Pour une courte présentation de l'oeuvre, voir cette page de mon site.
Le concert donné au Festival de Montreux le 30 août 1965 avec Antal DORATI dirigeant l'Orchestre National de l'ORTF fut diffusé le 26 septembre suivant sur le second programme de Sottens:
Le compte-rendu publié le lendemain du concert dans la Feuille d'Avis de Lausanne en page 31, signé Numa-F. TÉTAZ:
"[...] La sonorité du violon de M. Zino Francescatti suffirait à justifier la plus haute admiration. La pureté et la richesse, la limpidité jusque dans l'intensité la plus brûlante, ce charme (au sens fort du mot), équilibre singulier de chaleur, de vigueur et de tendresse: voilà vraiment le grand, le tout grand art de l'archet. Ajoutez-y la puissance d'expression, cette sorte d'emportement que produit le don de soi, et voyez enfin cette intelligence artistique qui ne perd jamais de vue ni les proportions ni l'ensemble de l'oeuvre: voilà quelques-unes des vertus qui contribuent à ces réussites dont l'extraordinaire interprétation du concerto de Brahms, hier soir, a été un exemple.
Il est évident qu'on sait tout cela. Et pourtant, un événement musical de ce genre reste toujours un miracle; quelques souventes fois qu'on y ait assisté. Du reste, j'ai été frappé tout particulièrement hier par ce que je viens d'appeler le don de soi: cette manière éperdue de se lancer dans l'oeuvre pour la faire parler en la nourrissant de toutes les forces que l'on possède. Cela est proprement générosité. Mais cet abandon à la fougue profonde, chez M. Francescatti, ne nuit jamais aux qualités esthétiques: et c'est là une des réussites les plus rares.
M. Antal Dorati, à la tête de l'Orchestre National, l'a accompagné avec une sympathie visible et efficace. Il était touchant de voir cette amitié du regard, cette volonté de faire oeuvre commune, chose trop peu fréquente et pourtant indispensable. Ce fut donc merveilleux d'un bout à l'autre, jusque dans le rondo final, dont la pointe d'exubérance tzigane était soulignée hier soir de bien plaisante façon.
Auparavant, M. Dorati avait dirigé les Variations sur un thème de Haydn, de Brahms également, avec poésie, mais pas toujours avec une clarté entière. J'ai beaucoup aimé en revanche la Rhapsodie espagnole et la 2e suite de Daphnis et Chloé, de Ravel. Animées, colorées, précises, les deux oeuvres ont magnifiquement progressé des mystères initiaux aux éclats finals (un peu gros peut-être dans la Danse générale). Et l'incomparable Lever du jour s'était déployé selon son ampleur grandiose. Tout au long de ce beau concert, l'orchestre s'est montré excellent, parfaisant ainsi notre joie. [...]"
Johannes Brahms, Variations sur un thème de Joseph Haydn, op. 56a, Orchestre National de l'ORTF, Antal Dorati, Montreux, 30 août 1965
1. Thema. Chorale St. Antoni. Andante 02:21:800 (-> 02:21:800)
2. Variation I. Poco più animato 01:29:500 (-> 03:51:300)
3. Variation II. Più vivace 01:04 (-> 04:55:300)
4. Variation III. Con moto 01:32 (-> 06:27:300)
5. Variation IV. Andante con moto 02:09 (-> 08:36:300)
6. Variation V. Vivace 00:59 (-> 09:35:300)
7. Variation VI. Vivace 01:19 (-> 10:54:300)
8. Variation VII. Grazioso 03:47 (-> 14:41:300)
9. Variation VIII. Presto non troppo 01:06 (-> 15:47:300)
10. Finale. Andante, Applaudissements 03:56:700 (-> 19:44)