvres, dont «Le Silence», pour violoncelle et piano ainsi que pour violoncelle et orchestre. Les premières éditions parurent à l’automne 1894 sous un titre allemand modifié: Die Waldesruhe (Le Silence de la forêt). [...]"
Les 14 et 15 novembre 1967, dans le Brent Town Hall de Londres, l'Orchestre Philharmonique de Londres sous la direction de Bernard HAITINK et avec Maurice GENDRON en soliste au violoncelle enregistrèrent les trois oeuvres pour violoncelle et orchestre d'Antonín DVOŘÁK publiées sur ce disque Philips PHS 900 189.
Antonìn Dvořák, «Waldesruhe» (Silence de la forêt), en ré bémol majeur, No 5 du cycle pour piano à 4 mains „De la Forêt de Bohême“, Op. 68, transcrit pour violoncelle et orchestre