Mise à disposition du contenu de mes pages selon les termes de la «Licence Creative Commons Attribution» *** Pas d´Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International (CC BY-NC-ND 4.0) *** *** NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International (CC BY-NC-ND 4.0) ***
Mise à disposition du contenu de mes pages selon les termes de la «Licence Creative Commons Attribution» *** Pas d´Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International (CC BY-NC-ND 4.0) *** *** NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International (CC BY-NC-ND 4.0) ***
Veuillez cliquer ici pour accéder à mon RSS FEED
Veuillez cliquer ici pour m´envoyer un message avec vos remarques!
Haut de page
Retour sur la page d´accueil de mon site - OUVRE UNE NOUVELLE FENÊTRE)
Recto de la pochette du disque Decca London LL 388, cliquer pour plus d'infos
Recto de la pochette du disque Decca LW 5627, cliquer pour plus d'infos
Recto de la pochette du disque Decca LXT 2632, cliquer pour plus d'infos
Recto de la pochette du disque Decca LXT 5424, cliquer pour plus d'infos
Recto de la pochette du disque Decca ACL 106, cliquer pour plus d'infos
Recto de la pochette du disque Decca LXT 5424, cliquer pour plus d'infos
Recto de la pochette du disque Decca SXL 2061, cliquer pour plus d'infos
Recto de la pochette du disque Decca SXL 6167, cliquer pour plus d'infos

Claude DEBUSSY
La Mer, Trois esquisses symphoniques, L 111
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
4 février 1947, studio de la Radio, Genève


Le 20 francs Debussy, billet de banque à l'effigie de Claude Debussy, créé par la Banque de France le 9 août 1980, mis en circulation à partir du 6 octobre 1981, retiré de la circulation au moment de l'arrivée de l'Euro. Le billet a été dessiné par le peintre Bernard Taurelle, l'avers a été gravé par Jacques Jubert et le revers par Hérouard. Sur le recto de ce billet est le buste de Debussy d'après un tableau de Marcel Baschet (1884), avec une mer houleuse en arrière-plan en référence à «La Mer» de Debussy.

Dans l'esprit de tout mélomane, «La Mer» est sans doute l'oeuvre qui s'identifie le plus avec le nom de Debussy. C'est l'une de ses rares oeuvres auxquelles le titre de musique à programme convienne parfaitement. Il ne s'agissait toutefois pour Debussy moins d'illustrer musicalement les phénomènes naturels que de prêter une expression musicale à sa propre perception de la nature.

La grande vague de Kanagawa, première des 46 estampes composant
les Trente-six vues du mont Fuji, 1831-1833, de Katsushika Hokusai

(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)
Cette estampe de Katsushika Hokusai est souvent utilisée pour illustrer «La Mer», à commencer par Debussy lui-même: ayant depuis sa jeunesse un goût prononcé pour l'Art Nouveau, pour l'exotisme extrême-oriental, le «japonisme» et les «japonisants», il en possédait une reproduction accrochée aux murs de son bureau, dont il choisit la moitié gauche pour illustrer la couverture de la partition: comme dans La Mer, la lame de Hokusaï, dressée d'un seul élan, s'apprête à déferler et à défaillir...

C'est à Cannes en 1870, chez sa marraine Clémentine Roustan, que Claude Debussy découvrit la mer pour la première fois. "[...] Il avait huit ans. Il y rencontra en même temps la musique. Au début de 1871, il prend, sur les rives de la Méditerranée, des leçons de piano avec Jean Cerrutti. [...]" (1).
Claude Debussy en 1879, Gallica/BNF, Identifiant: ark:/12148/btv1b8417028k
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)
En juillet 1880, après son premier prix d'accompagnement et d'harmonie pratique remporté au Conservatoire de Paris, Claude Debussy séjourne à Arcachon chez Madame Nadejda von Meck (la bienfaitrice de Tschaikowski), mais on ne connaît rien sur ce séjour au bord de l'océan. Au mois d'août 1887, il se rend sur les bords de la Manche: "[...] Il rejoint ses amis les Vasnier à Dieppe, chez le peintre Mélicourt. Deux ans plus tard, à un questionnaire: « Si vous n'étiez pas musicien, que seriez-vous?», il répond: «Marin». Ne nous étonnons pas si la mer occupe ses pensées avec une belle constance, au point d'éveiller une vocation qui conduira à un transfert musical.
Il revoit la mer, le 3 avril 1889, à Saint-Enogat près de Saint-Lunaire. Vrai paysage de peintre. On songe à un Courbet. Par mer mauvaise, Claude effectue une traversée mouvementée pour Cancale. «En fait de sensations fortes, c'en est une que je n'ai encore jamais connue, dit-il, celle du danger! Ce n'est pas déplaisant. On vit!». Debussy abandonne ses hôtes pour être seul avec la mer, pendant quelques jours. «Là est la lointaine origine de La Mer, assure Marcel Dietschy, le ciel et la mer l'exaltent; leur immensité, leur mobile majesté ont pour lui quelque chose d'unique par le mystère qu'ils supposent, qui est celui de la vie et du monde».
[...]" (1)

Début de la partition manuscrite conservée à la BNF
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)
Pendant plusieurs années, Claude Debussy aura une existence exclusivement parisienne. Le 12 juillet 1902, il traverse pour la première fois la Manche pour se rendre à Londres, à l'invitation de André Messager. En avril 1903, il se rend de nouveau à Londres, envoyé spécial du Gil Blas pour les représentations de la Tétralogie au théâtre du Covent Garden. Au retour, "[...] il traverse la Normandie, «toute revêtue de la délicate floraison blanche des pommiers», qui lui fait penser à une estampe japonaise, dans le style du jardin à Kameido de Hiroshige Utagawa. [...]"
Claude Debussy et son épouse Emma, 1905
ParisEnImages © Roger-Viollet, cliquer sur la photo pour voir l'original et ses références
"[...] En août, il commence La Mer à Bichain, dans l'Yonne, chez son beau-père, ancien contrôleur des télégraphes aux chemins de fer. Il en poursuit la composition à Jersey et à Dieppe, auprès d'Emma [...]
À Saint-Hélier, en juillet 1904, Claude Debussy est heureux et tranquille. Il travaille en toute liberté, loin du monde, à l'abri derrière le rempart de la mer. Inoubliable séjour pour les amoureux, ajoute Marcel Dietschy: «Le soleil est fou dans le ciel, comme eux sur la terre, et la mer superbe, au-delà du passage de la Déroute». «La mer a été très bien pour moi», écrit Debussy, «elle m'a montré toutes ses robes. J'en suis encore tout étourdi (comme chante cette pantoufle de Manon)». À Dieppe, entre le 7 août et le 24 septembre, il travaille à La Mer, mais ne parvient pas à la terminer. Cri du coeur adressé à son éditeur Durand: «J'aurais voulu terminer La Mer ici». À Messager, il se confie davantage: «J'ai travaillé... pas comme je l'aurais voulu... Était-ce trop d'inquiétude, ou peut-être voulais-je monter trop haut? N'importe! je suis retombé souvent, me faisant assez mal pour être rompu pendant de longues heures»[...]" (1)

Toutes les autres notations sur l'élément marin et sur les séjours de Debussy au bord de la mer que l'on connaît, sont postérieures à l'achèvement de l'oeuvre (voir (1) pour plus de détails)

Datation, dernière page de la partition manuscrite conservée à la BNF
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)
Datée du 5 mars 1905 à Paris, l'oeuvre est dédicacée à Jacques Durand, son éditeur, et fut donnée en première audition le 15 octobre suivant, aux Concerts Lamoureux sous la direction de Camille Chevillard.

L'oeuvre fut d'abord très mal reçue par la critique. Elle ne s'imposa que petit à petit dans les concerts: "[...] à la séance du 19 janvier 1908, aux Concerts Colonne, les bravos furent plus nombreux que les sifflets. Dans Comoedia, Willy exprime toute sa joie: «Jamais mes oreilles n'avaient entendu de fracas comparable à ce déchaînement d'enthousiasme». Mais c'est la direction d'orchestre de Claude Debussy qui est prise à partie. Certains la jugent précise et énergique ; d'autres considèrent que le musicien augmente «le nombre des grands compositeurs qui ne savent pas, au pupitre, faire complètement valoir leurs productions».
Debussy se montrait particulièrement exigeant avec les interprètes de son oeuvre. Sans nul doute, La Mer ne convenait pas à Camille Chevillard, qui en donna la première audition aux Concerts Lamoureux. Ce chef fougueux et wagnérien, romantique en diable, modifiait la perspective de la partition avec son goût immodéré des contrastes et des déchaînements sentimentaux. En 1911, Debussy l'estimait toutefois en progrès, tandis qu'il était atterré par une exécution lamentable et gênante de La Mer par Gabriel Pierné, chef d'orchestre qu'il appréciait fort dans L'Après-Midi d'un Faune. Il n'entendit pas Toscanini diriger son chef-d'oeuvre, au cours d'interprétations rayonnantes qui éblouirent les publics de Milan, de Paris et de New-York, soulevant une puissante houle et faisant scintiller «le pur travail de fins éclairs».
[...]" (1)

[1] Christian Goubault, Debussy et le sentiment de la mer, 21 février 1987, Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, 1987, pages 93-112.

La courte présentation publiée dans la brochure-programme du concert du 7 décembre 1918 donné par Ernest Ansermet avec l'Orchestre de la Suisse Romande au Victoria-Hall:

"[...] Vers 1902 ou 1904 commence, dans l'activité créatrice de Debussy, une nouvelle période, période de maturité, où son art ne change pas ses caractères essentiels, mais semble se ramasser davantage, ne se donne qu'éprouvé et réduit à l'essentiel, d'où une apparence plus sèche, mais aussi une ossature plus accusée; il semble qu'au lieu de céder au besoin d'une notation immédiate de ses impressions, le compositeur consente à les retenir pour les faire participer à une composition de plus grand style. Dans le domaine symphonique, cette nouvelle période est marquée par "La Mer", paru en 1905, et par les "3 Images" (1909).

"La Mer" est une symphonie, si l'on veut bien entendre par là que Debussy s'est inspiré pour l’écrire de l'esprit même de la symphonie classique, sans s'imposer de formes architecturales conventionnelles. Le premier mouvement, "De l'aube à midi sur la mer", est presque tout entier une longue progression, un «devenir» d'éléments musicaux qui reçoit tout son sens lorsqu'enfin s'élève des cuivres un thème grave, essentiel, presque religieux, qui se tend comme une vague, tandis que les harpes semblent le border de myriades de bulles écumeuses. Le deuxième mouvement, "Jeux de vagues", peut représenter l'élément scherzo de cette symphonie.

Enfin, là où un autre compositeur aurait écrit une «Tempête», Debussy écrit un "Dialogue du vent et de la mer", et en effet, ce n'est pas la terreur de l'homme devant cet événement que nous dit cette musique; c'est le conflit lui-même des forces naturelles qui revit dans ces oppositions de thèmes et de timbres, et dont le musicien veut nous faire sentir la grandeur.
[...]"

Le concert était donné en hommage à Claude Debussy, avec le prélude du «Martyre de Saint-Sébastien» et «La Mer» en première partie, «L'Après-Midi d'un Faune» et «Ibéria, Image No 2» après l'entracte. Je n'ai pas pu constater avec certitude s'il s'agissait de la première donnée en Suisse de «La Mer», mais c'est fort probable.

Recto de la pochette du disque Decca LW 5627
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)
«La Mer» est l'une des nombreuses oeuvres qui a accompagné Ernest Ansermet pendant toute sa carrière. Il l'enregistra quatre fois pour le disque - en 1947 (paru en 78 tours), en 1951 (mono), en 1957 (mono et stéréo) et une dernière fois en 1964 (stéréo, également publié en mono). Il en existe aussi bien entendu plusieurs versions de concert, dont l'enregistrement fait avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin en 1957, ainsi que celui réalisé avec l'Orchestre Symphonique de la Nippon Hoso Kyokai (NHK) en 1964.

Le premier enregistrement de 1947


Cet enregistrement a été fait le 4 février 1947 (2) dans un studio de la Radio à Genève, par l'équipe DECCA Victor Olof / Arthur Haddy. Il est paru uniquement sur disques 78 tours, en janvier 1949 sur EDA88, en mars 1949 sur AK1606-8 et en 1950 sur T5338-40 = LA125.

[2] Il y a des divergences sur la date exacte de l'enregistrement: cette date du 4 février provient de la discographie DECCA de Philip Stuart parue en juillet 2009 et qui est certainement la source la plus fiable.

L'enregistrement fut assez bien accueilli par la critique, par exemple:

"[...] The time was ripe for a new recording of La Mer, and with Ansermet in charge an authoritative and sensitive reading was only to be expected. Yet, for all its accuracy and fidelity of nuance, there is a certain coldness, a certain aloofness, about this performance as a whole. This may well have been intentional, for Debussy, sensualist as he was, looked askance at passion in music; and it may not be without significance that the design on the cover of the score is a stylised Japanese print of a wave. The score used here, by the way, is the revised one of 1909, and listeners who try to follow in the miniature score still available (the 1905 text) will find many variations — for example, in the timpani part from 11 bars before the change-over in the first movement — and in some cases the actual number of bars is different; while comparison of the passage after figure 59 with the Koussevitzky recorded version becomes more puzzling still. [...]" compte-rendu publié dans la revue «The Gramophone», mars 1949, page 157 lors de la parution des 78tours Decca AK1606-8.

Voici donc...

Claude Debussy, «La Mer», Trois esquisses symphoniques, L 111, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, 4 février 1947, studio de la Radio, Genève

   1. De l'aube à midi sur la mer      08:17 (-> 08:17)
   2. Jeux de vagues                   06:09 (-> 14:26)
   3. Dialogue du vent et de la mer    07:26 (-> 21:52)

Provenance: Radiodiffusion

que vous pouvez obtenir en...

pour un téléchargement libre

3 fichier(s) FLAC et 1 fichier PDF dans 1 fichier ZIP


Vous pouvez écouter ces oeuvres - resp. les parties de cette oeuvre - en ligne comme mp3 320 kbps, ainsi que télécharger l'oeuvre - resp. la partie de cette oeuvre - en écoute:
dans la liste ci-dessous, cliquer sur le titre que vous désirez écouter!
(à la fin de l'oeuvre - resp. de la partie de cette oeuvre - en écoute, la suivante est automatiquement démarrée)






ALTERNATIVE: en écoute comme FLAC / WAV / MP3, le format est choisi automatiquement par le navigateur utilisé.

   1. «De l'aube à midi sur la mer»

   2. «Jeux de vagues»

   3. «Dialogue du vent et de la mer»


ALTERNATIVE: une restauration du set 78tours EDA 88 faite par la Phonothèque Nationale Suisse peut être écoutée sur cette page de leur site.


Recto de la pochette du disque Decca LL 388
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)

Recto de la pochette du disque Decca LXT 2632
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)

Recto de la pochette du disque Decca LXT 5424
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)

Recto de la pochette du disque Decca ACL 106
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)

Recto de la pochette du disque Decca LXT 5424
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)

Recto de la pochette du disque Decca SXL 2061
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)

Recto de la pochette du disque Decca SXL 6167
(cliquer sur la photo pour une vue agrandie, cliquer EN DEHORS de la vue agrandie pour la fermer)