Georg-Philipp TELEMANN
Suite en ré majeur, TWV 55:D6
Betty HINDRICHS, violoncelle
Orchestre de Chambre de la Radiodiffusion Sarroise
Karl RISTENPART
15 et 16 mai 1965, Fraulautern Minte, Sarre
Pour une courte présentation du compositeur et de ce disque, voir cette page de mon site.
Cette Suite en ré majeur, TWV 55:D6, composée vers 1720 pour viole de gambe (ou violoncelle), pourrait être aussi appelée ouverture de concert. Le style français y est roi, ce qui se révèle déjà aux désignations des différentes parties. C'est une oeuvre complexe, dans laquelle le génie de Telemann se fait jour sous toutes ses facettes - ce génie de l'invention musicale qui fit de Telemann, en son temps, l’heureux rival de Bach.
"[...] En dehors de l’ouverture habituelle (souvent appelée prélude en musique de chambre), nous trouvons des mouvements typiques de la suite française, les danses courante, sarabande et gigue. Pas d’allemande car cette danse n’intervient que rarement dans les suites pour orchestre. Les suites françaises contiennent souvent aussi un rondeau. Un dit double à la courante est tout à fait typique; les compositions françaises ont souvent recours à cette forme de variation virtuose. On trouve en outre dans cette suite une bourrée typiquement française, agencée en passionnant jeu de questions et de réponses entre soliste et orchestre.
On est aussi frappé par le fait que [...] Telemann allie l’ouverture au reste de la suite en utilisant des motifs de trompettes dans son passage rapide et en intitulant le mouvement suivant «La Trompette». En outre, il est logique en raison du caractère français de cette suite, de reprendre des caractéristiques stylistiques exigeantes précises comme par exemple l’inégalité en ce qui concerne l’exécution rythmique.
Il est bien possible que Telemann fasse une distinction consciente dans les deux suites ici enregistrées: la flûte à bec (*) pour laquelle il utilise souvent dans ses compositions la désignation italienne «Flauto Dolce» incarne plutôt une musique d’influence italienne tandis qu’il aime à employer la viole de gambe, se référant pour lui à la France, dans ses oeuvres de couleur française, par exemple les Quatuors Parisiens.
Une dernière circonstance qui mérite attention est la différence frappante de couleur entre les deux suites qui résulte de l’étendue différente des instruments solistes: dans les passages tutti à l’unisson, le premier violon sonne dans la même tessiture que la flûte à bec et parfois une octave plus bas, mais une octave plus haut que le violoncelle. Telemann a sans doute utilisé très consciemment cet élément et obtient ainsi dans les deux cas une couleur sonore particulière et séduisante. [...]" cité des notes de Bart COEN publiée dans le livret du CD ACCENT ACC24288.
(*) Suite en la mineur pour flûte à bec (flûte), cordes et basse continue TWV 55:a2
Ce disque entièrement consacré à Georg-Philipp TELEMANN fut enregistré pour le label ERATO les 15 et 16 mai 1965 («Fraulautern Minte», Sarre), Karl RISTENPART dirigeant l'Orchestre de Chambre de la Radiodiffusion Sarroise. Dans cette Suite en ré majeur, TWV 55:D6, de Georg-Philipp Telemann, la soliste est Betty HINDRICHS, 1er violoncelle de l'orchestre de 1953 à 1973.
1. Ouverture 05:15 (-> 05:15)
